Archives de catégorie : Non classé

When Bowie and Jagger Danced in the Street – Clive Langer Remembers (english version)

Clive Langer is one of the key figures behind the sound of British pop and new wave. Alongside his longtime partner Alan Winstanley, he produced Madness, Dexys Midnight Runners (Come On Eileen), worked with Elvis Costello, Morrissey… and, of course, David Bowie. As a musician, he was also part of Liverpool’s Big in Japan in the late 1970s, crossing paths with many of the scene’s defining movements.

In the summer of 1985, Langer suddenly found himself at the heart of Live Aid. A few months earlier, neither David Bowie nor Mick Jagger had taken part in the Band Aid single Do They Know It’s Christmas?. To join the charitable momentum, they decided to record a duet version of Dancing in the Street. It was done almost off-the-cuff, squeezed in between takes of Absolute Beginners. The result? A video broadcast on July 13 during the concert, and a single that became one of Live Aid’s most kitsch – yet iconic – symbols.

In 2020, I had the chance to interview Clive Langer. With Bowie having passed away in 2016, his recollections now carry even more weight, shedding light on the humanity and spontaneity behind one of the most memorable – and unlikely – collaborations of the 1980s.

How did you first start working with David Bowie on Absolute Beginners?

“I’d known Julian Temple, the director, since my younger years. When he launched the film Absolute Beginners, he brought in Alan Winstanley and myself to produce the music. David Bowie got involved, and to our surprise, he agreed to work with us. The first time he played us his demo of Absolute Beginners, recorded at Abbey Road, it was already a potential hit.”

And it was during those sessions that Dancing in the Street was born?

“Yes. One day, while we were working on Absolute Beginners, David came to me and said: ‘There’s this charity concert, Live Aid. Can we record Dancing in the Street this afternoon with Mick? Don’t worry, it’s only for a video, not for a single…’ (laughs). So we ended up recording Absolute Beginners and Dancing in the Street the same day, in the same studio.”

What was the atmosphere like that day?

“It was quite something, of course. Jagger is more aloof – he’s Mick Jagger all the time. David, on the other hand, could just be ‘David’, and then become David Bowie again. But the chemistry worked. Jagger came into the room, heard the backing track, and immediately started dancing. That put everyone in the mood.”

Did you keep in touch with Bowie after that session?

“Yes, quite often. We’d go out for dinners in London while doing overdubs, I even bumped into him skiing. I remember one New Year’s Eve with him, Iggy Pop and some other friends. He could call me at any time – one day my wife picked up the phone and said: ‘It’s David Bowie on the line!’ (laughs). He was very approachable, warm, someone who was simply great to spend time with.”

A duet turned into a symbol

Recorded in just a few hours, almost by chance, the Bowie–Jagger duet exceeded all expectations. Broadcast on the giant Live Aid screens and later released as a single, Dancing in the Street became a global charity anthem. Today, with Bowie’s legacy towering ever higher since his death in 2016, Clive Langer’s words bring us back to the spontaneity and joy of that moment – a reminder of the unique energy Bowie carried into every collaboration.

Back in the news

To mark the 40th anniversary, a special 12″ white vinyl reissue was released on 29 August 2025. This collector’s edition brings together, for the very first time, all the official mixes – the Clearmountain Mix, instrumental, Steve Thompson Mix, edit and dub – and nearly 30% of proceeds will be donated by David Bowie estate, Jagger and Parlophone to The Band Aid Charitable Trust . A perfect opportunity to rediscover this one-off collaboration in a collector’s format.

Partager

David Bowie – Mick Jagger « Dancing in the Street »

Quand Bowie et Jagger ont dansé dans la rue – Clive Langer (producteur) raconte

Clive Langer est un producteur incontournable de la scène britannique. Avec son complice Alan Winstanley, il a façonné le son de Madness, Dexys Midnight Runners (Come On Eileen), travaillé avec Elvis Costello, Morrissey… et bien sûr David Bowie. Avant tout, il fut musicien au sein de Big in Japan dans le Liverpool fin des années 70, traversant ainsi les grands courants pop et new wave.

À l’été 1985, il se retrouve plongé dans l’aventure Live Aid. Quelques mois plus tôt, David Bowie et Mick Jagger n’avaient pas participé au single caritatif Do They Know It’s Christmas?. Pour s’associer au mouvement Band Aid, ils enregistrent en duo une reprise de Dancing in the Street — un enregistrement éclair, presque improvisé, en marge des sessions d’Absolute Beginners. Le résultat ? Une vidéo diffusée le 13 juillet pendant le concert, et un single devenu l’un des symboles un peu kitsch mais emblématiques de Live Aid.

