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Heavy Metal en RDA : quand les riffs grondaient derrière le Mur

Difficile d’imaginer que le heavy metal ait pu exister et même prospérer dans un pays comme la RDA. Et pourtant…

✊ Contexte historique

La République Démocratique Allemande, fondée en 1949 dans la zone d’occupation soviétique, était un État autoritaire, où la culture et l’expression artistique étaient strictement encadrées. Toute influence occidentale — et particulièrement anglo-américaine — était suspecte, perçue comme un danger idéologique. Mais à partir des années 1970, le régime commence à lâcher du lest, contraint par une jeunesse avide de sons nouveaux et de liberté.

Car oui, le rock et le heavy metal venus de l’Ouest faisaient peur. Trop de guitares, trop de sueur, trop d’attitude. Rien à voir avec l’idéal du jeune citoyen socialiste discipliné. Mais les autorités savaient qu’interdire totalement ce style serait contre-productif. Alors, elles choisirent une autre voie : encadrer, contrôler… tout en laissant une certaine marge.

Les artistes occidentaux n’étaient pas autorisés à se produire sur le sol est-allemand, à l’exception de quelques cas isolés dans les toutes dernières années du régime, juste avant la chute du Mur. Pourtant, pendant près de deux décennies, une véritable scène metal est-allemande s’est structurée dans l’ombre — avec sa créativité, ses contraintes… et ses riffs.

⚡ Le métal sous contrôle

Pendant des années, un heavy metal “autorisable” s’est développé, validé (ou au moins toléré) par l’État. Il ne s’agissait pas de copier servilement Iron Maiden ou Metallica, mais bien d’adapter le genre aux exigences du régime : des paroles filtrées, un look encadré, des concerts surveillés… mais un son résolument électrique.

Parmi les groupes actifs à l’époque, souvent surveillés de près, on peut citer :

• Formel 1
• Blitzz
• Merlin

Et bien sûr City, plus connu pour son rock planant et progressif que pour du metal pur, mais souvent cité comme une influence majeure de la scène hard rock est-allemande. Leur titre culte Am Fenster (1977) est devenu un hymne générationnel en RDA… et même un succès à l’Ouest.

Sur certaines éditions vinyles, notamment diffusées à l’étranger, le groupe apparaît sous le nom “City DDR” – une manière de signaler sa provenance et de souligner l’exception culturelle qu’il représentait dans un pays socialiste.

💿 Le label Amiga, filtre officiel

Les albums de heavy metal venus de l’Ouest étaient rares, chers et souvent copiés sous le manteau, sur des cassettes usées. Mais certains disques ont été officiellement publiés en RDA, à condition d’être approuvés par Amiga, le label d’État.

Fondé en 1947, Amiga possédait le monopole des pressages vinyles dans le pays. Il couvrait tous les genres autorisés et servait de garde-fou idéologique. Quelques albums occidentaux ont ainsi été publiés en versions adaptées. L’exemple le plus emblématique reste sans doute Highway to Hell d’AC/DC, distribué par Amiga — une curiosité devenue collector, et l’un des rares ponts “officiels” entre le metal australien et le public est-allemand.

🤘 Une expo pour redonner une voix aux amplis du passé

C’est tout cela — et bien plus — que raconte l’exposition Heavy Metal in der DDR à Berlin. Une immersion dans une époque à la fois rugueuse et inventive, où la passion musicale faisait face à la censure, où les instruments étaient bricolés avec des pièces de récup, et où chaque concert était une bouffée d’air pur dans un quotidien quadrillé.

À travers des témoignages, des objets authentiques, des vinyles rares et une scénographie immersive, l’expo nous plonge dans les paradoxes d’un régime qui tentait de dompter une jeunesse en furie… et finit par lui laisser une scène.

📍 Infos pratiques

L’exposition Heavy Metal in Der DDR replonge dans cette époque particulière à travers des témoignages poignants, des objets rares et une scénographie immersive. Elle met en lumière les contradictions d’un régime autoritaire face à l’irrésistible pouvoir de la musique.

