🎸 Il était là… avant le short d’Angus. Rob Bailey, premier bassiste d’AC/DC, est de passage en Belgique. Un « parfait inconnu » ? Peut-être. Mais un témoin direct des débuts du groupe le plus électrique de l’histoire du rock. 🔌⚡
C’était cet après-midi à Namur et on lui a tendu le micro pour évoquer les coulisses des premières années, les tenues (parfois improbables) d’Angus Young, le potentiel du groupe, et ses propres souvenirs — entre fierté, passion et un brin de nostalgie.
📖 À lire ici 👉 https://www.rtbf.be/article/quand-un-ex-ac-dc-redecouvre-son-passe-sur-une-chaise-a-namur-11562700
🎬 Vidéo de l’interview ici https://www.facebook.com/share/v/1ARxtqc5fK/?mibextid=wwXIfr
Ce dimanche 15 juin 2025, avec beaucoup d’émotion et un immense respect, j’ai eu le privilège de présenter une séquence spéciale Soundtrack consacrée à l’un des plus grands génies de la musique moderne : Brian Wilson, disparu la semaine dernière.
Avec Laurent Debeuf, nous vous proposons un voyage d’une heure à travers 10 titres soigneusement sélectionnés — des classiques incontournables, mais aussi quelques trésors moins connus de son œuvre, avec les Beach Boys et en solo.
Une heure pour (re)découvrir la richesse mélodique, la fragilité, la beauté et l’audace d’un artiste unique.
Le podcast est maintenant disponible : laissez-vous porter par la magie Wilsonienne.
Pour moi, Good Vibrations est peut-être la plus belle composition – et production – pop de tous les temps. Du génie à l’état pur.
J’ai eu la chance de le rencontrer pour la première fois avec mon collègue Jean-Paul Smismans, il y a vingt ans. Et de l’interviewer encore deux fois ensuite. C’était un personnage complexe, parfois totalement là, parfois un peu ailleurs… Mais quelle légende. Et quelle chance de l’avoir croisé.
Je repense aussi à Smile, enfin sorti en 2004 après des décennies de silence et de chaos. Ce fut l’un des plus beaux retours de l’histoire du rock. Contrairement à ce qu’on a parfois raconté, son génie ne s’est pas arrêté en 1967. Il ne s’est jamais vraiment éteint.
Voici 10 raisons pour lesquelles Brian Wilson comptera toujours :
Il a élevé la pop au rang d’art majeur. Avec Pet Sounds, il a prouvé que la musique populaire pouvait être aussi profonde, audacieuse et bouleversante que n’importe quelle grande œuvre.
Il a révolutionné la production en studio. Collages sonores, instruments inattendus, arrangements d’orfèvre : bien avant les logiciels, il composait en couches et en textures.
Il a sculpté des harmonies vocales célestes. Des harmonies nourries de jazz vocal, de doo-wop et d’intuition pure – devenues une signature intemporelle.
Il a mis l’émotion au cœur de la pop. Il a chanté l’angoisse, la solitude, la tendresse, la nostalgie. Et ce dès les années 60, quand peu osaient le faire.
Il a inspiré les plus grands. McCartney disait de God Only Knows que c’était « la plus belle chanson d’amour jamais écrite ». Pet Sounds a changé la trajectoire des Beatles.
Il a affronté l’enfer. Les troubles mentaux, les addictions, l’isolement… Sa vie a parfois ressemblé à une descente aux enfers. Mais sa musique a toujours été une lumière.
Il a fait de Smile un mythe, puis un miracle. Commencé en 1966, abandonné, fantasmé pendant quarante ans… et finalement offert au monde dans une version bouleversante en 2004.
Il a signé un des plus beaux retours du rock. Il aurait pu disparaître dans le silence. Il est revenu. Et a prouvé qu’il était encore capable de beauté, de grâce, d’émotion.
Il a incarné le génie fragile. La sensibilité à fleur de peau, l’oreille absolue, les tempêtes intérieures. Il portait tout cela en lui, et le transmettait en musique.
Il a transformé l’Amérique en rêve sonore. Avec Surfer Girl, In My Room, Caroline, No ou ’Til I Die, il a donné une voix aux émotions enfouies sous les sourires californiens.