En 2020, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Clive Langer. Voici ses souvenirs de ce moment assez incroyable.

Comment avez-vous commencé à travailler avec David Bowie sur Absolute Beginners ?

« J’ai connu Julian Temple, le réalisateur, dès mes jeunes années. Quand il a lancé le film Absolute Beginners, il a fait appel à Alan Winstanley et moi pour produire la musique. David Bowie s’est retrouvé impliqué, et à notre grande surprise, il a accepté de travailler avec nous. La première fois qu’il nous a fait écouter sa démo d’Absolute Beginners, à Abbey Road, c’était déjà un hit potentiel. »

Et c’est pendant ces sessions qu’est né Dancing in the Street ?

« Oui. Un jour, alors qu’on travaillait sur Absolute Beginners, David est venu me voir et m’a dit : “Il y a ce concert caritatif, Live Aid. Est-ce qu’on peut enregistrer Dancing in the Street cet après-midi avec Mick ? Mais ne t’inquiète pas, ce ne sera que pour une vidéo, pas un single…” (rires). On a donc enregistré Absolute Beginners et Dancing in the Street le même jour, dans le même studio.*

Quelle était l’ambiance ce jour-là ?

« C’était impressionnant, évidemment. Jagger est plus distant, il est Mick Jagger en permanence. David, lui, pouvait redevenir simplement “David”, puis redevenir David Bowie. Mais l’alchimie a pris. Jagger est entré dans la pièce, a entendu le playback, et s’est mis à danser immédiatement. Ça a mis tout le monde dans le rythme. »

Vous avez gardé contact avec Bowie après cette session ?

« Oui, assez souvent. On sortait dîner à Londres pendant les overdubs, je l’ai même croisé au ski. Je me souviens d’un Nouvel An passé avec lui, Iggy Pop et d’autres amis. Il pouvait m’appeler à n’importe quelle heure – ma femme décroche un jour, et me dit : “C’est David Bowie au téléphone !” (rires). C’était quelqu’un de très accessible, chaleureux, avec qui il faisait bon passer du temps. »

Un duo devenu symbole

Enregistré en quelques heures, presque par hasard, le duo entre Bowie et Jagger a dépassé toutes les attentes. Diffusé sur les écrans géants de Live Aid, puis sorti en single, Dancing in the Street devint un hymne caritatif planétaire. Plus de trente ans plus tard, Clive Langer se souvient encore de cette journée surréaliste où deux légendes du rock ont uni leurs voix pour la bonne cause

Et aujourd’hui dans l’actualité

Pour marquer le 40ᵉ anniversaire, une édition spéciale en vinyle blanc 12″ sortira le 29 août 2025. Cette galette collector rassemble pour la première fois tous les mixes officiels – Clearmountain Mix, instrumental, Steve Thompson Mix, edit et dub – et près de 30 % du prix de vente sera reversé par Jagger, l’héritage de Bowie et Parlophone à The Band Aid Charitable Trust. Une excellente occasion de redécouvrir ce moment unique, dans un format à collectionner.

Partager

Robert Plant – live Beacon Theatre 2006

Je suis tombé sur une pépite sur les plateformes de streaming légales : un live intitulé At Beacon Theatre — probablement une sortie semi-officielle — qui capture une performance historique au Beacon Theatre de Broadway, New York, enregistrée pour la radio à l’époque.

Ce concert s’est tenu le 23 juin 2006 dans le cadre d’un événement caritatif pour venir en aide à Arthur Lee, chanteur et leader du groupe Love, alors en pleine bataille contre la leucémie. Malheureusement, il décédera six semaines plus tard.

Pour l’occasion, Robert Plant était accompagné par The Ratt Band, un groupe de musiciens de haut niveau ayant collaboré avec John Mellencamp, Patti Smith ou Paul McCartney. Parmi les invités, on retrouve Ian Hunter (Mott The Hoople) et, surtout, une setlist des plus singulières.

Plusieurs titres de Love sont interprétés en hommage à Arthur Lee, notamment des morceaux du chef-d’œuvre psychédélique Forever Changes (1967). Plant revisite également quelques perles du répertoire de Led Zeppelin — In The Light, What Is And What Should Never Be, Ramble On — ainsi que des classiques californiens de la fin des années 60 : For What It’s Worth (Buffalo Springfield), Hey Joe ou encore une poignante version de Can’t Help Falling In Love d’Elvis Presley.