🗓️ Visible jusqu’au 31 août 2025
📍 Kulturbrauerei, Berlin
🎟️ Entrée gratuite


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Berlin, Neues Ufer l’un des repaires favoris de David Bowie et Iggy Pop

À Berlin-Ouest, dans le quartier de Schöneberg, à quelques pas de leur appartement de la Hauptstraße 155, David Bowie et Iggy Pop avaient leurs habitudes dans un petit café discret : le Neues Ufer.

À l’époque, il s’appelait Anderes Ufer – littéralement « l’autre rive ». Ce fut l’un des tout premiers bars gays d’Europe, un lieu convivial, ouvert à tous, où l’on pouvait discuter, rêver, refaire le monde… ou simplement démarrer la journée autour d’un café.

C’est là que Bowie aimait prendre son petit-déjeuner. Lui et Iggy y passaient aussi leurs fins de soirée, parfois jusqu’au dernier verre, avant de rentrer à pied chez eux, quelques mètres plus loin. Rien de glamour : un lieu simple, presque banal, mais qui offrait un ancrage précieux dans cette parenthèse berlinoise.

Bowie adorait Schöneberg, un quartier longtemps au cœur du Berlin des Années folles. Il y retrouvait l’ombre de Marlene Dietrich, qui y vécut, et l’ambiance trouble et fascinante des romans de Christopher Isherwood, qu’il vénérait – et qu’il rencontra d’ailleurs pendant cette période.

🎬 Petite anecdote cinématographique : Bowie fut très fier de partager l’affiche du film Just a Gigolo (C’est mon gigolo) avec Dietrich, dans ce qui restera la dernière apparition à l’écran de la star allemande. Ils ne se rencontrèrent pourtant jamais sur le tournage, mais l’idée de figurer à ses côtés suffisait à combler Bowie.

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Iggy Pop – Zitadelle Spandau, Berlin, 19 juin 2025

Voir Iggy Pop à Berlin, c’était tout en haut de ma check-list. C’est désormais fait — et le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçu.

Lors de précédents séjours dans la capitale allemande, j’étais déjà parti sur les traces de Bowie et Iggy, devant leur ancien appartement de la Hauptstraße, dans le quartier de Schöneberg. Un lieu chargé d’histoire, bien avant eux, déjà marqué par le passage de Marlene Dietrich ou d’Albert Einstein… Et pourtant, leur présence à tous les deux a laissé une empreinte unique dans le Berlin du rock cabossé et intense.

Alors oui, Iggy a évoqué la Hauptstraße. Oui, le set rendait hommage aux albums The Idiot et Lust for Life, baignés dans l’esprit nocturne et berlinois de ces années-là. Et bien sûr, les Stooges n’étaient pas oubliés, loin de là.

Et surtout, oui, il semblait sincèrement ému d’être de retour dans sa ville d’adoption, celle qu’il a lâché ce soir-là dans un cri : « Fucking Berlin ! »

Le temps passe. L’Iguane s’assoit de temps en temps, mais qu’importe : il donne tout, sans retenue. Sa voix, entre aboiements punk et phrasés crooner, reste incroyablement intacte malgré ses 78 ans.

Et puis il y a ces claques. Des morceaux comme Gimme Danger, I Wanna Be Your Dog, 1970, I Got A Right, I’m Sick of You (peut-être le sommet du concert), balancés avec une intensité brute. Lust for Life et The Passenger, eux, sont balancés tôt dans le set — presque comme pour dire « voilà, c’est fait » — mais jamais expédiés.

En résumé ?
Iggy Pop est toujours là. Brillant, fragile, dangereux, vivant.
Et ça, c’est déjà un miracle rock’n’roll en soi.

Setlist – Iggy Pop – Berlin, 19 juin 2025

  1. T.V. Eye (The Stooges)
  2. Raw Power (Iggy and The Stooges)
  3. I Got a Right (Iggy and The Stooges)
  4. Gimme Danger (Iggy and The Stooges)
  5. The Passenger
  6. Lust for Life
  7. Death Trip (Iggy and The Stooges)
  8. I Wanna Be Your Dog (The Stooges)
  9. Search and Destroy (Iggy and The Stooges)
  10. Down on the Street (The Stooges)
  11. 1970 (The Stooges)
  12. I’m Sick of You (Iggy and The Stooges)
  13. Some Weird Sin
  14. Frenzy
  15. Apocalypse / Nightclubbing
  16. Modern Day Rip Off
  17. I’m Bored
  18. Real Wild Child (Wild One) (The Dee Jays cover)
  19. Funtime
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Edgar Froese (Tangerine Dream) s'en est allé …