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🌊 Il était l’un des plus grands compositeurs de la pop moderne. Un architecte de l’intime. Un esprit blessé qui n’a jamais cessé de chercher l’harmonie.
Chan Marshall, alias CAT POWER, n’est pas une interprète comme les autres. Depuis plus de vingt-cinq ans, elle bouscule les genres avec une sensibilité à fleur de peau, une voix capable de fragilité comme de puissance retenue, et une capacité rare à faire sienne la musique des autres. Ce n’est donc pas un hasard si elle s’est lancée, depuis 2022, dans un projet aussi ambitieux que personnel : recréer le concert mythique donné par Bob Dylan à Manchester en mai 1966, longtemps – et à tort – appelé The Royal Albert Hall Concert.
Ce concert est entré dans la légende pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il marque un tournant majeur dans la carrière de Dylan : la bascule entre le folk acoustique de ses débuts et un rock électrique aux sonorités plus abrasives. Ensuite, parce qu’il est le théâtre d’un moment de tension historique : un spectateur outré, scandant “Judas!” à Dylan, trahissant selon lui l’essence du folk. En réponse, Dylan ordonne à son groupe de “jouer fing fort*” avant de lancer un “Like a Rolling Stone” d’une intensité rageuse. C’est ce moment charnière de l’histoire du rock que Cat Power a choisi non pas de copier, mais d’habiter, avec respect, émotion, et une classe indéniable.
Pas de reconstitution théâtrale, ni d’effet vintage forcé : Cat Power choisit l’épure. Au Cirque Royal, la scène est dépouillée, baignée d’une lumière sobre, bleutée ou orangée, presque feutrée. Une ambiance de club plus que de show, qui évoque immédiatement les concerts de 1966 : une époque où tout tenait dans la tension d’un regard, la magie d’un silence ou l’éclat d’un couplet.
Le concert est structuré en deux sets parfaitement distincts, à l’image du concert original. La première partie, entièrement acoustique, permet à la voix de Chan Marshall de s’épanouir dans toute sa richesse. Elle ne cherche jamais à imiter Dylan : elle l’incarne, avec une sincérité presque troublante. Chaque mot, chaque souffle, semble pesé, vécu, offert. On assiste alors non pas à une relecture muséale, mais à une transfusion d’âme entre deux artistes. On pourrait presque parler d’un concert de Dylan amélioré… tant la voix, profonde et enveloppante, révèle des dimensions nouvelles à des titres comme “It’s All Over Now, Baby Blue” ou “Mr. Tambourine Man”.
Peu à peu, cette première partie gagne en intensité, comme si l’on sentait déjà gronder l’orage électrique à venir. Et c’est justement ce que propose la seconde moitié : une montée en puissance rock’n’roll, fiévreuse mais toujours contenue. Les guitares se frottent à l’orgue Hammond, les rythmiques se densifient, et le groupe, parfait d’un bout à l’autre, brille dans chaque nuance. Mention spéciale à Jordan Summers à l’orgue Hammond – pas une émulation numérique, mais le véritable instrument, avec ce grain chaud et légèrement rugueux qui ancre tout dans le réel.
Ailleurs, lors d’autres dates, des spectateurs ont crié “Judas!” pour recréer l’instant célèbre. Chan Marshall, imperturbable, avait alors répliqué : “Jesus”. Ce soir à Bruxelles, rien de tel. Pas besoin de rejouer le passé : la magie opère dans le présent, dans cette fidélité qui ne cède jamais à la caricature.
Un hommage humble, puissant, habité. Et profondément touchant. Et puis ce “Ballad of a Thin Man”… Lent, tendu, spectral. Un moment suspendu qui, à lui seul, touchait au sublime.
Suite à l’un de mes précédents articles sur ma visite de la Handel Hendrix House à Londres, j’ai souhaité aller plus loin. Ce lieu mythique où Jimi Hendrix a vécu au sommet de sa carrière regorge d’histoires, mais que sait-on vraiment de la vie quotidienne derrière le mythe ? J’ai donc contacté le musée pour obtenir les coordonnées de Kathy Etchingham, qui a partagé la vie de Jimi durant cette période aussi courte qu’intense.
