Archives par mot-clé : talking heads

Jerry Harrison & Adrian Belew (avec Cool Cool Cool) revisitent Talking Heads – Cirque Royal, dimanche 1er juin

Deux légendes de la scène rock expérimentale se sont réunies dimanche soir au Cirque Royal pour un concert aussi dansant qu’inspiré.

D’un côté, Jerry Harrison, 76 ans, membre fondateur des Talking Heads aux côtés de David Byrne, mais aussi des cultissimes Modern Lovers avec Jonathan Richman au début des années 70 – un groupe qui influencera profondément la scène punk.

De l’autre, Adrian Belew, 75 ans, génie de la guitare non conventionnelle, connu pour ses collaborations avec Frank Zappa, David Bowie (qui le « vole » à Zappa, ce que ce dernier n’appréciera guère) ou encore King Crimson, où il forme un véritable duo d’esprits avec Robert Fripp. Un guitar hero pas comme les autres, toujours à la recherche de sonorités nouvelles, étranges, audacieuses.

Le cœur de cette tournée ? Un hommage vibrant à Remain In Light (1980), chef-d’œuvre des Talking Heads produit par Brian Eno, dans lequel le groupe mêle post-punk, new wave, funk et afrobeat avec une audace folle. Le duo propose aussi quelques titres de Fear of Music (1979), autre album de référence, sur lequel Fripp laissait lui aussi son empreinte.

Dès les premières notes de “Psycho Killer”, le public est conquis. Suivent les titres les plus groovy et décalés de ces albums cultes. La section rythmique est impeccable, les arrangements fidèles mais vivants. La complicité entre Harrison et Belew est palpable, et le groupe Cool Cool Cool, originaire de Brooklyn, se montre tout simplement épatant.

Côté voix, pas de David Byrne à l’horizon, mais une belle alternance entre Harrison, Belew et le saxophoniste Josh Schwartz qui impressionne par sa capacité à incarner l’énergie vocale, parfois presque théâtrale, de Byrne. Mention spéciale aussi à la magnétique Shira Elias, chanteuse et choriste, qui électrise la scène avec une grâce et une présence remarquables.

Le concert, d’environ 1h30, passe à une vitesse folle. Dès le troisième morceau, le public, pourtant installé en configuration assise, se lève comme un seul homme pour danser, chanter et vibrer au rythme d’un hommage aussi fidèle qu’énergique. Une célébration intense et respectueuse d’un groupe dont l’innovation reste intacte. Et un rappel salutaire : Jerry Harrison, souvent resté dans l’ombre, fut l’un des véritables architectes du son Talking Heads.

Une soirée rare, généreuse, où l’histoire du rock a repris vie… sous une lumière bien vivante.

Partager

Corine au Téléphone …

Hier, j’ai eu l’occasion de discuter un peu plus d’une heure avec Corine Marienneau, la bassiste du groupe Téléphone. L’interview avait pour but de récolter de la matière pour de futures « Making-of(s) » consacré au groupe Téléphone. Mais cet entretien est rapidement devenu bien plus que cela, en effet, en plus de parler de la réalisation de ces albums devenu mythiques aujourd’hui, Corine m’a parlé de cette aventure humaine incroyable qu’a été d’être la seule femme dans un groupe de 3 hommes, groupe qui était alors au sommet de sa gloire…

L’aventure Téléphone est le fruit du hasard. D’après le témoignage de Corine, Téléphone doit son existence à ce concert tout à fait improvisé que donne le groupe le 12 novembre 1976 au Centre américain de Paris (Boulevard Raspail). En effet ce soir-là, Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka ont un concert prévu, tout est organisé, les affiches ont été collées dans le tout grand Paris mais petit soucis, le guitariste/chanteur et le batteur n’ont plus de musiciens sous la main. Louis Bertignac et sa petite amie Corine Marienneau les dépannent alors en dernière minute. Et ce soir-là, il se passe quelque chose, quelque chose d’inexplicable qui rend ce concert absolument mythique, les musiciens se découvrent et créent ensemble, sur scène, sans vraiment en être conscient, le « son Téléphone« . Impossible de reculer ensuite, la machine est en marche. Corine, qui n’avait absolument aucun rêve de devenir une rock star, se retrouve donc dans une formation qui va s’imposer comme le premier véritable groupe de rock français de l’histoire… Téléphone aurait-il existé sans ce concert? D’après Corine, non, déjà Jean-Louis Aubert n’aurait jamais accepté de fonder un groupe avec une femme, parce que dixit Corine qui cite Jean-Louis :« Les femmes, ça fout le bordel ».

