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Review — John Fogerty, Sportpaleis, Anvers, mercredi 25 juin

À 80 ans, entouré de ses deux fils, la légende de Creedence Clearwater Revival a prouvé qu’il n’a rien perdu de son énergie ni de son charisme scénique. Le concert était certes un peu court, mais d’une efficacité redoutable.

Avez-vous déjà vu John Fogerty sur scène ? C’est un véritable phénomène. À chaque fois que j’assiste à l’un de ses concerts, je ressors abasourdi par la puissance, la précision et l’émotion qu’il dégage. Il fait partie de ces rares artistes dont l’intensité semble intacte malgré les décennies.

Le nom de John Fogerty n’est pas toujours familier au grand public, mais celui de Creedence Clearwater Revival évoque instantanément des classiques intemporels : “Born on the Bayou”, “Proud Mary”, “Green River”, “Fortunate Son”, “Who’ll Stop The Rain”… Autant de titres que le groupe californien, emmené par Fogerty, a composés en à peine cinq ans, entre 1968 et 1972. Et pourtant, ils traversent toujours les générations, régulièrement entendus dans des films, des séries ou des pubs, redécouverts sans cesse.

Mais l’histoire de Fogerty est aussi celle d’un combat : en 1972, après la séparation douloureuse de CCR, il entre en conflit avec son label Fantasy Records, qui conserve les droits de ses propres compositions. S’ensuivent des années de procès et de silence discographique, entrecoupées de quelques retours marquants dans les années 70, puis 80, avant une véritable résurgence dans les années 90. Pendant 50 ans, il s’est battu pour récupérer la propriété de ses chansons… jusqu’à ce que, en janvier 2023, il annonce enfin avoir gagné ce combat.

Sur scène, il le répète avec un sourire franc : « I got my songs back! » Et ce n’est pas une simple phrase : c’est un soulagement, une revanche, une libération.

Ce soir-là, pendant un peu plus d’1h30, il enchaîne les tubes avec une énergie incroyable. À ses côtés, ses deux fils, Shane (guitare) et Tyler (chant, guitare), participent à cette grande fête familiale et musicale. Fogerty en profite pour annoncer Legacy, un nouvel album dans lequel il revisite ses plus grands classiques avec ses enfants. Il s’en amuse sur scène :
« Vous pensez peut-être que c’est un projet de vieux con… mais franchement, ça sonne super bien ! »

Et il a raison. Sa voix est incroyablement intacte, puissante et juste. Sa guitare n’a rien perdu de son mordant. Il donne tout, avec le sourire, la générosité et une envie de partage rares à cet âge. De sa génération, il est sans doute celui qui a le mieux conservé son instrument et sa voix.

Un grand moment de rock’n’roll. Authentique, généreux, jubilatoire.

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Good Old 45: Creedence Clearwater Revival "Travelin' Band/Who'll Stop The Rain" (1970)

Pour débuter cette nouvelle rubrique « Good Old 45 »- qui n’est pas une ode à la libération – mais bien à nos bons vieux 45 tours, je vous propose encore de nous pencher sur un 45 tours de Creedence Clearwater Revival : « Travelin’ Band ».

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Ici, on retrouve la version belge de ce 45 tours sorti en 1970. Ce qui est chouette quand on fouille les brocantes, c’est que l’on retrouve des anciens disques qui ont non seulement une âme, plus que certaines « boites en plastique », mais aussi une histoire.

Dans cet exemplaire-ci, l’ancienne propriétaire (une certaine Nadine comme indiqué sur la pochette) de ce petit bijou avait joint les paroles des deux titres « Travelin Band » (Face A) et « Who’ll Stop The Rain » (Face B). A l’époque, trouver des paroles n’était pas aussi simple qu’aujourd’hui. En effet, on ne pouvait pas se connecter sur google et taper simplement « Travelin Band lyrics ». Non, c’était un peu plus compliqué, il fallait trouver des ouvrages de références…

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Que nous apprend donc encore ce 45 tours? Ah oui, c’est un pur pressage belge comme le « Made in Belgium » l’atteste. Ça fait rêver, non? Autre chose, si aujourd’hui de nombreux disques sortent sous des majors, on a tendance à oublier l’existence même du label. Le label qui éditait ce 45 à l’époque était « Liberty Records », label fondé dans le milieu des années 50 et qui a notamment édité les premiers tubes d’Eddie Cochran dont le mythique « Summertime Blues ». Liberty Records qui disparaîtra finalement dans la milieu des années 90 pour faire son grand retour dans le début des années 2000 et proposer aujourd’hui le catalogue de groupes comme les Stranglers ou encore The Alarm.

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Bon, il ne nous reste plus qu’à écouter ce grand moment de l’histoire du rock.

FACE A

FACE B

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