Elle a très gentiment accepté de me répondre, elle qui ne donne plus d’interview depuis plusieurs années. Voici le fruit de cet échange exclusif, rare et précieux. Un regard doux, lucide et sincère sur l’homme derrière le génie.
1. Vous et Jimi avez vécu au 23 Brook Street à un moment clé de sa carrière. Que représentait ce lieu pour vous deux à l’époque ? Était-ce un refuge, un espace créatif, un vrai chez-vous ?
« C’était le premier endroit qui était vraiment à nous. Avant cela, on vivait à l’hôtel ou on partageait un appartement avec Chas Chandler et sa compagne Lotte. Jimi aimait pouvoir décorer et meubler notre propre lieu. On a fait les magasins ensemble pour les rideaux et les meubles. Le musée a d’ailleurs retrouvé plusieurs reçus à son nom, je crois qu’ils vont les exposer. »
2. Y a-t-il des souvenirs particuliers de cette époque qui vous reviennent — des moments du quotidien qui en disent plus sur Jimi que tous les concerts ?
« Rien de très précis ne me revient, mais je me souviens qu’il avait appris à faire le thé “à l’anglaise”, avec du lait et du sucre. Il aimait aussi regarder le soap Coronation Street ; il était fasciné par les personnages et leurs accents du nord. »
3. Le musée a aujourd’hui recréé l’appartement avec beaucoup de soin. Lors de votre première visite, cela correspondait-il à vos souvenirs ?
« La seule chose qui n’était pas vraiment fidèle au départ, c’est qu’ils avaient voulu donner une allure bohème, un peu en désordre. Mais en réalité, Jimi et moi étions très ordonnés. Il faisait le lit chaque jour avec une précision militaire — il avait été para — et rangeait ses affaires soigneusement. »
4. On imagine souvent Jimi comme une icône flamboyante. Mais à la maison, comment était-il réellement ? Quels étaient ses rituels, ses moments calmes ?
« Il était très calme, très “normal”. Sa personnalité sur scène, c’était uniquement pour la scène. »
5. Avait-il des artistes ou des disques qu’il aimait particulièrement écouter lorsqu’il se détendait à l’appartement ? Ou des activités non musicales pour se relaxer ?
« Il écoutait principalement du blues. Et il lisait des romans ou des nouvelles de science-fiction. »
6. Était-il plutôt du matin ou du soir à Brook Street ? À quoi ressemblait une journée type lorsqu’il n’était ni en tournée ni en studio ?
« On était tous les deux des oiseaux de nuit. On se levait tard. On sortait souvent le soir, mais pas tous les jours. »
7. Parlait-il de Haendel, sachant qu’il vivait dans la même maison que lui ? Est-ce que cela l’amusait ou l’inspirait ?
« Oui, il s’intéressait à cette coïncidence. Il avait même acheté deux disques de Handel pour les écouter. Une fois, alors qu’il était fatigué, il a cru voir le fantôme de Handel dans le miroir… mais c’était juste son propre reflet. »
8. Avec le recul, quel est selon vous l’aspect le plus mal compris de la personnalité de Jimi — en tant qu’homme, compagnon ou être humain ?
« C’est difficile à dire, car je ne sais pas vraiment comment les gens le perçoivent. Mais je pense qu’on confond souvent sa personnalité scénique avec la personne qu’il était vraiment. »
9. Y a-t-il un souvenir que vous aimeriez que le public connaisse, parce qu’il illustre vraiment qui était Jimi au-delà de la légende ?
« Je pense que les gens devraient savoir à quel point il était quelqu’un de calme et de normal. En dehors de la musique, il lisait, expérimentait beaucoup, et jouait souvent de la guitare acoustique. »
10. Avez-vous un titre favori dans son répertoire ? Et si oui, pourquoi celui-là en particulier ?
« All Along the Watchtower. Même si c’est une chanson de Bob Dylan à la base. »
11. Quand vous repensez à cette époque aujourd’hui, avec le recul et l’expérience, comment percevez-vous ces moments partagés ?