Voila donc Corine lancée sur la route, à l’instar de Tina Weymouth (qu’elle a bien connue) – la bassiste de Talking Heads – en compagnie de 3 « mecs ». Il y aura des hauts et des bas, des grands moments de joie, des déceptions, des éclats de rire, des disputes, des réconciliations et puis le silence, la fin d’un groupe qui a fait rêvé tellement de fans en francophonie… Pouvait-il en être autrement? Probablement pas. Mais si vous voulez connaître l’histoire plus en détails, soyez à l’écoute du Making-of avec Marc Ysaye sur Classic 21 dans les prochaines semaines, nous vous décortiquerons l’histoire de la réalisation de ces grands albums de l’histoire du rock français. Et, si vous voulez encore plus de détails sur l’histoire de Corine et du groupe Téléphone, je ne peux que vous conseiller chaleureusement de lire « Le Fil du temps », l’autobiographie de Corine Marienneau (2006/Flammarion) un livre parfois tendre, parfois dur mais toujours profondément humain…

Partager

Tina Weymouth et le Tom Tom Club

tomtomclubdeluxe

 

En 1980, Tina Weymouth et son mari Chris Frantz – respectivement bassiste et batteur de Talking Heads – profitent d’une petit pause au sein du groupe pour lancer leur propre formation: Tom Tom Club. Pour les accompagner dans ces nouvelles aventures musicale, Chris et Tina s’adjoignent les services d’Adrien Belew (collaborateur de David Bowie, Frank ZappaTalking Heads et futur membre de King Crimson).

Ce premier album est enregistré au Compass Point Studios,  célèbre studio situé à Nassau aux Bahamas qui verra le passage des Rolling Stones, de Dire Straits, Roxy Music, ELO ou encore R.E.M. « Tom Tom Club » mélange sonorité pop/rock (on sent la pate de la section rythmique de Talking Heads), dance et ambiance « musique des iles ». Grâce aux singles « Wordy Rappinghood« , « Genius of Love » et le cultissime « Under The Boardwalk » (reprise d’un classique des Drifters sorti en 64) – qui triomphent dans les boites à l’époque – « Tom Tom Club » est un grand succès à sa sortie.

A l’occasion des 50 ans du label Island, Universal vient de rééditer une très belle version deluxe de cet album, vous trouverez le tracklist complet de cette réédition à la suite de cet article.

J’aurai probablement l’occasion de discuter prochainement de cette réédition avec Tina Weymouth et nous aurons l’occasion d’en reparler sur Classic 21. On précisera que Tina Weymouth est une des premières bassistes de l’histoire du rock et qu’elle sera, à l’époque, amie avec une autre bassiste très connue: Corinne du groupe Téléphone. Weymouth sera aussi l’un des modèles de Catherine Ringer (des Rita Mitsouko) au début de sa carrière.

Tina, toujours dans le coup, a récemment collaboré au projet Gorillaz mené par Damon Albarn de Blur.

Plus d’infos: http://www.tomtomclub.net/

Tracklist « Tom Tom Club » Deluxe Edition:

CD 1
1. Wordy Rappinghood
2. Genius Of Love
3. Tom Tom Theme
4. L Elephant
5. As Above So Below
6. Lorelei
7. On On On On…
8. Booming And Zooming Weymouth
9. Under The Boardwalk Club
10. On On On On…
11. Lorelei
12. Spooks
13. Elephant
14. (You Don’t Stop) Wordy Rappinghood
CD 2
1. Pleasure Of Love
2. On The Line Again
3. This Is A Foxy World
4. Bamboo Town
5. The Man With The 4-Way Hips
6. Measure Up
7. Never Took A Penny
8. Atsababy! (Life Is Great)
9. The Man With The 4-Way Hips
10. Pleasure Of Love
11. The Man With The 4-Way Hips
12. Yella
Partager