Le live n’est pas exempt d’imperfections : un petit larsen ici, un Ian Hunter qui monte sur scène avec un peu de retard… On est loin d’un enregistrement « retouché » ou trop lisse. Ici, rien que de l’authentique, une sincérité brute. Un Plant qui signe une véritable lettre d’amour au rock psyché californien des sixties qu’il affectionne tant… et tend la main à l’une de ses idoles. À noter également la présence du guitariste de Love, Johnny Echols, sur plusieurs titres.

Bref, c’est comme un vin : pas trop rond, pas trop parfait, pas juste charmeur… mais un diamant brut, avec du caractère et de petites aspérités qui le rendent profondément humain. Une pépite à découvrir absolument.

Partager

Sur les traces des Kinks à Muswell Hill, Londres (juillet 2025)/Tracing The Kinks in Muswell Hill, London (July 2025)

Si vous êtes fans de The Kinks, le nom de Muswell Hill vous évoque forcément quelque chose. C’est d’abord le titre de leur dixième album, Muswell Hillbillies (1971). Mais c’est surtout le quartier verdoyant du nord de Londres où ont grandi les turbulents frères Davies, Ray et Dave.

Dans les années 50 et 60, Muswell Hill ressemblait à un village tranquille, avec ses rues bordées d’arbres, ses pubs et ses petites boutiques. Un décor typiquement anglais, confortable mais parfois étouffant. C’est dans cette atmosphère, entre nostalgie et envie d’évasion, que les Kinks ont façonné leur univers, mélange unique d’observations sociales et de mélodies irrésistibles. Des influences qui feront d’eux les parrains spirituels de formations comme Blur, Kaiser Chiefs ou Franz Ferdinand.

Paradoxalement, leurs racines ne se trouvent pas dans un quartier dur, mais dans cette banlieue moyenne, paisible et bourgeoise.

L’ambiance des pubs britanniques fait partie intégrante de l’ADN des Kinks. C’est donc au Clissold Arms, situé juste en face de la maison familiale, que Ray (16 ans) et Dave (13 ans) donnent leur tout premier concert en décembre 1960. Le concert est organisé par leur père, Fred Davies, un personnage haut en couleur. Toujours jovial malgré ses difficultés financières, Fred jouait du banjo, organisait de grandes fêtes musicales et transformait chaque soirée en un petit cabaret familial.

Ce climat festif, chaleureux et typiquement british imprégnera durablement les futures compositions de Ray Davies.

Quel plaisir que de parcourir les rues de Muswell Hill, sur les traces de cette histoire qui m’accompagne depuis l’adolescence ! Aujourd’hui, le quartier est toujours aussi verdoyant, mais il a changé de visage : plus chic, plus « bobo », avec ses boutiques tendance, ses restaurants cosy et ses magasins de seconde main aux profits caritatifs. Un cadre agréable… mais aux prix immobiliers exorbitants.

Le point d’orgue de ma visite fut évidemment le célèbre Clissold Arms. Impossible de le manquer : une plaque fièrement posée rappelle qu’il est « The Home of The Kinks ». Aujourd’hui, le pub mêle tradition anglaise et spécialités grecques. Le patron, chaleureux, me confie qu’ils sont en lice pour le titre de meilleur pub anglais 2025. Fingers crossed!

Seul petit regret : la fameuse Kinks Room, salle historique où tout a commencé, était ce jour-là privatisée pour un tournoi de backgammon. Heureusement, le propriétaire, compréhensif, négocia mon entrée discrète.

L’espace, préservé dans son jus, respire encore l’époque des débuts : chaises en bois usées, vieux canapé… On imagine sans peine les jeunes Davies et leurs proches assister à ce premier concert, sans deviner qu’ils allaient devenir l’une des plus grandes fiertés britanniques, créateurs de futurs classiques comme « You Really Got Me », « Sunny Afternoon », « Waterloo Sunset », « Lola », « Victoria » et tant d’autres.

Le patron me confie ne pas avoir revu Ray Davies depuis un an et demi, ajoutant qu’à sa dernière visite il « semblait très vieux ». Une remarque qui m’a serré le cœur. Il précise aussi qu’un petit-fils de Ray fréquente régulièrement le pub, et que des concerts hommage aux Kinks y sont organisés.

En sortant du Clissold Arms, impossible de ne pas ressentir cette émotion particulière : celle de se trouver au cœur même d’un lieu où a commencé une légende.