 

Edgar Frose, musicien berlinois et l’un des pionniers de la musique électronique planante, s’est éteint le mardi 20 janvier à l’âge de 70 ans. Pour lui rendre hommage, retour sur 3 albums majeurs de la carrière de Tangerine Dream

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  • Phaedra (1973)

 

phaedra

 

« Phaedra » est un monument de la musique électronique et du courant « Krautrock ». Sans concession, l’album nous emmène dans un voyage spatial hypnotique à souhait. Un must.

Ci-dessous la plage titre d’une durée de plus de 17 minutes:

 

 

  • Stratosfear (1976)

stratosfear

 

 

Plus accessible, « Stratosfear » marque le début d’un seconde époque pour Tangerine Dream. Un retour aussi à une structure de titre plus « classique », toujours électronique mais  avec l’ajout du son guitare/basse/batterie et un aspect mélodique nettement plus prononcé.

 

 

  • Canyon Dreams (1991)

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Tangerine Dream, toujours actif dans les 90’s, signe l’une de ses nombreuses BO de film. Ici la musique atmosphérique de la formation allemande correspond très bien aux images de ce film/documentaire consacré au Grand Canyon.

 

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Lou Reed "Berlin" (1973)

Lors d’un récent séjour londonien, j’ai craqué pour l’achat d’un 33 tours dans une boutique de « collectors ». C’est un disque qui représente beaucoup pour moi et qui a accompagné mon adolescence. Il s’agit de l’album « Berlin » de Lou Reed qui a tourné en boucle à l’époque mais que je n’avais plus pris le temps d’écouter depuis un moment. Et puis, de retour de vacances, je me suis fait un petit plaisir. J’ai déposé ce pressage original RCA sur ma platine et j’ai particulièrement apprécie ce moment de redécouverte rempli d’images et d’émotions….

berlinvinylphoto

Il y a 12 ans environ, alors que je commençais ma collaboration avec Radio 21, je tenais un site baptisé « Classic-Rock.be » qui fonctionnait très bien et qui pouvait ressembler à ce que les blogs musicaux sont aujourd’hui, à part que le terme n’existait pas encore vraiment. J’ai retrouvé un archive d’un article que j’ai rédigé le 28 novembre 2002, j’avais envie de le partager avec vous…

Lou Reed
BERLIN (1973)
jeudi 28 novembre 2002, par Laurent Rieppi 

berlinloureed

Berlin, une ville d’histoire, une ville de souffrance, une ville partagée. Nombres de musiciens sont venus chercher l’inspiration dans la tourmente de Berlin. Aux côtés de David Bowie, Iggy Pop ou de Nick Cave (un peu plus tard), l’un de ceux-ci consacrera un album à cette ville. Son nom est Lou Reed et il vient de New York…

 

Berlin sort en 1973, suite à l’immense succès de l’album« Transformer » (1972) produit par David Bowie (sur lequel figurent les célèbres Walk On The Wild Side et Perfect Day).

transformer
Avec Transformer, Lou Reed va enfin connaitre la reconnaissance du grand public grâce aux succès de Walk On The Wild Side et de la superbe ballade Perfect Day

Après sa dispute avec David Bowie, qui nous prouve encore une fois que la collaboration de deux esprits tourmentés et surdoués est souvent éphémère (rappellons nous du duo Reed/Cale au sein du Velvet Underground), il va s’associer à un autre grand producteur : Bob Ezrin, celui qui produira plusieurs albums d’Alice Cooper, dont le premier à connaître un grand succès, le splendide« Love It To Death » (1971).


Bob Ezrin produira de nombreux albums d’Alice Cooper et participera également très activement aux carrières des Pink Floyd et de Peter Gabriel.

Berlin se voudra un album conceptuel, très sombre et déprimant, une peinture très réaliste d’un couple de junkies survivant dans la ville. Un album que l’on pourrait qualifier de « Sgt Pepper Noir ». Une histoire racontée en musique, au travers des 10 titres que comporte l’album. Lou y dévoile la vie abominable de Caroline et de son violent compagnon.