« Comme tu le dis, c’était il y a longtemps. On était tous les deux très jeunes, et tout était nouveau pour nous. Comme j’avais été DJ dans des clubs, je connaissais bien la scène londonienne. Avec le recul, je réalise que je lui ai fait découvrir pas mal de gens et d’endroits qu’il n’aurait peut-être rencontrés que plus tard dans sa carrière. Je connaissais déjà Keith Moon des Who ou Brian Jones des Stones. »
Un immense merci à Kathy Etchingham pour sa générosité, sa mémoire, et la tendresse avec laquelle elle évoque ces souvenirs. Ce qu’elle nous offre ici, c’est une autre image de Hendrix : celle d’un homme discret, curieux, amoureux de musique et du quotidien. Une mémoire précieuse, à préserver, comme le font aujourd’hui les murs de Brook Street.
Deux légendes de la scène rock expérimentale se sont réunies dimanche soir au Cirque Royal pour un concert aussi dansant qu’inspiré.
D’un côté, Jerry Harrison, 76 ans, membre fondateur des Talking Heads aux côtés de David Byrne, mais aussi des cultissimes Modern Lovers avec Jonathan Richman au début des années 70 – un groupe qui influencera profondément la scène punk.
De l’autre, Adrian Belew, 75 ans, génie de la guitare non conventionnelle, connu pour ses collaborations avec Frank Zappa, David Bowie (qui le « vole » à Zappa, ce que ce dernier n’appréciera guère) ou encore King Crimson, où il forme un véritable duo d’esprits avec Robert Fripp. Un guitar hero pas comme les autres, toujours à la recherche de sonorités nouvelles, étranges, audacieuses.
Le cœur de cette tournée ? Un hommage vibrant à Remain In Light (1980), chef-d’œuvre des Talking Heads produit par Brian Eno, dans lequel le groupe mêle post-punk, new wave, funk et afrobeat avec une audace folle. Le duo propose aussi quelques titres de Fear of Music (1979), autre album de référence, sur lequel Fripp laissait lui aussi son empreinte.
Dès les premières notes de “Psycho Killer”, le public est conquis. Suivent les titres les plus groovy et décalés de ces albums cultes. La section rythmique est impeccable, les arrangements fidèles mais vivants. La complicité entre Harrison et Belew est palpable, et le groupe Cool Cool Cool, originaire de Brooklyn, se montre tout simplement épatant.
Côté voix, pas de David Byrne à l’horizon, mais une belle alternance entre Harrison, Belew et le saxophoniste Josh Schwartz qui impressionne par sa capacité à incarner l’énergie vocale, parfois presque théâtrale, de Byrne. Mention spéciale aussi à la magnétique Shira Elias, chanteuse et choriste, qui électrise la scène avec une grâce et une présence remarquables.
Le concert, d’environ 1h30, passe à une vitesse folle. Dès le troisième morceau, le public, pourtant installé en configuration assise, se lève comme un seul homme pour danser, chanter et vibrer au rythme d’un hommage aussi fidèle qu’énergique. Une célébration intense et respectueuse d’un groupe dont l’innovation reste intacte. Et un rappel salutaire : Jerry Harrison, souvent resté dans l’ombre, fut l’un des véritables architectes du son Talking Heads.
Une soirée rare, généreuse, où l’histoire du rock a repris vie… sous une lumière bien vivante.
Que dire encore qui n’ait pas déjà été écrit sur ces deux soirées formidables offertes par le Boss à Lille ?
Un concert de Bruce Springsteen, ce n’est jamais “juste” un concert. C’est une claque, une onde de choc, un moment suspendu que l’on n’oublie jamais.
Mais là où Springsteen frappe particulièrement fort sur cette nouvelle tournée, baptisée The Land of Hope & Dreams Tour (lancée à Manchester le 14 mai), c’est par son engagement politique. Un bras de fer clair et assumé avec le président américain et son gouvernement.
Bien sûr, les classiques sont au rendez-vous – “The River”, “Hungry Heart”, “Born to Run”, “Dancing in the Dark” – mais ce sont les prises de parole entre les titres qui marquent les esprits. Bruce y dénonce les dérives inquiétantes aux États-Unis : les déportations, l’anéantissement des universités, le musellement de la liberté d’expression.