(English version)

If you’re a fan of The Kinks, the name Muswell Hill will instantly ring a bell. It’s first and foremost the title of their tenth album, Muswell Hillbillies (1971). But above all, it’s the leafy North London neighborhood where the unruly Davies brothers, Ray and Dave, grew up.

In the 1950s and 60s, Muswell Hill looked like a quiet village, with tree-lined streets, pubs, and little shops. A typically English setting — cozy, but sometimes stifling. It was in this atmosphere, caught between nostalgia and the urge to escape, that The Kinks shaped their universe: a unique mix of social observation and irresistible melodies. These influences would later make them the spiritual godfathers of bands like Blur, Kaiser Chiefs, or Franz Ferdinand.

Paradoxically, their roots weren’t in a tough working-class district but in this rather middle-class, peaceful suburb.

The atmosphere of British pubs is deeply ingrained in The Kinks’ DNA. It was at the Clissold Arms, located right across from the family home, that Ray (16) and Dave (13) played their very first concert in December 1960. The show was organized by their father, Fred Davies, a colorful character. Always cheerful despite financial struggles, Fred played the banjo, threw big musical parties, and turned every evening into a small family cabaret.

That festive, warm, and quintessentially British climate would leave a lasting mark on Ray Davies’s future songwriting.

What a joy it is to walk through the streets of Muswell Hill, tracing a story that has been part of my life since adolescence! Today, the neighborhood is still leafy, but its face has changed: more upscale, more “boho,” with trendy boutiques, cozy restaurants, and charity-run second-hand shops. A pleasant setting… though with sky-high real estate prices.

The highlight of my visit was, of course, the famous Clissold Arms. Impossible to miss: a plaque proudly proclaims it as “The Home of The Kinks.” Today, the pub blends English tradition with Greek specialties. The friendly landlord told me they’re in the running for the title of Best English Pub 2025. Fingers crossed!

My only regret: the legendary Kinks Room, the historic space where it all began, was booked that day for a backgammon tournament. Luckily, the owner kindly arranged for me to slip in discreetly.

The room, preserved in its original spirit, still breathes the atmosphere of those early days: worn wooden chairs, an old sofa… You can easily imagine the young Davies brothers and their friends at that first concert, unaware they were about to become one of Britain’s greatest prides, creators of future classics like “You Really Got Me,” “Sunny Afternoon,” “Waterloo Sunset,” “Lola,” “Victoria,” and so many more.

The landlord mentioned he hasn’t seen Ray Davies for about a year and a half, adding that on his last visit “he looked very old.” A remark that tugged at my heart. He also explained that one of Ray’s grandsons is a regular at the pub, and that tribute concerts to The Kinks are still organized there.

Walking out of the Clissold Arms, it was impossible not to feel that special emotion: the thrill of standing at the very heart of a place where a legend was born.

Partager

Ozzy Osbourne

Je dois vous parler d’Ozzy Osbourne…

…et peut-être que ses titres vont réveiller en vous des souvenirs enfouis.

Pour beaucoup, Ozzy, c’était ce personnage extravagant : héros du metal, clown tragique, un peu dingue, que l’on a vu dans les années 2000 au cœur d’une télé-réalité familiale devenue culte. Il faisait partie de ces figures publiques qui amusent autant qu’elles intriguent, occupant un coin de notre imaginaire collectif comme un Benny Hill en version heavy metal.

Mais Ozzy, c’était surtout bien plus que ça.
À la fin des années 60, aux côtés de ses frères de scène Tony, Bill et Geezer, il a littéralement révolutionné le rock et, sans exagération, changé la face de la musique moderne.

Moi, gamin de Seraing – ville ouvrière qui avait déjà perdu l’éclat de son acier – je ne pouvais qu’être touché par ces types d’Aston, banlieue industrielle de Birmingham, qui transformaient leur rage, leur ennui et leur rébellion en riffs massifs.

Plutôt que de surfer sur le Flower Power, Ozzy et Black Sabbath ont choisi d’affronter la réalité – la vraie, celle qui ne ment pas, celle qui fait mal. Dès Master of Reality, ils ont imposé leur propre vision du monde : sombre, brute, sans fard.

Ozzy, ce “grand frère” voyou qui volait des télés pour survivre, n’a jamais perdu son humanité. Derrière le maquillage et les excès, il y avait un cœur en or. Sur scène, il se déchaînait, mais il avouait sans détour son amour pour les ballades des Beatles. Un personnage contrasté, jamais tout blanc ni tout noir, toujours profondément humain.

