RIDE à l’Aéronef (Lille) — 23.04.25

Première fois à l’Aéronef (shame on me, je sais), et quelle claque sonore pour cette grande première : RIDE en live, dans une salle blindée, en fusion totale !

Les pionniers du shoegaze (aux côtés de Lush, Slowdive ou My Bloody Valentine) ont livré un set magistral, traversant leur discographie de 7 albums (1990-2024) sans fausse note.

Alors, le shoegaze, c’est quoi ? Littéralement : “regarder ses chaussures”. À l’origine, des musiciens concentrés sur leurs pédales d’effets plutôt que sur le public. Résultat ? Une muraille de son, saturée, planante, hypnotique.

Le lineup d’origine était là :
Andy Bell (ex-bassiste d’Oasis de 1999 à 2009), Mark Gardener, Steve Queralt, Loz Colbert.
Et le public a voyagé entre passé culte et présent incandescent dont 3 titres extraits de Nowhere (1990), leur chef-d’œuvre devenu vinyle collector.

Imaginez : des refrains pop à la Beatles, un bain psyché façon 90s, et une énergie brute à la Sonic Youth ou Hüsker Dü.
Ride, c’est un trip sonore, une tempête douce, un van cosmique qui vous absorbe… et dont vous ne voulez plus descendre.

Vivement la prochaine vague.

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Alain Souchon et fils, 12 avril au Forum de Liège

Hier soir, pour la première fois, j’ai vu Alain Souchon sur scène. C’était au Forum de Liège.

Alors oui, je vous entends déjà : « Mais Souchon, ce n’est pas très rock… » Et ce n’est pas faux. Mais il fait partie de ces rares artistes de la chanson française qui me touchent profondément. Mon cœur penche davantage vers Londres que Paris, c’est vrai — question de culture, d’histoire, et surtout de musique — mais il y a chez lui quelque chose d’universel qui dépasse les styles.

Ce qui m’a toujours séduit chez Souchon, c’est sa différence. Son étrangeté douce. Cette manière d’être là sans vraiment y être, comme s’il observait le monde depuis une autre rive. Certains diront qu’il est « à l’ouest », moi je dirais surtout qu’il n’est jamais là où on l’attend.

À mille lieues de l’image stéréotypée du chanteur macho de sa génération, il a toujours cultivé une forme de tendresse assumée, sans jamais craindre le regard des autres. Dans cette façon d’être à contre-courant, dans ce militantisme de la douceur, il me rappelle un artiste américain que j’admire pour des raisons similaires : Jonathan Richman.

Hier, accompagné par ses deux fils, Pierre et Charles (alias Ours), il nous a emmenés pour plus de deux heures de rêveries musicales, teintées d’humour et d’humanité. Oui, cette fameuse humanité, celle qu’on a trop souvent tendance à reléguer au second plan, comme si elle était devenue un mot gênant, presque tabou. Et pourtant…

Généreux, il nous a offert 28 morceaux. Une setlist superbe, ponctuée de classiques réinventés en trio guitare-piano-voix — « C’est déjà ça », « Et si en plus y’a personne », « Le Baiser » — et parsemée de pépites plus anciennes comme « Rame », « Poulailler’s Song », ou encore « La p’tite Bill, elle est malade ». (Je vous mets la setlist complète en commentaire.)

À l’aube de ses 81 ans, qu’il fêtera dans un peu plus d’un mois, Alain Souchon continue à chanter avec une justesse et une élégance rares. Mais ce qui touche le plus, c’est cette complicité sincère avec ses fils. Une intimité discrète, ponctuée de vidéos d’archives, sublimée par une scénographie tout en finesse et en poésie.

Et c’est bien de poésie qu’il s’agissait, hier soir. Une soirée suspendue, hors du temps, qui nous rappelle — s’il fallait encore le faire — que Souchon est l’une des plus belles plumes de la chanson française, du XXe siècle et du début du XXIe.

Merci, monsieur Souchon.

