Kaiser Chiefs + The Coral + We Are Scientists – Alexandra Palace Park, Londres – Samedi 19 juillet 2025

C’est dans le cadre charmant, historique et so british de l’Alexandra Palace Park, surplombant Londres, que les Kaiser Chiefs avaient donné rendez-vous au public londonien pour célébrer les 20 ans de leur tout premier album… Oui, je sais, “public londonien” pique un peu, mais bon, c’est le jeu.

Dès 17h, deux invités de marque se succèdent : We Are Scientists, les Américains fraîchement débarqués avec leur neuvième album sorti… la veille (!), nous offrent un set aussi efficace qu’inspiré. Ensuite viennent The Coral, fidèles à eux-mêmes, avec leur rock psyché aux parfums californiens très 60s. Un clin d’œil bienvenu à leur Magic and Medicine, qui, lui aussi, a fêté son vingtième anniversaire récemment.

Mais bien sûr, la majorité du public est là pour revoir les héros de 2005, ceux qui avaient su mettre en scène, avec humour et autodérision, la situation sociale d’un Royaume-Uni encore marqué par les stigmates du thatchérisme. Leur album Employment en était à la fois le reflet et le pied de nez. (Et dire que certains chez nous rêvent d’un retour au modèle Thatcher… je leur conseille un petit détour par Manchester.)

Revenons au concert : l’organisation est fluide, le cadre à taille humaine, et malgré la foule, on ne se sent jamais compressé ni bousculé, comme c’est trop souvent le cas dans certains festivals mastodontes chez nous. En bonus, la pente naturelle du parc permet à tout le monde – même aux moins d’1m80 – d’avoir une vue dégagée sur la scène. Un luxe rare.

L’ambiance est détendue, presque familiale. Et le son ? Exemplaire. Niveau club… en plein air.

Le concert se concentre, comme promis, sur l’album Employment. Et les Kaiser Chiefs sont survoltés.

Fidèles à leur esprit potache, ils arrivent sur scène au son de Walk the Dinosaur de Was (Not Was), clin d’œil joyeusement rétro à leur propre longévité. Et ils mettent le feu dès les premières secondes, enchaînant “Everyday I Love You Less and Less” et “I Predict A Riot”, comme deux boulets de canon.

Ricky Wilson n’a rien perdu de son énergie contagieuse. Il saute dans tous les sens, enchaîne les cabrioles comme s’il avait 25 ans, et pourrait faire rougir pas mal de quadras présents dans la foule.

Les titres s’enchaînent à un rythme soutenu, sans temps mort. Le décor de scène, qui parodie une agence pour l’emploi à l’abandon, est à la fois drôle, acide, et parfaitement raccord avec l’univers de l’album.

En interprétant leur disque fondateur avec une telle maîtrise et un plaisir communicatif, le groupe s’inscrit clairement dans la lignée de The Jam, Madness, The Kinks, XTC, ou encore Blur et Supergrass.

Et surtout, ils prouvent que cette fameuse scène post-britpop du début des années 2000, à laquelle ils appartiennent avec Franz Ferdinand ou Maxïmo Park, est toujours bien vivante. Et qu’elle a encore beaucoup de choses à dire.

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