Ozzy Osbourne

Je dois vous parler d’Ozzy Osbourne…

…et peut-être que ses titres vont réveiller en vous des souvenirs enfouis.

Pour beaucoup, Ozzy, c’était ce personnage extravagant : héros du metal, clown tragique, un peu dingue, que l’on a vu dans les années 2000 au cœur d’une télé-réalité familiale devenue culte. Il faisait partie de ces figures publiques qui amusent autant qu’elles intriguent, occupant un coin de notre imaginaire collectif comme un Benny Hill en version heavy metal.

Mais Ozzy, c’était surtout bien plus que ça.
À la fin des années 60, aux côtés de ses frères de scène Tony, Bill et Geezer, il a littéralement révolutionné le rock et, sans exagération, changé la face de la musique moderne.

Moi, gamin de Seraing – ville ouvrière qui avait déjà perdu l’éclat de son acier – je ne pouvais qu’être touché par ces types d’Aston, banlieue industrielle de Birmingham, qui transformaient leur rage, leur ennui et leur rébellion en riffs massifs.

Plutôt que de surfer sur le Flower Power, Ozzy et Black Sabbath ont choisi d’affronter la réalité – la vraie, celle qui ne ment pas, celle qui fait mal. Dès Master of Reality, ils ont imposé leur propre vision du monde : sombre, brute, sans fard.

Ozzy, ce “grand frère” voyou qui volait des télés pour survivre, n’a jamais perdu son humanité. Derrière le maquillage et les excès, il y avait un cœur en or. Sur scène, il se déchaînait, mais il avouait sans détour son amour pour les ballades des Beatles. Un personnage contrasté, jamais tout blanc ni tout noir, toujours profondément humain.

Car Ozzy, c’était aussi les ombres de “Electric Funeral” et “Hand of Doom”, qui décrivaient un Vietnam brûlé au napalm… mais aussi la lumière fragile de “Changes”, cette confession d’un amoureux perdu qui ne voit plus d’avenir.

Avec Black Sabbath, il a signé huit albums entre 1970 et 1978, avant d’entamer une carrière solo tout aussi contrastée.
Du riff démoniaque de “Mister Crowley” aux ballades bouleversantes comme “Mama I’m Coming Home” (qu’il a interprétée avec des larmes dans la voix lors de son récent concert d’adieu), en passant par “Old L.A. Tonight”, Ozzy a toujours su parler à nos cœurs autant qu’à nos tripes.

Alors oui, aujourd’hui, peut-être avez-vous partagé la nouvelle de sa disparition avec un simple “RIP” vite posté, vite oublié.
Ou peut-être avez-vous ressenti, comme moi, ce vide étrange… cette impression d’avoir perdu une part de vous-même.

Et en même temps, une immense gratitude.
Merci, John Michael Osbourne.
Parce que ta musique a bouleversé nos vies, au moment où on en avait le plus besoin.

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