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Les 50 ans de l'adieu de Ziggy Stardust à l'HMV Hammersmith Apollo

Ziggy Stardust l’adieu 50 ans plus tard, le 3 juillet 2023

Alors c’était comment cette projection du film Ziggy Stardust à l’Hammersmith Odeon diffusé sur les planches où ce concert historique a été enregistré ?

Et un mot : MAGIQUE !

Clairement le public sur place était composé en très grande partie de grands fans de David Bowie et certaines et certains avaient même sorti les déguisements glam pour l’occasion.

En discutant dans la très très longue file qui se retrouvait devant l’entrée de la salle, j’ai récolté le témoignage d’un fan britannique venu avec sa femme revivre cette tournée auquel il avait assisté en 73, pas à l’Hammersmith, mais lors d’un autre concert britannique de la tournée qui accompagnait la sortie d’Aladdin Sane. Le fan, qui allait bientôt fêter son 70e anniversaire ne se souvenait que de l’excitation avant d’entrer dans la salle à l’époque, dans une certaine forme de chaos euphorique. La suite? Trou noir ! « Trop de drogues et d’alcool ! ». Ah bon ?

À l’occasion de cette « première mondiale » – le film était diffusé pour la première fois en 4K avec les scènes concernant la prestation de Jeff Beck qui avaient été supprimées de la version initiale – on en pouvait trouver meilleur endroit au monde pour revivre ce concert qui a vu Bowie dire adieu, « suicidé » son personnage de Ziggy Stardust sur scène.

Ziggy prenait de plus en plus de place dans la vie de David Robert Jones et l’aspect schizophrénique de cette double incarnation lui faisait craindre le pire pour sa santé mentale, la famille de sa maman étant particulièrement touchée par ces formes de maladie, notamment son demi-frère et ancien mentor Terry Burns.

Il était donc temps de s’en débarrasser et outre ces préoccupations, Bowie avait d’autres plans en tête, la période Glam était révolue et la musique soul lui faisait alors tourner la tête.

Pour se remémorer l’événement, nous avons eu droit à un très courte apparition du batteur original des Spiders From Mars, Mick « Woody » Woodmansey et puis une courte mais intense prestation de Mike Garson, fidèle pianiste de Bowie ayant rejoint l’équipe durant cette tournée ainsi que sur l’album Aladdin Sane. Responsable de cette touche plus jazzy et expérimentale de l’album au maquillage éclair, il a proposé un medley inspiré, reprenant quelques mélodies majeures du disque ainsi que des extraits de quelques-unes de ses envolées magistrales.

A suivi une discussion en compagnie de quelques invités dont le producteur Ken Scott, responsable du son de Bowie entre 71 et 73, Mike Garson ou encore Suggs, chanteur du groupe Madness, et grand fan de Bowie (clin d’œil à Éric là-haut). S’il n’y a pas eu de grandes révélations lors de cette discussion, nous avons notamment revu les grands classiques concernant l’impact de David Bowie sur de nombreux autres artistes dans les années 80, 90 et 2000, son impact sur la mode, la révolution sexuelle, les débuts d’internet et l’impact socio-culturel de son art en Grande-Bretagne et dans le monde. On regrettera que les musiciens des Spiders From Mars ont été pratiquement ignorés à l’exception de Mick Ronson dont le talent a heureusement été salué par Mike Garson dans la conversation.

La projection du concert en elle-même a été un grand moment, le public s’est notamment enthousiasmé en voyant les premières images du film dans lesquelles on voit les fans de l’époque attendre devant la salle avec impatience, l’extérieur de la salle et son environnement n’a pratiquement pas changé et nous avions alors l’impression d’avoir voyagé dans une capsule temporelle.

L’arrivée de Bowie sur scène a été reçu avec un enthousiasme non feint et sous un tonnerre d’applaudissements… Le show était lancé et le public de 2023 était bien décidé de revivre ce moment comme si nous étions à nouveau en 1973..,

A certains moments, assez troublants, nous étions tellement absorbés et c’était comme si le Bowie de 73 se produisait devant nous.

Impossible de se lasser de ce concert, même si les images sont déjà gravées dans le cœur des fans depuis longtemps, l’énergie qui se dégage, l’attitude scénique flamboyante du maître des cérémonies, tout est toujours là pour que l’on passe un excellent moment.
Quel bonheur aussi de découvrir enfin ses images coupées montrant un Jeff Beck et un Mick Ronson très complices…

Bref on est toutes et tous ressorti de cette salle ravi, le sourire aux lèvres et on a eu du mal de quitter l’endroit tant les vibrations étaient excellentes.

Thank you Starman où que tu sois…

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Les studios Trident au centre de Londres, des studios mythiques…

Fin février, je me suis rendu aux Trident Studios de Londres pour rencontrer Brian May et Roger Taylor. Outre ces interviews qui resteront à jamais gravées dans mon esprit, j’ai eu l’occasion de visiter ces studios mythiques dans lequel David Bowie, T.Rex, Lou Reed, les Beatles, Queen ou encore Peter Gabriel ont enregistré des oeuvres majeures. Petit retour dans le temps …

Les studio Trident a été construits en 1967 par deux frères: Norman et Barry Sheffield. Le premier restera célèbre pour avoir managé Queen à ses débuts mais aussi pour les avoir arnaqué, il deviendra ainsi le sujet du titre vengeur « Death on Two Legs » sur le célèbre « A Night At The Opera ».

A l’époque le studio Trident est à la pointe de la technologie et s’impose d’emblée comme un sérieux concurrent du studio d’EMI (qui ne s’appelle pas encore Abbey Road et dans lequel les Beatles enregistreront la majorité de leur catalogue).

Space Oddity - David Bowie (photo - collection privée)

C’est surtout la présence d’une console d’enregistrement 8 pistes (le must pour l’époque) qui vont attirer de nombreux artistes et groupes de rock. Attiré par la présence de ce 8 pistes, les Beatles enregistreront au Trident une bonne partie des titres présents sur l’album blanc (et non des moindres: « Dear Prudence », « Honey Pie », « Savoy Truffle » et « Martha My Dear » ainsi que le célèbre single « Hey Jude »). John  Lennon et George Harrison, par la suite, y enregistreront leurs albums respectifs « Plastic Ono Band » et « All Things Must Pass ».

C’est aussi là-bas qu’un très jeune David Bowie enregistrera son album « David Bowie » en 1969 sur lequel on retrouve l’inoubliable « Space Oddity ».

Début des années 70, le Trident est le studio « trendy » et la plupart des grands artistes britanniques de l’album enregistrent là-bas. Ainsi des chef d’oeuvres tels que « Transformer » de Lou Reed, « The Rise and Fall of Ziggy Stardust and The Spiders from Mars », « Electric Warrior » de T.Rex ainsi que les deux premiers albums de Queen y ont été enregistrés.

Electric Warrior de T.Rex (photo - collection privée)

Malheureusement, les Trident Studios seronts revendu en 1981. Aujourd’hui, rebaptisés « Trident Sound Studios », ils n’occupent plus les 5 étages du building, seuls le rez-de-chaussée et le sous-sol sont encore des studios, essentiellement pour le mastering.

Les plus célèbres titres enregistrés au Trident sont affichés à l'entrée du studio (photo - collection privée)
Francis Weyns et votre serviteur devant le "Trident Sound Studios" (photo - Arnaud Rey)

A lire également: l’excellent article et rencontre avec l’actuel gérant des studios Trident Sound signé par Victor Alexandre

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