Car Ozzy, c’était aussi les ombres de “Electric Funeral” et “Hand of Doom”, qui décrivaient un Vietnam brûlé au napalm… mais aussi la lumière fragile de “Changes”, cette confession d’un amoureux perdu qui ne voit plus d’avenir.

Avec Black Sabbath, il a signé huit albums entre 1970 et 1978, avant d’entamer une carrière solo tout aussi contrastée.
Du riff démoniaque de “Mister Crowley” aux ballades bouleversantes comme “Mama I’m Coming Home” (qu’il a interprétée avec des larmes dans la voix lors de son récent concert d’adieu), en passant par “Old L.A. Tonight”, Ozzy a toujours su parler à nos cœurs autant qu’à nos tripes.

Alors oui, aujourd’hui, peut-être avez-vous partagé la nouvelle de sa disparition avec un simple “RIP” vite posté, vite oublié.
Ou peut-être avez-vous ressenti, comme moi, ce vide étrange… cette impression d’avoir perdu une part de vous-même.

Et en même temps, une immense gratitude.
Merci, John Michael Osbourne.
Parce que ta musique a bouleversé nos vies, au moment où on en avait le plus besoin.

(English version)

I need to tell you about Ozzy Osbourne……and maybe his songs will stir up some buried memories within you.

For many, Ozzy was that extravagant character: a metal hero, a tragic clown, a little unhinged, who we saw in the 2000s at the heart of a now-cult family reality show. He was one of those public figures who amused as much as they intrigued, holding a corner of our collective imagination like a Benny Hill in heavy-metal form.

But Ozzy was so much more than that.
At the end of the 1960s, alongside his stage brothers Tony, Bill, and Geezer, he literally revolutionized rock and, without exaggeration, changed the face of modern music.

As a kid growing up in Seraing, Belgium — a working-class town whose steel had already lost its shine — I couldn’t help but connect with those guys from Aston, an industrial suburb of Birmingham, who turned their rage, boredom, and rebellion into massive riffs.

Rather than surfing on the Flower Power wave, Ozzy and Black Sabbath chose to confront reality — the real one, the one that doesn’t lie, the one that hurts. From Master of Reality onwards, they imposed their own vision of the world: dark, raw, uncompromising.

Ozzy, that “big brother” troublemaker who once stole TVs to survive, never lost his humanity. Behind the makeup and the excess, there was a heart of gold. On stage, he raged, but he openly admitted his love for Beatles ballads. A man of contrasts, never all black nor all white, always profoundly human.

Because Ozzy was also the shadows of “Electric Funeral” and “Hand of Doom,” painting a Vietnam burning under napalm… but also the fragile light of “Changes,” a confession of a lost lover who sees no future.

With Black Sabbath, he signed eight albums between 1970 and 1978, before launching a solo career just as full of contrasts.
From the demonic riff of “Mister Crowley” to the moving ballads like “Mama I’m Coming Home” (which he sang with tears in his voice at his recent farewell concert), and the melancholic “Old L.A. Tonight,” Ozzy always knew how to speak to our hearts as much as to our guts.

So yes, today, maybe you shared the news of his passing with a quick “RIP,” quickly posted, quickly forgotten.
Or maybe, like me, you felt that strange emptiness… that sense of having lost a part of yourself.

And at the same time, an overwhelming gratitude.
Thank you, John Michael Osbourne.
Because your music shook our lives to the core, here in Belgium and around the world, at the very moment we needed it most.

Partager

Kaiser Chiefs + The Coral + We Are Scientists – Alexandra Palace Park, Londres – Samedi 19 juillet 2025

C’est dans le cadre charmant, historique et so british de l’Alexandra Palace Park, surplombant Londres, que les Kaiser Chiefs avaient donné rendez-vous au public londonien pour célébrer les 20 ans de leur tout premier album… Oui, je sais, “public londonien” pique un peu, mais bon, c’est le jeu.

Dès 17h, deux invités de marque se succèdent : We Are Scientists, les Américains fraîchement débarqués avec leur neuvième album sorti… la veille (!), nous offrent un set aussi efficace qu’inspiré. Ensuite viennent The Coral, fidèles à eux-mêmes, avec leur rock psyché aux parfums californiens très 60s. Un clin d’œil bienvenu à leur Magic and Medicine, qui, lui aussi, a fêté son vingtième anniversaire récemment.

