Le Dublin Castle de Camden, club mythique de Londres

Hier soir, j’ai assisté à un concert découverte au Dublin Castle de Camden à Londres. À vrai dire, je m’y suis rendu davantage pour l’aura de la salle que pour les artistes annoncés, qui se sont révélés être tout de même très sympas.

Mais qu’est-ce qui confère à ce club de Camden une telle renommée ? Eh bien, tout a commencé avec le groupe Madness, qui a forgé sa réputation à Londres et au-delà du Royaume-Uni en 1979 en jouant de nombreux concerts là-bas. En 2017, une célèbre « blue plaque » a d’ailleurs été dévoilé pour commémorer le passage du groupe dans le club.

Le 18 mai 1995, Blur, au sommet de sa gloire, a donné un concert secret où ils ont interprété pour la première fois sur scène “Stéréotypes”, extrait de leur album à venir : “The Great Escape”.

Coldplay a également donné l’un de ses premiers concerts, sous le nom de “the Coldplay”, le 22 février 1998.

Quant à Amy Winehouse, elle a foulé cette scène et est devenue une habituée du café, où elle était souvent vue en train de discuter avec les clients et même de les servir derrière le bar avant de devenir une star. Elle entretenait une amitié particulière avec la propriétaire des lieux, Peggy Conlon. D’ailleurs, ce soir, c’était émouvant de voir cette dame âgée aider à nettoyer les tables et à débarrasser les verres, apportant ainsi son aide à son fils devenu gérant du club.

Le Dublin Castle a également été un tremplin pour des groupes tels que Supergrass, The Killers et les Arctic Monkeys.

En somme, si vous passez par là, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

Ci-dessous, quelques photos prises ce soir, accompagnées d’images d’archives.

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Rencontre avec Phil Manzanera de Roxy Music

Hier soir, au 21Soho, Phil Manzanera, l’emblématique guitariste de Roxy Music et collaborateur de renom de Brian Eno et de David Gilmour, était l’invité d’honneur d’une rencontre avec le public pour célébrer la parution de son autobiographie, « Revolución to Roxy ». Organisé par Word In You Ear, cet événement a été animé par deux journalistes chevronnés, des experts incontestés de l’œuvre du musicien.

Au début de l’interview, avant d’aborder en profondeur la période Roxy Music, qui constitue le cœur de son autobiographie, Manzanera a partagé avec une grande émotion et une certaine nostalgie ses origines colombiennes grâce à sa mère, ainsi que son enfance passée en Colombie, au Venezuela et même à Cuba, où il a été témoin des premiers jours de la révolution.

Avec une sincérité teintée d’humilité, il a ensuite évoqué ses débuts modestes dans le monde de la musique à Londres, avant de croiser la route de Bryan Ferry et de Brian Eno. Il n’a pas manqué de souligner, avec un brin d’ironie, comment il avait été écarté lors de sa première audition pour Roxy Music, pour finalement être engagé quelques mois plus tard.

Le moment phare de cette rencontre fut incontestablement la discussion sur le chapitre consacré à Roxy Music, et c’est là que Manzanera s’est ouvert sur ses relations professionnelles avec les autres membres du groupe. Il a exprimé un certain regret quant au fait que ces derniers connaissent peu, voire rien du tout, de son vécu à Cuba et en Amérique du Sud. Il a souligné que leurs échanges portaient principalement sur la musique au sein du groupe, et que d’autres aspects de sa vie étaient relégués au second plan.

Le travail collaboratif de Manzanera avec David Gilmour au cours des deux dernières décennies a également occupé une place centrale dans la discussion. Manzanera a partagé avec émotion un moment marquant : le concert où il a eu l’honneur d’accompagner David Gilmour, ainsi que David Bowie, dans un hommage poignant à Syd Barrett en interprétant « Arnold Layne ». Cette performance, qui remonte à 2006 au Royal Albert Hall, a été la dernière apparition du Thin White Duke sur scène dans son pays natal.

Pour conclure l’entretien de manière surprenante, Manzanera a partagé une anecdote fascinante : son accord pour que Kanye West et Jay Z utilisent un riff tiré de l’un de ses albums solo de 1976, « K-Scope », dans leur titre « No Church In The Wild ». Touchant un tiers des redevances sur ce morceau, cette simple décision lui rapporte désormais plus que l’intégralité de son travail enregistré avec Roxy Music.

À noter également que Manzanera a enchanté l’audience en interprétant deux titres à la guitare au cours de la soirée, dont la pièce maîtresse de son album « Diamond Head » de 1975.