Au fur et à mesure de l’album, on voit Caroline tomber par terre et se relever à plusieurs reprises suite aux violences psychologiques de la vie et aux violences physiques que lui inflige celui qui partage sa vie. Caroline se prostitue pour survivre et pour acheter de la drogue, on lui reprend ses enfants puisqu’elle est alors considérée comme une mauvaise mère. Lou Reed parle du surnom que les amies de Caroline lui donnent, « Alaska », en enchaînant pour terminer la chanson «  Caroline Says II  » (probablement le titre le plus poignant de l’album ) par un It’s so cold in Alaska (Il fait si froid en Alaska) très lourd de sens. Une froideur acquise après tellement de coups de couteau, une vie d’écorchée vive (Lou Reeds’inspirera d’éléments de sa propre expérience) qui se terminera sur les derniers titres de l’album par le suicide de Caroline.

Pour l’accompagner sur cet album, Lou Reed va réunir le gratin de la scène britannique ; parmi celui-ci, Dick Wagner et Steve Hunter aux guitares, ainsi que Tony Levin à la basse (un trio de musicien que l’on retrouvera dans des albums d’Alice Cooper et dePeter Gabriel) ; Steve Winwood sera également présent aux orgues.

L’album, qui devait être à l’origine un double, sera jugé trop ambitieux par la maison de disque RCA et sortira finalement en simple disque.

Berlin ne connaîtra pas le succès de Transformer, un peu comme si le public voulait se préserver d’un album trop vrai et quelque part trop pessimiste, ce qui plongera Lou Reed dans un état de dépression encore plus important.

Lou Reed s’est mis à nu et la réponse espérée de l’audience n’arrive pas. L’album se vend, malheureusement la reconnaissance du grand public n’est pas là. Elle viendra cependant avec le temps, l’album étant considéré, avec le recul nécessaire pour mieux l’aborder, comme le chef d’œuvre absolu de la carrière de Lou Reed par nombre de critiques ainsi que par les fans de l’artiste.

 

Titres de l’album :

-  1.   Berlin
-  2.   Lady Day
-  3.   Man of Good Fortune
-  4.   Caroline Says 1
-  5.   How Do You Think It Feels
-  6.   Oh, Jim
-  7.   Caroline Says-II
-  8.   The Kids
-  9.   The Bed
-  10.   Sad Song

 

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Coup de coeur: Kadavar, power trio made in Berlin

Imaginez un subtil mélange des expérimentations musicales de Cream, Black Sabbath, Hawkwind, le tout avec un zeste de modernité, une efficacité et une puissance qui pourraient évoquer Queen of The Stone Age à ses débuts ou encore Them Crooked Vultures. Vous êtes intrigué? Moi aussi… découvrons Kadavar!

Kadavar

J’ai découvert ce groupe originaire de Berlin un peu par hasard, grâce aux conseils avisés de Jacques de Pierpont – le légendaire « Ponpon » –  également mon collègue à Classic 21.

Kadavar, à la différence d’autres très bons groupes de « stoner » qui ont tendance à émerger d’un peu partout à l’heure actuelle, a un son encore plus « roots » que ses collègues. En effet, sur certains titres, on pourrait jurer que Tony Iommi et Geezer Butler de Black Sabbath jouent sur l’album…

Cependant, Kadavar ne se limite pas pour autant à un vulgaire « copié/collé » qui n’aurait pas beaucoup d’intérêt. On retrouve donc une partie du son de Sabbath, des envolées psychédéliques à la Cream et Hawkwind mais surtout – et c’est ce qui fait d’eux un groupe original –  un univers bien propre dans lequel peu de place est laissée au chant. En effet, le groupe préfère nous emmener dans un voyage metal et psychédélique de très grand niveau.

Kadavar a déjà sorti deux albums: « Kadavar » en 2012 et « Abra Kadavar » en 2013.