Peu d’artistes de son calibre osent aujourd’hui affirmer aussi clairement que la démocratie est en danger. Et pourtant, lui signe. Lui s’investit. Dans la droite ligne de ses modèles : Woody Guthrie et Pete Seeger.
Alors qu’on croyait le rock trop institutionnalisé pour encore porter des messages forts, Springsteen prouve que l’espoir, la lutte et l’humanité ont toujours leur place sur scène. Et ce, malgré les menaces et insultes qu’il reçoit.
Certes, il court un peu moins qu’avant, se rend moins souvent au contact direct du public. Mais sur scène, pendant près de 2h50, il reste une bête de scène inégalée, capable de nous toucher en plein cœur, au plus profond de ce que nous sommes.
Merci Bruce. Keep on rockin’.
(Photos par votre serviteur ainsi que par Cédric Janssens)
Quelle émotion lorsque l’on se rend dans ce bâtiment historique et que l’on grimpe des escaliers de plus de trois siècles pour découvrir l’habitat du grand compositeur George Frideric Haendel. Plafonds bas, boiseries anciennes, silence baroque… tout respire le XVIIIe siècle.
Mais vous vous en doutez : c’est l’aspect Jimi Hendrix qui m’a attiré au 23 et au 25 Brook Street, dans cette belle demeure du quartier de Mayfair, au cœur de Londres.
En 1968, Hendrix s’installe ici avec Kathy Etchingham. Ensemble, ils décorent leur nid londonien avec des tapis de chez John Lewis, des tissus orientaux, des objets chinés sur les marchés de Portobello ou Chelsea. L’univers est psychédélique, feutré, résolument personnel.
C’est grâce à Kathy Etchingham, des années plus tard, que la chambre d’Hendrix a pu être reconstituée à l’identique et à son emplacement exact. Un travail de mémoire précieux, qui constitue aujourd’hui le clou du musée.
Un cocon bohème au cœur de la ville
« C’était mon tout premier vrai chez-moi », dira Hendrix à propos de ce lieu.
Une rencontre au sommet… avec Haendel
La cohabitation posthume entre les deux artistes ne manqua pas de faire sourire Hendrix. En 1968, il découvre la plaque bleue apposée sur la façade voisine, en hommage à Haendel.
Il déclarera :
« God’s honest truth I haven’t heard much of the fella’s stuff. But I dig a bit of Bach now and again. » Traduction : Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas entendu grand-chose de ce type. Mais j’aime bien un peu de Bach de temps en temps.
Piqué de curiosité, il ira même jusqu’à acheter des enregistrements du Messiah et de Belshazzar chez HMV sur Oxford Street.
La toute première guitare sur sol britannique
À son arrivée à Londres, le 24 septembre 1966, Hendrix est emmené directement chez Zoot Money, figure de la scène de Soho. Là, il attrape une guitare Wandrè “Blue Jean” — marque italienne au design aussi audacieux qu’iconique — et se met à jouer. Cette guitare, toujours exposée aujourd’hui avec ses cordes d’origine, est la toute première qu’il touche sur le sol britannique.
Chez lui, Hendrix se constitue rapidement une collection de plus de 100 vinyles. Il achète ses disques chez One Stop Records, sur South Molton Street, ou les reçoit en cadeau de la part d’autres musiciens.
Les plus usés ? Des disques de Bob Dylan, mais aussi… le Messiah de Haendel. Il adorait Roland Kirk, qu’il fera même jammer dans son salon en 1969.
« Le blues, c’est ce qu’il écoutait vraiment chez lui. Avec un musicien de jazz, il aimait le jazz. Avec un chanteur folk, il aimait le folk. Mais chez lui, c’était toujours le blues. » — Kathy Etchinghan.
Freddie Mercury, fan ultime
Sur place, on découvre trois affiches de concert de Hendrix, ayant appartenu à Freddie Mercury. Ces pièces, récemment acquises lors de la vente aux enchères des effets personnels de Mercury, sont exposées dans la pièce où trônent aussi plusieurs guitares.