Mais bien sûr, la majorité du public est là pour revoir les héros de 2005, ceux qui avaient su mettre en scène, avec humour et autodérision, la situation sociale d’un Royaume-Uni encore marqué par les stigmates du thatchérisme. Leur album Employment en était à la fois le reflet et le pied de nez. (Et dire que certains chez nous rêvent d’un retour au modèle Thatcher… je leur conseille un petit détour par Manchester.)

Revenons au concert : l’organisation est fluide, le cadre à taille humaine, et malgré la foule, on ne se sent jamais compressé ni bousculé, comme c’est trop souvent le cas dans certains festivals mastodontes chez nous. En bonus, la pente naturelle du parc permet à tout le monde – même aux moins d’1m80 – d’avoir une vue dégagée sur la scène. Un luxe rare.

L’ambiance est détendue, presque familiale. Et le son ? Exemplaire. Niveau club… en plein air.

Le concert se concentre, comme promis, sur l’album Employment. Et les Kaiser Chiefs sont survoltés.

Fidèles à leur esprit potache, ils arrivent sur scène au son de Walk the Dinosaur de Was (Not Was), clin d’œil joyeusement rétro à leur propre longévité. Et ils mettent le feu dès les premières secondes, enchaînant “Everyday I Love You Less and Less” et “I Predict A Riot”, comme deux boulets de canon.

Ricky Wilson n’a rien perdu de son énergie contagieuse. Il saute dans tous les sens, enchaîne les cabrioles comme s’il avait 25 ans, et pourrait faire rougir pas mal de quadras présents dans la foule.

Les titres s’enchaînent à un rythme soutenu, sans temps mort. Le décor de scène, qui parodie une agence pour l’emploi à l’abandon, est à la fois drôle, acide, et parfaitement raccord avec l’univers de l’album.

En interprétant leur disque fondateur avec une telle maîtrise et un plaisir communicatif, le groupe s’inscrit clairement dans la lignée de The Jam, Madness, The Kinks, XTC, ou encore Blur et Supergrass.

Et surtout, ils prouvent que cette fameuse scène post-britpop du début des années 2000, à laquelle ils appartiennent avec Franz Ferdinand ou Maxïmo Park, est toujours bien vivante. Et qu’elle a encore beaucoup de choses à dire.

Partager

 Live Aid : 40 ans déjà… et toujours autant de frissons

(photo by Squell)


Il y a des dates qui restent gravées dans l’histoire.

Le 13 juillet 1985, plus d’un milliard de personnes à travers le monde assistent à un concert hors norme, pensé comme un cri d’alarme face à la famine en Éthiopie.

Un rêve un peu fou, signé Bob Geldof, qui deviendra réalité à Londres, à Philadelphie… et dans tous les salons reliés à un écran cathodique.

Quarante ans plus tard, j’ai eu l’immense plaisir d’écrire pour Classic 21 une série de 20 épisodes immersifs, consacrée à ce moment suspendu dans le temps : le Live Aid.

Une aventure sonore racontée par Gabrielle Davroy, réalisée avec précision et passion par Laurent Delvaux… et nourrie de mes souvenirs, de mes recherches, de mes interviews et, oui, de ma fascination intacte pour cette journée inoubliable.

Queen, Bowie… et l’éternité

Difficile de ne pas évoquer Queen en premier lieu.

Avec 20 minutes qui ont redéfini la notion même de performance live, Freddie Mercury et sa bande ont tout simplement volé la vedette. Un public conquis, des titres taillés pour les stades, une énergie que rien ne semblait pouvoir freiner.

Dans le podcast, on plonge dans les coulisses, les répétitions… et ce moment suspendu où 72 000 voix reprennent “Radio Ga Ga” en rythme, poings levés. Magique.

Autre moment d’exception : David Bowie.

Dans une forme vocale impressionnante, il enchaîne “Rebel Rebel”, “Modern Love”, un “Heroes” bouleversant…

Mais c’est aussi en coulisses que Bowie joue un rôle-clé, en suggérant à Geldof de diffuser un clip montrant la famine en Éthiopie pendant la prestation. Un choix qui provoquera une explosion des dons. Bowie, comme souvent, voit plus loin que la scène.

Les anecdotes qui font la différence

Ce podcast ne se contente pas de retracer les performances. Il s’attarde aussi sur les à-côtés, les imprévus, les bizarreries qui donnent au Live Aid sa saveur unique :

🎤 Paul McCartney seul au piano, micro coupé pendant “Let It Be”… mais sauvé par les chœurs improvisés de la foule.