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Le sacre de David Bowie par Kevin Davies


Je me suis rendu à Londres pour assister à une exposition photographique exceptionnelle dédiée à David Bowie, capturée par l’objectif de Kevin Davies et orchestrée par Dylan Jones, un éminent expert de la carrière du Thin White Duke. Cette exposition s’est tenue dans le cadre prestigieux de la Fitzrovia Chapel, une chapelle magnifique datant de la fin du 19e siècle.

Intitulée « David Bowie: A London Day », cette exposition retrace une journée de séance photo qui a eu lieu le dimanche 13 décembre 1992 à Clerkenwell, dans le Grand Londres. Cette séance était organisée en prévision de la sortie prochaine du 18e album studio de l’artiste, Black Tie White Noise, qui comprenait en partie la bande originale de son mariage avec Iman. Cet album marquait le retour de David Bowie en collaboration avec le producteur Nile Rodgers et son ancien guitariste Mick Ronson pour une reprise de « I’m so Free » de Cream.

Les clichés de Davies nous dévoilent un David Bowie au sommet de sa forme au début des années 90, apaisé par sa relation épanouissante avec Iman et libéré de la plupart de ses démons passés. Il était alors prêt à entamer un nouveau chapitre remarquablement créatif de son œuvre, marqué notamment par la sortie de Black Tie White Noise en 1993, suivi de Outside en 1995 et d’Earthling en 1997.

Le cadre de l’exposition était idéal pour mettre en valeur cette renaissance artistique, et j’ai pu constater que le public était ravi de pouvoir admirer ces photographies dans des conditions optimales. Bien que l’exposition ne soit pas très étendue, elle mérite vraiment le détour… Bien entendu, pour les amateurs intéressés, les clichés étaient également disponibles à l’achat, bien que leur prix avoisinait près de 2000 livres sterling par pièce.

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Battersea Power Station sur les traces de Pink Floyd

Battersea Power Station juillet 2023

La Battersea Power Station est une ancienne centrale au charbon, devenue ensuite un symbole mythique de l’histoire de Pink Floyd quand il décidera de l’afficher sur la pochette de son 10e et célèbre album Animals, inspiré du très politique « La ferme des animaux » de George Orwell.

A cette occasion, le groupe, sous la direction artistique de Roger Waters, avait fait voler un cochon de 12 mètres réalisé par l’artiste australien Jeffrey Shaw, aux alentours de la centrale le 2 décembre 1976. Shaw qui venait alors de collaborer avec une autre formation de rock, Genesis, quelques mois auparavant, travaillant sur les superbes visuels accompagnant la tournée The Lamb Lies Down on Broadway, dernière scène de Peter Gabriel en compagnie du groupe.

La Battersea Power Station, reconnue comme monument classé de Grade II en 1980, arrête totalement ses activités de centrale en 1983. Après de nombreuses années durant lesquelles le bâtiment est laissé à l’abandon et se dégrade, plusieurs investisseurs établissent différents projets de rénovation. Parmi ceux-ci, celui du milliardaire russe Roman Abramovitch, propriétaire du club de Chelsea, d’en faire un gigantesque stade…

Le projet n’aboutit pas, comme de nombreux autres, et c’est finalement un consortium malaysien qui l’emporte, à coup de milliards de livre sterling.

Réouvert au public en octobre 2022, ce gigantesque site se compose aujourd’hui d’appartements ultramodernes, d’un très imposant centre commercial situé à l’intérieur de l’ancienne centrale, du cinéma, d’un théâtre et de nombreux restaurants.

A l’intérieur de l’ancienne centrale on retrouve un petit musée, accessible gratuitement au public, qui revient sur l’histoire du bâtiment et son évolution à travers le temps03DD07A9-2589-4504-A616-75D16C5C8BE5 7748DAE3-CE6C-4022-A789-0C1BD4A497A6 9D437389-29AB-45B3-B134-526E4BA7F30C3810DAC1-EC91-4053-96C9-BBD887FD1C79 81BBBF6F-5E16-4788-9D1C-B60BC45D2103 7C653807-A24B-4E39-9BB0-644191BB1B26 21A30876-6679-4310-9EB2-AA7FCE1A9E61 F5DDD63D-E7C6-4D1F-B703-DCE77DCF4FC9

 

 

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Blur, Wembley le samedi 8 juillet 2023

Et donc ce ce concernant de Blur à Wembley ?

En 3 mots: Puissant, émouvant et féerique !

Déjà pour ma part, c’était la première fois que je vivais Wembley en mode stade ouvert (j’avais vu un excellent concert des Foo Figters en mode « fermé” là-bas il y a 10/15 ans), comme les mythiques Live Aid et surtout le Freddie Mercury Tribute de 1992 qui a marqué profondément mon passage de l’enfance au début de l’adolescent. Me rendre donc sur place était déjà en soi quelque chose de particulier, unique, ce genre d’objectif de vie qui fait partie d’une liste de 20 choses à faire absolument dans une vie. Checked !

