Ce dimanche 15 juin 2025, avec beaucoup d’émotion et un immense respect, j’ai eu le privilège de présenter une séquence spéciale Soundtrack consacrée à l’un des plus grands génies de la musique moderne : Brian Wilson, disparu la semaine dernière.
Avec Laurent Debeuf, nous vous proposons un voyage d’une heure à travers 10 titres soigneusement sélectionnés — des classiques incontournables, mais aussi quelques trésors moins connus de son œuvre, avec les Beach Boys et en solo.
Une heure pour (re)découvrir la richesse mélodique, la fragilité, la beauté et l’audace d’un artiste unique.
Le podcast est maintenant disponible : laissez-vous porter par la magie Wilsonienne.
Pour moi, Good Vibrations est peut-être la plus belle composition – et production – pop de tous les temps. Du génie à l’état pur.
J’ai eu la chance de le rencontrer pour la première fois avec mon collègue Jean-Paul Smismans, il y a vingt ans. Et de l’interviewer encore deux fois ensuite. C’était un personnage complexe, parfois totalement là, parfois un peu ailleurs… Mais quelle légende. Et quelle chance de l’avoir croisé.
Je repense aussi à Smile, enfin sorti en 2004 après des décennies de silence et de chaos. Ce fut l’un des plus beaux retours de l’histoire du rock. Contrairement à ce qu’on a parfois raconté, son génie ne s’est pas arrêté en 1967. Il ne s’est jamais vraiment éteint.
Voici 10 raisons pour lesquelles Brian Wilson comptera toujours :
Il a élevé la pop au rang d’art majeur. Avec Pet Sounds, il a prouvé que la musique populaire pouvait être aussi profonde, audacieuse et bouleversante que n’importe quelle grande œuvre.
Il a révolutionné la production en studio. Collages sonores, instruments inattendus, arrangements d’orfèvre : bien avant les logiciels, il composait en couches et en textures.
Il a sculpté des harmonies vocales célestes. Des harmonies nourries de jazz vocal, de doo-wop et d’intuition pure – devenues une signature intemporelle.
Il a mis l’émotion au cœur de la pop. Il a chanté l’angoisse, la solitude, la tendresse, la nostalgie. Et ce dès les années 60, quand peu osaient le faire.
Il a inspiré les plus grands. McCartney disait de God Only Knows que c’était « la plus belle chanson d’amour jamais écrite ». Pet Sounds a changé la trajectoire des Beatles.
Il a affronté l’enfer. Les troubles mentaux, les addictions, l’isolement… Sa vie a parfois ressemblé à une descente aux enfers. Mais sa musique a toujours été une lumière.
Il a fait de Smile un mythe, puis un miracle. Commencé en 1966, abandonné, fantasmé pendant quarante ans… et finalement offert au monde dans une version bouleversante en 2004.
Il a signé un des plus beaux retours du rock. Il aurait pu disparaître dans le silence. Il est revenu. Et a prouvé qu’il était encore capable de beauté, de grâce, d’émotion.
Il a incarné le génie fragile. La sensibilité à fleur de peau, l’oreille absolue, les tempêtes intérieures. Il portait tout cela en lui, et le transmettait en musique.
Il a transformé l’Amérique en rêve sonore. Avec Surfer Girl, In My Room, Caroline, No ou ’Til I Die, il a donné une voix aux émotions enfouies sous les sourires californiens.
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🌊 Il était l’un des plus grands compositeurs de la pop moderne. Un architecte de l’intime. Un esprit blessé qui n’a jamais cessé de chercher l’harmonie.
Etta James, une des plus grandes chanteuses américaines, nous a quittés hier à l’âge de 73 ans. Jazz, blues, soul, rock’n’roll, R&B, gospel… Etta James maîtrisait tous les styles. Retour sur une brillante carrière…
De son vrai nom Jamesetta Hawkins, elle voit le jour le 25 janvier 1938 à Los Angeles. Son enfance n’est pas simple. Sa mère, Dorothy, jeune prostituée qui l’a eue à l’âge de 14 ans, refuse de lui dire qui est son véritable père. Fan absolue de jazz, sa mère lui donne le goût de la musique et lui apprend aussi à avoir une attitude « glamour ». Mais Jamesetta a du caractère et est bien décidée à prendre sa vie en main, seule. Adolescente, elle croise le chemin d’un certain Johnny Otis, un jeune impresario reconnu pour avoir popularisé le rhythm & blues (triste ironie de l’histoire, il nous a également récemment quitté ce 17 janvier). Très impressionné par les capacités vocales de la jeune chanteuse, Otis l’emmène en studio et lui fait enregistrer un premier titre « Roll With Me, Henry ». Johnny Otis en profite pour la baptiser « Etta James ». Bien plus qu’un nouveau nom, c’est également une nouvelle attitude qu’elle adoptera désormais. Elle expliquera dans son autobiographie: « J’avais vraiment envie de transformer la petite fille d’église Jamesetta Hawkins en ce personnage d’Etta James, cette salope dure et ferme. Je ne savais pas que j’avais ça en moi ». Mais même si cette image lui colle à la peau, la réalité n’est pas aussi simple: « Je donnais l’impression que j’avais parfaitement confiance en moi, que j’avais tout son contrôle mais en fait je crevais de trouille ».
Grâce au succès de « Roll With Me, Henry », Etta James devient presque instantanément une superstar. Il lui sera cependant difficile de gérer le succès à un si jeune âge et Etta James va malheureusement tomber dans toutes sortes d’excès, notamment une addiction à l’héroïne. Fragilisée, perdue, elle sera la souffre-douleur de certains de ses amants. Souvent victime de brutalités physiques, elle échangera – sur la route – les récits de cette terrible maltraitance avec deux compagnes musiciennes qui ne la comprendront que très bien: Aretha Franklin et Tina Turner, victimes également, à cette époque, de leurs maris abusifs.
Mais fort heureusement, Etta James sera souvent soutenue par ses amis et par certaines personnes du business. Leonard Chess, directeur du légendaire label Chess Records, tente de l’aider et prend en charge les frais d’un séjour en cure de désintox. Malheureusement, cela ne marche pas et Etta James reprend vite ses mauvaises habitudes. Suivront également quelques séjours en prison mais jamais elle n’abandonnera sa première et seule passion: la musique. Musique qui la guidera tout au long de sa vie : elle ne s’arrêtera jamais d’enregistrer, de donner des concerts…
On retiendra d’elle cette voix incroyable notamment sur le classique « At Last » ou encore sur sa version du « I Just Want To Make Love To You » de Willie Dixon que vous pouvez écouter ci-dessous…
C’est avec beaucoup d’émotion que Roger Daltrey (The Who) a dédié au regretté John Entwistle un des titres d’une de ses récentes prestations au Royal Albert Hall de
Londres dans le cadre des Teenage Cancert Trust gigs (qui, comme le nom l’indique, permet de récolter de l’argent pour aider les adolescents atteints d’un cancer).
« Dans les années 70, on adorait jouer sur les harmonies vocales dans le groupe. C’est John qui avait la voix la plus puissante de nous quatre, il avait la voix d’un ange. Donc ce morceau c’est pour lui ainsi que pour tous ces gars qui sont envoyés dans des endroits terribles comme l’Aghanistan… » (vidéo, en VO, ci-dessous)
Quelques semaines plus tôt, Roger Daltrey rejoignait les Foo Fighters sur scène dans le cadre des NME Awards. Une prestation particulièrement réussie!