Quelques extraits choisis:

Les deux albums complets sur Spotify

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Un saut vers l'Ouest: l'histoire d'une photo historique

Le soldat Conrad Schumann photographié par Peter Leibing

Bon, ok ce n’est pas très musical mais vous connaissez ma passion pour la ville de Berlin… J’ai lu récemment dans un ouvrage très complet sur l’histoire de cette photo légendaire et voulais la partager avec vous. Le soldat de l’Est que l’on voit « sauter » vers l’Ouest s’appelait Conrad Schumann. Sa vie est au départ assez banale et ressemble à celle de n’importe quel soldat de l’Est de Berlin de l’époque. Cependant, il va entrer dans l’histoire après avoir croisé le regard et l’objectif d’un certain Peter Leibing, un jeune photographe plus ou moins du même âge qui, juste avant de prendre ce cliché légendaire, s’était entraîné à prendre en photo les chevaux au galop et sautant des obstacles. Leibing va avoir une intuition incroyable le jour où il prend cette photo faisant désormais partie de l’Histoire. Nous sommes le 15 juin 1961, le « mur » n’est encore constitué que de barbelés mais la séparation est déjà bien effective. Leibing voit en ce jeune garde de l’Est quelqu’un d’hésitant : il est censé gardé la séparation, « protéger » l’Est de toute invasion mais il le sent bien peu convaincu. De l’autre côté du mur, on ne cesse de l’inviter à quitter son camp, à rejoindre la liberté de l’Ouest. Schumann est hésitant, il fume cigarette sur cigarette, il est très nerveux et Peter Leibing capte cette tension. Il pointe son objectif sur le jeune soldat et ne le lâche pas une seule seconde, il sent, il sait qu’il va se passer quelque chose. Après de nombreuses et très longues minutes, Schumann craque et trahit son camp pour rejoindre l’Ouest… A ce moment précis, Leibing prend alors ce qui reste aujourd’hui l’un des plus beaux documents de cette véritable tragédie qui séparera l’Allemagne entre 1961 et 1989.

La statue de Conrad Schumann à Berlin (Bernauer Strasse) Photo REUTERS/Fabrizio Bensch

Anecdote lue dans l’excellent et très complet ouvrage de Frederick Taylor « Le mur de Berlin » (collection Tempus/Librairie Académique Perrin)



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Become a Berliner: la setlist

Hier soir, j’ai été invité par mes camarades et collègues Pierre Bartholomé et Michaël Léonard à la soirée « Become a Berliner » au Vecteur de Charleroi. Cela m’a donné l’occasion d’effectuer une première expérience de « DJ ». Je m’y attendais pas forcément mais ça m’a beaucoup amusé. Très chouette soirée en tout cas! Pour ceux et celles qui m’ont demande les références de tel et tel titres, voici la « setlist » complète par ordre de diffusion. Vous pourrez également réécoute la majorité des titres grâces aux playlists Spotify que j’ai créé spécialement suite à la soirée. Bonne écoute!

La soirée a débuté par un KrautRock Mix perso avec des extraits de – dans l’ordre:

  • Guru Guru – Baby Cake Walk extrait de l’album « Känguru » (1972)
  • Popol Vuh – In The Gardens Of The Pharao/In den Gärten Pharaos extrait de l’album « In den Gärten Pharaos » (1971)
  • Tangerine Dream – Phaedra extrait de l’album « Phaedra » (1974)
  • Klaus Schulze – Crystal Lake extrait de l’album « Mirage » (1977)
  • Cluster & Eno  – Steinsame extrait de l’album « Cluster & Eno » (1977)
  • Neu! – E-Musik extrait de l’album « Neu! 75 » (1975)

Lien Spotify pour écouter la 1ère partie de set:

2ème partie du set: rock et électro allemand ou influencé par la vague musical allemande

  • U2 – Zoo Station
  • Can – Oh Yeah extrait de l’album « Tago Mago » (1971)
  • Radiohead – Everything in Its Right Place extrait de « Kid A » (2000)
  • Brian Eno – St Elmo’s Fire extrait de l’album « Another Green World » (1975)
  • Ultravox – Hiroshima Mon Amour extrait de l’album « Ha!-Ha!-Ha! » (1977)
  • Nena – 99 Luftballons extrait de l’album « 99 Luftballons » (1984)
  • Iggy Pop – Nightclubbing extrait de l’album « The Idiot » (1977)
  • The Buggles – I Love You (Miss Robot) extrait de l’album « The Age of Plastic » (1980)
  • David Bowie – V-2 Schneider extrait de l’album « Heroes » (1977)
  • David Bowie – Heroes extrait de l’album « Heroes » (1977)
  • Einstürzende Neubauten – Weil Weil Weil extrait de l’album « Alles wieder offen » (2007)
  • Killing Joke – Eighties extrait de l’album « Night Time » (1985)

Lien Spotify pour écouter la 2ème partie de set:

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U2 de retour à Berlin

Achtung Baby: U2 de retour à Berlin!

