Wire, le groupe anglais de post-punk, vient de sortir son 12ème album « Red Barked Tree », un album particulièrement inspiré… Petit coup d’oeil…
Le punk ne se limite pas aux Clash et aux Sex Pistols. En effet, après la grande « vague » punk ont débarqué sur le paysage britannique (et américain) de nombreux autres groupes que l’on a qualifié par la suite de « post-punk » ou encore « art-punk ». Ceux-ci n’ont pas hésité à bousculer les barrières du punk (1,2,3,4…) pour développer une musique très intéressante et plus expérimentale.
« Pink Flag », le premier album du groupe Wire, en étonnera plus d’un à sa sortie et est aujourd’hui considéré – à juste titre – comme l’un des albums cultes du rock underground britannique.
Le temps a passé, la musique a changé mais Wire semble rester fidèle à ses racines. « Red Barked Tree » nous le prouve et, si vous n’avez pas peur de franchir – vous-même – quelques frontières musicales, je vous conseille plus que vivement de tenter une petite écoute.
Les britanniques étaient récemment les invités de la radio BBC 6 Music (une référence en Angleterre) dans l’excellent show de Mark Riley, vous pouvez réécouter l’émission ici: Wire, les invités de Mark Riley
Et aussi un petit extrait du dernier album de Wire, rien que pour vous …
« Kevin Coyne est le trésor caché de l’Angleterre » (Andy Kershaw, BBC)
Kevin Coyne, auteur-compositeur-interprète anglais, a toujours été un artiste à part. Même s’il ne jouira jamais d’un grand succès commercial, sa musique ne cesse d’être redécouverte par les jeunes générations et a été aussi une énorme source d’inspiration pour des personnages aussi divers que Johnny Rotten des Sex Pistols, notre compatriote Arno, Sting ou encore Peter Hammill (leader de Van Der Graaf Generator). EMI vient de rééditer son second et probablement meilleur album « Marjory Razorblade » (1973) ainsi qu’une très intéressante quadruple compilation/anthologie intitulée « Kevin Coyne: I Want My Crown – The Anthology 1973-1980 ». A cette occasion, revenons en quelques lignes sur la surprenante carrière de cet artiste, culte dans les pays anglo-saxons, mais malheureusement méconnu en francophonie…
Kevin Coyne a eu un parcours curieux. Après avoir suivi des études artistiques, il est chauffeur de bus pendant quelques temps, puis devient assistant social dans un hôpital du Lancashire de 1965 à 1968. Ces 3 ans passés dans ce département psychiatrique dans lequel il s’occupe de drogués et de désaxés vont fortement le marquer. La thématique de ses deux premiers albums solo « Case History » (1972) et l’excellent « Marjory Razorblade »(1973) sera profondément empreinte de ces années de travail social.
Après après évolué quelques années au sein du groupe Siren – un groupe signé sous le label Dandelion Records appartenant alors au célèbre DJ britannique John Peel – Kevin Coyne se fait remarquer par le jeune Richard Branson qui est alors occupé a lancé son propre label Virgin (label qui deviendra ensuite une célèbre mega entreprise d’aviation, de fabrication de colas etc).
Coyne est le second artiste a être signé par Branson, le premier – Mike Oldfield – se fera remarquer en engistrant le mythique « Tubular Bells » en 1973.
Dans la moitié des années 70, dans le groupe de scène de Kevin Coyne, on retrouve un certain Andy Summers, qui ne tardera pas à devenir un superstar au sein du groupe Police quelques années plus tard. Coyne signera une sélection d’excellents albums chez Virgin entre 1972 et 1980. A cette époque, il jouira d’une telle popularité en concert qu’il sera contacté personnellement par Jac Holzman (le fondateur d’Elektra Records, célèbre label ayant notamment signé les Doors) pour rejoindre les Doors suite à la tragique disparition de Jim Morrison. Coyne aura l’intelligence de refuser cette proposition (suicidaire artistiquement parlant – il est impossible de remplacer Morrison). Il le fera non sans humour prétextant alors « vous savez les pantalons en cuir, ce n’est pas trop mon truc ».
Début 80, il quitte Virgin pour le label Cherry Red et continue à sortir de très bon albums. En 1985, il divorce, se libère de sa dépendance à l’alcool et part s’installer à Nüremberg en Allemagne. Après quelques années très discrètes, il revient dans le début des années 90 et est dorénavant accompagné par ses deux fils : Robert et Eugene. Sortiront ensuite une sélection de très bons albums jusqu’à la sortie « Donut City », son 41ème ( ! ) et dernier album. Kevin Coyne nous a quitté le 2 décembre 2004 des suites d’un cancer.