🎸 Phil Collins, qui joue à Wembley puis traverse l’Atlantique en Concorde pour monter sur scène à Philadelphie quelques heures plus tard.

🎧 La reformation improbable de Led Zeppelin… et leur prestation plus que discutable.

🎷 Un duo entre Mick Jagger et Tina Turner au bord du chaos (et du flirt scénique), robe arrachée incluse.

Un podcast à écouter au casque, les yeux fermés

Chaque épisode dure 3 à 4 minutes, juste le temps de revivre une émotion, une tension, un frisson.

C’est court, mais c’est dense.

Et surtout, tout est là pour recréer l’ambiance de l’époque : les archives, les extraits musicaux, les voix d’époque, les souvenirs des artistes…

👉 Le podcast est disponible ici: https://www.rtbf.be/article/live-aid-toute-l-histoire-du-plus-grand-concert-de-l-histoire-en-podcast-11568472

Mais aussi sur Apple Podcasts, Spotify ou votre appli habituelle.

Tapez Live Aid – 40 ans, mettez le son un peu plus fort que d’habitude… et replongez dans un moment où la musique croyait encore pouvoir changer le monde.

Partager

David Bowie Center à Londres : ouverture en septembre

En septembre, une nouvelle étape s’ouvre dans la célébration de l’héritage de David Bowie : l’inauguration du David Bowie Center à Londres.

Ce centre sera rattaché au prestigieux Victoria & Albert Museum, l’un des plus grands musées d’art et de design au monde. Fondé en 1852, ce musée national – situé à South Kensington – abrite plus de 2 millions d’objets liés aux arts appliqués, à la mode, à la musique, à la photographie et bien plus encore.

J’aurai bien sûr le bonheur d’être présent pour l’ouverture de ce lieu unique, qui s’annonce comme le digne héritier de l’exposition « David Bowie Is », que j’avais eu la chance de découvrir à Londres, Paris et Berlin entre 2013 et 2018… Une expérience inoubliable que beaucoup d’entre vous avaient suivie avec moi à l’époque, à travers photos et récits.

Une première vidéo vient d’être dévoilée, dans laquelle on voit le jeune groupe féminin The Last Dinner Party découvrir avec émotion quelques pièces phares du futur musée : paroles manuscrites, costumes légendaires de l’ère Ziggy Stardust, objets rares…
De quoi nous mettre l’eau à la bouche !

Ce centre sera ouvert à toutes et tous, avec la possibilité de consulter certaines archives exceptionnelles pour explorer plus en profondeur l’œuvre de David Bowie, dans toute sa richesse artistique, littéraire et visuelle.

C’est un honneur plus que mérité pour un artiste qui a marqué à jamais l’histoire culturelle du Royaume-Uni… et du monde.

Découvrez la vidéo avec The Last Dinner Party ici :

https://www.youtube.com/watch?v=5s0Fg3aliOo&t=447s&ab_channel=V%26AUpNext

Partager

Sans Bill Ward, Black Sabbath n’aurait pas été Black Sabbath

Vous avez peut-être vu passer cette grande fête donnée en hommage à la légende Black Sabbath : un ultime salut au public, à la maison, à Birmingham… là où tout avait commencé, à la fin des années 60.


J’adore Ozzy, Tony et Geezer, évidemment. Mais ce post, j’aimerais le dédier à celui qu’on a ENFIN revu derrière les fûts : le formidable Bill Ward🥁

Un musicien que j’ai toujours admiré. À 16 ans, c’est même lui qui m’a donné envie de jouer un peu de batterie.
Oui, comme tout le monde, je vénérais Bonham et Moon… mais Bill, c’était autre chose. Quelque chose de plus étrange, plus libre, plus organique.

Issu de la même scène de Birmingham que John Bonham ou Bev Bevan (Electric Light Orchestra), il a façonné un style inventif, métissé, profondément expressif.
Un jeu qui a influencé une armée de batteurs hard rock et métal à travers les décennies… et qui continue de faire école.

Bill Ward, c’est aussi un homme resté proche de la scène qu’il a contribué à créer. Il a toujours soutenu les jeunes musiciens, partagé ses conseils, animé des émissions de radio dédiées au métal d’hier et d’aujourd’hui. Un mentor discret mais précieux.

Voici 5 raisons pour lesquelles il reste une légende trop souvent sous-estimée 👇

1️⃣ Parce que sans lui, Black Sabbath n’aurait pas eu ce groove si singulier.
Oubliez la lourdeur brute : Bill savait swinguer l’enfer. Son jeu, c’est du jazz qui aurait viré démoniaque… et c’est fabuleux.

