Mercredi sortira dans les salles en Belgique un film dont on parle énormément dans la presse: « Serge Gainsbourg: vie héroïque » du réalisateur français Joann Sfarr. J’ai eu l’occasion de le voir en vision presse il y a quelques jours et je pense pouvoir vous annoncer que c’est une véritable réussite. Comme me l’a confié Joann Sfarr lors d’une interview qu’il m’a accordé pour Classic 21 vendredi dernier, de nombreux journalistes lui ont avoué qu’ils sont sortis de la salle en étant « soulagés ».
En effet, beaucoup se sont dits « comment un si jeune réalisateur peut-il oser s’attaquer à un monstre sacré tel que Gainsbourg? ». De plus, les réalisateurs français se lancent assez rarement dans la confection de « biopics » (mis à part quelques rares exceptions comme « La Môme » qui retraçait la carrière d’Edith Piaf) qui sont, généralement, plutôt réservés à la production made in USA. Donc, il y avait ici quelques sérieuses raisons de douter du résultat final. Mais c’était sans compter sur la véritable passion du jeune réalisateur pour Serge Gainsbourg qui est, depuis sa plus tendre enfance, son véritable héros.
En plus de cette passion, Joan Sfarr a également un sérieux flair et a dégoté l’acteur idéal pour incarner Serge Gainsbourg au grand écran. C’est au théâtre qu’il a croisé le chemin d’Eric Elmosnino, un comédien bourré de talent. Elmosnino qui m’a avoué avoir du tout apprendre de Gainsbourg avant de l’incarner dans le film, un atout – selon lui -puisque s’il avait été fan au préalable, il n’aurait probablement jamais osé accepté ce rôle.
Outre un très bon casting (Laetitia Casta est étonnamment brillante dans le rôle de Brigitte Bardot), « Serge Gainsbourg : vie héroïque » est aussi esthétiquement une très grande réussite. Sfarr, dessinateur, a une idée très précise de ce qu’il souhaite et le résultat est bluffant. Même si comme le répète souvent Joann Sfarr, le film se base sur certains célèbres « mensonges de Gainsbourg« , le soucis du détail pour quelques scènes est parfois ‘extrême’ (le réalisateur m’a notamment certifié que des répliques des partitions originales de certains titres ont été délicatement déposées sur les meubles pour certaines scènes, détails que l’on peut à peine distinguer à l’écran).
Et puis, quand on voit le film, on ne peut s’empêcher de remarquer que beaucoup plus de bobine est consacré à Gainsbourg qu’à Gainsbarre. Ainsi le réalisateur ne s’étale pas trop sur les années 80 (la période après reggae – « You’re Under Arrest », « Lemon Incest » etc), une volonté de ce dernier de montrer l’autre visage – plus sensible – de Serge Gainsbourg pour ceux qui ne connaissent que celui qui a brûlé un billet de banque en direct ou qui a insulté Whitney Houston sur le plateau de Michel Drucker. Gainsbourg, c’est bien plus que ça et le film le montre brillamment…
Tout ceci pour vous dire que nous aurons l’occasion d’en parler plus longuement sur Classic 21 dans une dizaine de jours dans l’excellente émission Lunch Around The Clock de l’ami Laforge, séquence spéciale dans laquelle vous pourrez entendre des extraits de ces 3 interviews exclusives (Joann Sfarr, Eric Elmosnino et Gilles Verlant – qui était consultant pour le film).
Bref, n’hésitez pas à vous ruer dans la salle du cinéma la plus proche pour voir ce film qui plaira aussi bien aux fans de Gainsbourg qu’à ceux qui souhaitent le découvrir…
Gainsbourg (Vie Héroïque) – Bande-Annonce HD [VF]
Serge Gainsbourg: vie héroïque sort en salle le mercredi 27 janvier
Joan Sfarr a déjà une sérieuse réputation dans le monde de la bande dessinée en France, son oeuvre la plus célèbre, le « Chat du rabbin », devrait être également portée à l’écran prochainement.