U2 vient de passer quelques jours à Berlin à l’occasion de la préparation de la réédition 20ème anniversaire d’un de leurs plus célèbres albums : Achtung Baby

Pour rappel, cet album avait marqué un grand tournant dans la carrière du groupe irlandais. Porté par l’ambiance de renouveau de la ville, U2 avait brillamment réinventé sa musique en tentant quelques nouvelles expériences musicales inspirées par l’important mouvement de musique électronique de Berlin et par leur producteur Brian Eno.

Mais outre la célébration de cet anniversaire, on a pu voir Bono entrer au studio Hansa, mythique studio dans lequel U2 a enregistré Achtung Baby de même que Bowie qui y a produit quelques chefs d’oeuvres de sa trilogie berlinoise. On a vu également le groupe se promener dans la ville à bord d’une légendaire Trabant .

Depuis ça « buzze » pas mal chez les fans. Que se passe-t-il ? U2 enregistrerait-il de nouveaux morceaux ? Un nouveau clip ? L’avenir nous le dira…

Bono devant les studios Hansa en vidéo

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Berlin 2010

Berlin, 21 ans après la chute du Mur, est une ville libre, charmante, passionnante, quelques mots sur une semaine que je ne suis pas prêt d’oublier …

Quand on débarque dans une grande ville, une des plus importantes capitales européennes (Berlin compte plus de  3,4 millions d’habitants), que l’on est en plein cœur du mois de juillet et que le baromètre indique plus de 30 degrés, on se dit : « Mais quelle idée de visiter une grande ville alors que je pourrais être peinard, les pieds en éventail au bord de la mer, en montagne …?! ». Et j’avoue que ma première impression a été celle-là… En vacances, n’a-t-on pas envie – plus que tout – d’éviter les métros, les bus, la pollution et la foule en ville? Me suis-je trompé de destination?

Mais Berlin n’a pas le côté oppressant que l’on peut parfois retrouver à Paris ou encore plus à Londres. L’attitude des habitants est plus cool.  Personne n’est pressé et l’ambiance baba, parfois bobo de quartiers comme Prenzlauer Berg ou encore Mitte (tous deux situés dans l’ancienne partie Est de la ville) est parfaitement relaxante, et, quand le soleil est de la partie, Berlin n’a rien à envier aux habituelles destinations méditerranéennes. A Berlin, on se déplace en métro, mais aussi et surtout à pied et à vélo.

Étonnamment, les automobilistes (pas si nombreux que ça) respectent les limites et les usagers faibles, on se sent donc parfaitement à l’aise pour déambuler joyeusement dans les rues et les différents quartiers de la ville. Parce que si Berlin est riche de musées très intéressants (musées du Mur, Story of Berlin, musée de la photographie, musée de la RDA…), on se plait à simplement s’y promener pour apprécier les différentes architectures et ambiances des nombreux quartiers.

 

L'ambiance relax du Tiergarten

 

Pour prendre le plein d’oxygène, une promenade au Tiergarten – véritable poumon de Berlin – s’impose. On y croise des berlinois et berlinoises de tous styles, de tout âge qui s’y promènent en toute sérénité. On est ému quand on y croise des personnes âgées de plus de 75 ans qui ont parfois dû subir les terreurs du nazisme et l’oppression de l’époque RDA… Berlin est enfin en paix et l’air et l’ambiance zen de ce grand parc nous le confirme.

Mais Berlin, outre l’Histoire, est une ville très musicale qui sera source d’inspiration pour de nombreuses personnalités du rock. L’ombre de David Bowie et d’Iggy Pop plane encore non loin des studios Hansa Tonstudio que les artistes avaient rebaptisés « Hansa by the Wall » puisque de la fenêtre du studio on pouvait voir le mur et les gardes de l’est.  Bowie aimait Berlin pour sa vie nocturne, pour cette ‘tension’ palpable mais aussi parce qu’il pouvait passer complètement incognito, les berlinois lui fichaient la paix. Après de nombreuses années sous les feux des projecteurs, Bowie avait besoin de se retrouver et Berlin était son sanctuaire. La « trilogie berlinoise » (composée des albums « Low », « Heroes » et « Lodger ») est un des chapitres les plus importants et passionnants de sa carrière.