2️⃣ Parce qu’il jouait comme s’il était possédé.
Chaque break, chaque roulement est une montée en tension. Il ne jouait pas avec la musique, il l’habitait.
Et parfois torse nu, tremblant de sueur, comme lors de cette dernière réunion : un clin d’œil vibrant à ses débuts.

3️⃣ Parce qu’il a influencé des générations… sans forcément être cité.
Lars Ulrich, Dave Grohl, Joey Jordison, Igor Cavalera, John Dolmayan, Jimmy Chamberlin… tous lui doivent quelque chose. Même s’ils ne le crient pas toujours sur les toits.

4️⃣ Parce qu’il pouvait passer de la furie pure à une délicatesse inattendue.
Écoutez “Rat Salad” ou “War Pigs” : c’est un chaos savamment orchestré. Une forme de poésie rythmique.

5️⃣ Parce qu’il est resté l’un des membres les plus humains du Sabbath.
Pas de frime, pas de solos interminables. Juste un cœur, une âme, et deux baguettes prêtes à déclencher l’apocalypse.
Et n’oubliez pas : c’est lui qui chante It’s Alright (1976), un morceau doux et inattendu. Un instant de paix dans un monde de bruit.

Merci Bill Ward!

Et puis c’est une bonne occasion de réécouter le Podcast, que j’ai proposé avec Fanny Gillard pour Classic 21, consacré à l’album Paranoid de Black Sabbath

https://smartlinks.audiomeans.fr/l/la-collection-classic-21-a0c2a21de8a2

Partager

C’était il y a 20 ans: Retour sur la prestation de David Bowie à Glastonbury

🎪 Le week-end dernier avait lieu le festival de Glastonbury, l’un des événements les plus emblématiques et influents au monde. Pour un·e artiste, y jouer est souvent considéré comme une véritable consécration.

🎤 Cette année, les têtes d’affiche s’appelaient The 1975, Rod Stewart et Neil Young. À noter aussi une apparition surprise très remarquée de Pulp, qui célèbre cette année les 30 ans de son album culte Different Class et vient de surprendre tout le monde avec un excellent nouvel opus, sobrement intitulé More.

Mais 2025, c’est aussi l’occasion de jeter un œil dans le rétroviseur… et de revenir 25 ans en arrière, au même endroit, pour revivre une apparition légendaire : celle de David Bowie à Glastonbury en 2000.

✨ C’était sa deuxième participation au festival. La première remontait à 1971, à l’aube d’une carrière encore confidentielle, où il avait joué en acoustique devant une poignée de festivaliers. Presque trois décennies plus tard, c’est face à 150 000 personnes que Bowie revient, en conquérant.

👑 Sa longue chevelure, récemment repoussée, évoquait volontairement celle de 1971. Il portait un manteau à queue de pie signé Alexander McQueen, clin d’œil visuel et symbolique à l’élégance glam de ses débuts.

🎹 En coulisses, un brin fébrile, Bowie regarde son fidèle pianiste Mike Garson et lui demande de débuter le concert seul au piano, pour “chauffer” le public – comme il l’avait fait en 1973 lors du dernier concert de Ziggy Stardust au Hammersmith Odeon. Un geste de confiance… et de panache.

😷 Malade, affaibli par un virus à la gorge, Bowie avait dû s’économiser les jours précédents. Son entourage craignait une annulation. Mais sur scène, la magie opère : on ne perçoit quasiment rien de sa fatigue, si ce n’est un voile léger sur certaines notes, qui apporte paradoxalement une touche de fragilité touchante à ses interprétations.

🎶 À l’origine, Bowie avait prévu une setlist plus audacieuse. Mais sur les conseils de la BBC, il choisit finalement d’enchaîner ses plus grands classiques : Life on Mars?, Heroes, Let’s Dance, Ashes to Ashes, Ziggy Stardust… Offrant ainsi au public une compilation live habitée, tendue, électrique. Inoubliable.

💥 Et comment ne pas saluer l’immense performance de son groupe d’accompagnement ? Un line-up de rêve : Earl Slick, Mark Plati, Gail Ann Dorsey, Mike Garson, Sterling Campbell, Holly Palmer et Emm Gryner

📀 Ce concert mythique est enfin sorti officiellement en 2021 en audio et vidéo. Un indispensable dans toute discothèque personnelle.

Partager