De plus, a ma plus grande surprise, Damon Albarn, en discutant avec le public de l’impact que ce concert avait sur lui a justement cité Freddie Mercury et à quel point Wembley est lié à ce grand artiste qui a été généreusement ovationné par le public.

Blur a démontré hier soir, comme s’il fallait encore le prouver pour ses détracteurs, qu’il n’est pas « un autre de ces groupes de Britpop » mais bien une machine sérieusement huilée qui vous balance 2h15 de puissance, de rock, qui à part la grande qualité des mélodies accrocheuses signées Albarn, n’est pas si « Pop » que ça ! Blur ça décoiffe et ça doit se vivre en live!

Émouvant parce que le personnage de Damon Albarn reste unique, il n’est pas le cliché d’une rock star, il est lui-même tantôt farceur, tantôt dandy, tantôt Monsieur tout le monde en Street wear, tantôt sale gosse ou petit enfant à qui on donnerait le Bon Dieu sans concession. Que vous voyez Albarn sur scène en solo accompagné par son piano, avec Gorillaz, The Good The Bad & The Queen ou un autre de ses nombreux projets, vous ne pouvez être qu’impressionné par ce musicien, ce chanteur, ce talent à multiples facettes qui touche toujours droit là où il faut, au plus profond de votre âme.

Féerique parce que visuellement, Blur avait mis les petits plats dans les grands pour le visuel de ce concert apogée de cette « mini tournée » de reformation. Les couleurs, les effets, rien n’était dans la démesure ou la saturation mais c’était juste beau, juste et cohérent face à l’univers du groupe qui célébrera bientôt ses 35 ans de carrière.

Londres reste Londres, ville natale de la formation et nous avons eu droit à quelques surprises supplémentaires qui n’étaient pas au programme des précédentes prestations de cette tournée. Notamment le magnifique et touchant Under The Westway que le groupe avait signé en 2012 dans le cadre des célébrations des Jeux Olympiques de Londres et qui est une magnifique déclaration d’amour à la capitale britannique. Lot 105, plus joué depuis 1994, faisait partie des surprises comme la présence de l’excellent Phil Daniels, « Monsieur Parklife » présent uniquement sur les quelques dates clefs.

Bref un moment incroyable que 90 000 personnes ont partagé et risquent problème de ne jamais oublier…

(Vous pouvez retrouver la set list du concert et des informations complémentaires dans le Journal du Rock de Classic 21 ici https://www.rtbf.be/article/blur-en-concert-a-wembley-des-hits-mais-pas-seulement-11225540)

 

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Retour au Marquee Club, salle rock mythique de Londres

S’il y a bien un club qui a marqué profondément l’histoire du centre de Londres et le quartier de Soho, c’est bien le Marquee.

Ouvert en 1958, celui-ci a d’abord proposé quelques grands non du jazz et du skiffle avant de devenir LE club de référence pour le rock des années 60.

Petit, bon marché, c’est là que la jeunesse londonienne allait découvrir les groupes qui ne tarderaient pas ensuite à se produire dans les plus grandes salles et les plus grands stades du monde.

Parmi ceux-ci les Rolling Stones, Led Zeppelin, les Yardbirds, les Who, le Jimi Hendrix Experience, Pink Floyd, Yes, King Crimson ou encore un tres jeune David Bowie, alors membre des Manish Boys.

A l’arrière du club, dans un garage, il y avait même un petit studio d’enregistrement bricolé qui servira notamment aux Moody Blues, au Clash ou encore Elton John.

Historique vous avez dit ? Malheureusement après avoir changé d’adresse à plusieurs reprises le club a du fermer ses portes en 2009.

Les photos couleur que vous voyez ici ont été prise par les soins début de semaine, c’est la façade du club original (qui a vu ces concerts mythiques), on y retrouve un plaque commémorative qui rappelle les passages du batteur Keith Moon des Who dans l’endroit.

(Ci-joint une photo d’archive de la grande époque avec des fans chevelus faisant la file avant un concert de Jimi Hendrix)

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Les 50 ans de l'adieu de Ziggy Stardust à l'HMV Hammersmith Apollo

Ziggy Stardust l’adieu 50 ans plus tard, le 3 juillet 2023

Alors c’était comment cette projection du film Ziggy Stardust à l’Hammersmith Odeon diffusé sur les planches où ce concert historique a été enregistré ?

Et un mot : MAGIQUE !

Clairement le public sur place était composé en très grande partie de grands fans de David Bowie et certaines et certains avaient même sorti les déguisements glam pour l’occasion.