Berlin, c’est aussi un réseau de métro (U-Bahn) et d’équivalent de RER (S-Bahn) extrêmement complet. Lorsque vous séjournez à Berlin, il vous arrive régulièrement de prendre la ligne de métro 2 (U2) et l’une des stations importantes (pour les correspondances etc.) est la Zoologischer Garten Station, autrement dit la « Zoo Station« , comme on l’appelle là-bas.

U2? Zoo Station? Ça vous dit quelque chose?

Rappelons que U2 a enregistré l’un des ses meilleurs albums à Berlin – « Achtung Baby » – en compagnie du génial producteur Brian Eno (autre grand fidèle de la ville dans le cadre des ses aventures musicales avec Bowie). Alors est-ce que tout cela est le fruit du hasard? Pas vraiment… Pour la ligne de métro, oui, parce qu’à l’époque à laquelle U2 a enregistré l’album (90-91) la Zoo Station était accessible par la U1 et pas encore par la U2 (ce sera le cas après 1993).

Par contre « Zoo Station« , le titre, mais aussi l’énorme Zoo TV Tour fait bien référence à cette ligne de métro berlinoise. En fait, Bono avait entendu parler d’une histoire qui s’était déroulée à Berlin pendant la Seconde Guerre Mondiale. Des animaux s’étaient échappés du Zoo suite à un bombardement. Ainsi des rhinocéros, des pélicans ou encore des flamants roses erraient dans les rues de Berlin le lendemain matin. Cette histoire a intrigué Bono et comme, de plus, il a appris qu’une des célèbres stations de métro, celle du Zoologischer Garten (que je vous conseille d’ailleurs) était appelée familièrement « Zoo Station », l’affaire était en poche, le concept du titre de U2 « Zoo Station » (qui ouvre « Achtung Baby ») était en route …

 

La "Zoo Station" source d'inspiration pour U2

 

Mais U2 et Bowie ne sont pas les seuls à avoir enregistré au célèbre Hansa Tonstudio, on citera également Nick Cave et Depeche Mode (qui auront, eux aussi, leurs phases « berlinoises »), les allemands de Tangerine Dream, Killing JokeMarillion ou beaucoup plus récemment Snow Patrol, Supergrass ou encore KT Tunstall.

Bref, tout ceci pour vous dire que oui, j’ai eu le coup de cœur pour Berlin et que, oui, je vous conseille vivement d’aller y faire un tour lors d’un prochain city trip…

 

Hommage à Pink Floyd, Roger Waters et Gerald Scarfe à East Side Gallery

 

 

"Heroes" (1978), le plus berlinois de la trilogie de Bowie ...

 

Quelques liens intéressants:

Visite:

The Story of Berlin

Mauermuseum (musée du Mur)

DDR Museum (musée de la RDA)

Musée de la photograhie (fondation Helmut Newton)

Le passionnant Tacheles

East Side Gallery: Les restes de Mur ‘revisités’ par des artistes

Musique:

Studio Hansa

S036 (club underground dans lequel Bowie et Iggy Pop passaient pas mal de temps)

Références Bowie à Berlin sur Leslapinstechno.com

Berlin Music Tour

Le « Musée/café » Ramones à Berlin

Bowie interview à propos de Berlin

A écouter:

David Bowie: « Low », « Heroes », « Lodger »

Iggy Pop: « The Idiot », « Lust for Life »

Nick Cave: « Your Funeral… My Trial »

U2: « Achtung Baby »

Depeche Mode : « Construction Time Again »

Et ne pas oublier …

  • D’aller prendre l’air au Tiergarten
  • De se promener dans la Karl Marx Allee qui a conservé un côté très « Est »
  • De se promener dans les quartiers Mitte et Prenzlauer Berg
  • L’Alexanderplatz et sa fameuse tour TV
  • Et tellement d’autres superbes endroits à découvrir …
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