Freddie l’a vu plus d’une dizaine de fois d’affilée sur scène. Il le considérait comme son idole absolue, un modèle, une incarnation de ce qu’un outsider pouvait devenir.
Jeune immigré né à Zanzibar, arrivé au Royaume-Uni adolescent, Freddie Mercury voyait en Hendrix une figure d’espoir : la preuve qu’on pouvait, à force de charisme et de talent, renverser les codes et s’imposer.
« Jimi Hendrix était un homme magnifique, un véritable showman, un musicien dévoué. Je traversais le pays pour le voir. Il avait tout ce qu’un rockstar doit avoir : du style, une présence. Il n’avait rien à forcer. Il entrait dans une pièce et tout s’embrasait. » (Freddie Mercury: A Life, In His Own Words)
Hendrix était si important pour lui qu’il le citera dans The Miracle, titre de Queen sorti en 1989, aux côtés de quelques grandes figures de l’Histoire et de la culture.
La Haendel Hendrix House n’est pas un musée classique. C’est une plongée double, fascinante, dans l’intimité de deux artistes visionnaires. L’un baroque, l’autre électrique, mais tous deux habités par la musique, la création, et ce supplément d’âme qui traverse les siècles.
Pete Townshend fête aujourd’hui ses 80 ans. Un immense musicien, compositeur, inventeur du concept d’opéra rock… et personnalité aussi brillante qu’insaisissable.
Je me souviens encore de son passage à Anvers avec The Who en 1997 : il rejouait Quadrophenia, son autre chef-d’œuvre narratif. Un moment fort. Et il y a quelques jours, j’étais dans le quartier de Shepherd’s Bush, à Londres, là où il a grandi. J’y reviendrai bientôt dans un post dédié…
Mais aujourd’hui, je vous invite à redécouvrir Tommy, l’album qui a tout changé. Un album fondateur. Une œuvre visionnaire. Je vous raconte tout ça ici :
Flashback. Été 1970. Beckenham, sud-est de Londres.
🏡 Au 42 Southend Road, dans le quartier verdoyant de Beckenham, se dressait Haddon Hall, une imposante villa victorienne au charme décadent. C’est ici que David Bowie s’installe avec sa compagne Angie, le producteur Tony Visconti et le batteur Woody Woodmansey. À environ 16 km du centre de Londres, cette demeure devient le berceau de l’ère glam.
Un foyer de création libre, désordonné, électrique. C’est là que naît l’ossature de The Man Who Sold the World, et qu’émergent les premiers échos du son Ziggy.
🎙️ Plus de 50 ans plus tard, les deux compagnons de cette époque mythique ravivent la flamme sur scène avec le groupe Woody Woodmansey’s Holy Holy.
📍O2 Shepherds Bush Empire, Londres. Une salle intime, vibrante, idéale pour accueillir ce concert-hommage d’exception.
🎤 Sur scène, aux côtés de Visconti (basse) et Woodmansey (batterie), une formation de haut vol :
– Glenn Martyn Gregory Ware (Heaven 17) au chant, charismatique et habité – James Stevenson (Generation X, The Alarm…) et Paul Cuddeford aux guitares – Janette Mason aux claviers – Rachel Meadows aux chœurs – et la multi-instrumentiste Jessica Lee Morgan (fille de Tony Visconti et de Mary Hopkin, inoubliable interprète de Those Were the Days) à la guitare acoustique, aux chœurs et au saxophone 🎷🎶
🎼 La setlist rendait justice à toutes les époques :
– Les classiques de Haddon Hall (The Width of a Circle, The Man Who Sold the World) – Les sommets glam de Ziggy Stardust – Mais aussi des moments inattendus et puissants, comme Heroes ou une version poignante de Where Are We Now?
🎸 Visconti, concentré et discret, tout comme Woodmansey, ont laissé toute la place à la musique. Aucun ego, seulement un immense respect pour l’œuvre, et une vraie complicité entre musiciens.
✨ On a pu ressentir l’émotion sincère de chacun. Un hommage vibrant à l’un des plus grands artistes britanniques du XXe (et XXIe) siècle. Et déjà, je me réjouis de revenir ici, à Londres, en septembre, pour l’ouverture du David Bowie Centre au Victoria & Albert Museum