En discutant dans la très très longue file qui se retrouvait devant l’entrée de la salle, j’ai récolté le témoignage d’un fan britannique venu avec sa femme revivre cette tournée auquel il avait assisté en 73, pas à l’Hammersmith, mais lors d’un autre concert britannique de la tournée qui accompagnait la sortie d’Aladdin Sane. Le fan, qui allait bientôt fêter son 70e anniversaire ne se souvenait que de l’excitation avant d’entrer dans la salle à l’époque, dans une certaine forme de chaos euphorique. La suite? Trou noir ! « Trop de drogues et d’alcool ! ». Ah bon ?

À l’occasion de cette « première mondiale » – le film était diffusé pour la première fois en 4K avec les scènes concernant la prestation de Jeff Beck qui avaient été supprimées de la version initiale – on en pouvait trouver meilleur endroit au monde pour revivre ce concert qui a vu Bowie dire adieu, « suicidé » son personnage de Ziggy Stardust sur scène.

Ziggy prenait de plus en plus de place dans la vie de David Robert Jones et l’aspect schizophrénique de cette double incarnation lui faisait craindre le pire pour sa santé mentale, la famille de sa maman étant particulièrement touchée par ces formes de maladie, notamment son demi-frère et ancien mentor Terry Burns.

Il était donc temps de s’en débarrasser et outre ces préoccupations, Bowie avait d’autres plans en tête, la période Glam était révolue et la musique soul lui faisait alors tourner la tête.

Pour se remémorer l’événement, nous avons eu droit à un très courte apparition du batteur original des Spiders From Mars, Mick « Woody » Woodmansey et puis une courte mais intense prestation de Mike Garson, fidèle pianiste de Bowie ayant rejoint l’équipe durant cette tournée ainsi que sur l’album Aladdin Sane. Responsable de cette touche plus jazzy et expérimentale de l’album au maquillage éclair, il a proposé un medley inspiré, reprenant quelques mélodies majeures du disque ainsi que des extraits de quelques-unes de ses envolées magistrales.

A suivi une discussion en compagnie de quelques invités dont le producteur Ken Scott, responsable du son de Bowie entre 71 et 73, Mike Garson ou encore Suggs, chanteur du groupe Madness, et grand fan de Bowie (clin d’œil à Éric là-haut). S’il n’y a pas eu de grandes révélations lors de cette discussion, nous avons notamment revu les grands classiques concernant l’impact de David Bowie sur de nombreux autres artistes dans les années 80, 90 et 2000, son impact sur la mode, la révolution sexuelle, les débuts d’internet et l’impact socio-culturel de son art en Grande-Bretagne et dans le monde. On regrettera que les musiciens des Spiders From Mars ont été pratiquement ignorés à l’exception de Mick Ronson dont le talent a heureusement été salué par Mike Garson dans la conversation.

La projection du concert en elle-même a été un grand moment, le public s’est notamment enthousiasmé en voyant les premières images du film dans lesquelles on voit les fans de l’époque attendre devant la salle avec impatience, l’extérieur de la salle et son environnement n’a pratiquement pas changé et nous avions alors l’impression d’avoir voyagé dans une capsule temporelle.

L’arrivée de Bowie sur scène a été reçu avec un enthousiasme non feint et sous un tonnerre d’applaudissements… Le show était lancé et le public de 2023 était bien décidé de revivre ce moment comme si nous étions à nouveau en 1973..,

A certains moments, assez troublants, nous étions tellement absorbés et c’était comme si le Bowie de 73 se produisait devant nous.

Impossible de se lasser de ce concert, même si les images sont déjà gravées dans le cœur des fans depuis longtemps, l’énergie qui se dégage, l’attitude scénique flamboyante du maître des cérémonies, tout est toujours là pour que l’on passe un excellent moment.
Quel bonheur aussi de découvrir enfin ses images coupées montrant un Jeff Beck et un Mick Ronson très complices…

Bref on est toutes et tous ressorti de cette salle ravi, le sourire aux lèvres et on a eu du mal de quitter l’endroit tant les vibrations étaient excellentes.

Thank you Starman où que tu sois…

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Interview Tom Barman de dEUS "How To Replace It" par Laurent Rieppi

Si vous souhaitez revoir l’interview de Tom Barman à l’occasion de la sortie du nouvel album de dEUS « How To Replace It » que j’ai eu le plaisir de réaliser la semaine dernière à Anvers pour Classic 21, vous pouvez réécouter et revoir ça en image ici: 

https://auvio.rtbf.be/media/deus-de-retour-apres-10-ans-dabsence-avec-how-to-replace-it-2999775

Capture d’écran 2023-02-19 à 19.05.50

 

 

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