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Sufjan Stevens : réédition anniversaire de Carrie & Lowell

Version 1.0.0

Cela fait déjà dix ans que l’auteur-compositeur-interprète américain Sufjan Stevens nous a livré l’un des sommets de sa discographie, riche de dix albums solos.

Alors qu’il nous avait habitués à des arrangements foisonnants et orchestraux sur d’autres classiques comme Illinois (2005) ou Michigan (2003) — deux disques issus de son projet (resté inachevé) de composer un album pour chacun des États américains —, l’année 2015 marque un retour à une forme plus épurée, minimaliste, mais non moins inspirée avec Carrie & Lowell.

Un album bouleversant, qui aborde les blessures familiales avec pudeur, douceur et résilience.

Carrie & Lowell raconte notamment la relation complexe de Sufjan avec sa mère Carrie, atteinte de troubles psychiatriques, de dépendances, et longtemps absente de sa vie. Après sa disparition en 2012, l’artiste retourne dans l’Oregon, sa région natale. C’est là, au cœur des souvenirs, que germe cet album profondément intime, où les silences disent autant que les mots.

Le disque évoque aussi Lowell Brams, second mari de Carrie, figure paternelle aimante, qui aidera Sufjan à fonder son propre label, Asthmatic Kitty Records, en 1999.

Dix ans plus tard, Carrie & Lowell demeure un album intemporel. Un disque qui, encore aujourd’hui, possède ce pouvoir rare : celui de consoler, de toucher, de guérir. Il vous embarque dans un voyage émotionnel chargé de douleurs, de tendresse et d’éclats de lumière, suspendus dans une bulle fragile et précieuse.

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Elton John : l’écho d’un adieu… ou le murmure d’un retour ?

Je pensais avoir assisté à la dernière salve d’Elton John sur scène, en mai 2023 à Anvers. Un concert émouvant, marquant la fin d’une tournée d’adieu monumentale. Et pourtant… Moins de deux ans plus tard, Elton revient avec un nouvel album studio, en duo avec Brandi Carlile : Who Believes in Angels?.

Un disque inattendu, élégant, et étonnamment habité.

Je vous en parle dans ma chronique publiée sur le site de Classic 21, à découvrir ici :

https://www.rtbf.be/article/elton-john-revient-la-ou-on-ne-l-attendait-plus-et-il-n-est-pas-seul-11529528

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Magma en concert à Bruxelles mars 2025

Voici un groupe qui défie les lois de la musique : Magma, véritable phénomène musical depuis 1969. Fondé par les visionnaires Christian Vander et Laurent Thibault, qui a ensuite dirigé le légendaire studio du Château d’Hérouville, ce collectif inclassifiable fusionne rock progressif, jazz, opéra, et musique classique avec une touche médiévale, le tout chanté en kobaïen, une langue inventée par Vander.

Malgré les années, Magma continue de briller sous la direction de son noyau dur : Christian et Stella Vander. Ce 5 mars à Bruxelles, au Cirque Royal, la magie a opéré une fois de plus.

N’étant pas un fan assidu, mais guidé par l’enthousiasme de mon ami Tony, j’ai découvert une performance live qui m’a laissé sans voix. La scène appartenait à Magma, même en l’absence de Stella et du principal chanteur. Le charme opère toujours. #ConcertVibes #LiveMusic

À 77 ans, Christian Vander a prouvé que la passion ne vieillit pas, livrant une performance impressionnante et énergique. Le reste du groupe a également excellé, avec une mention spéciale pour Jimmy Top, énergique à la basse et digne héritier de son père, le légendaire Jannick Top, qui a accompagné les plus grands noms du jazz et de la chanson française.

Le concert s’est articulé autour des albums « K.A. » et « Félicité Thösz ». Deux œuvres que je connaissais peu mais qui, après cette soirée, occupent une place de choix dans ma playlist.

En somme, un moment inoubliable avec un groupe exceptionnel que je vous recommande chaudement de découvrir ou redécouvrir.

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Rencontre inoubliable avec les musiciens de David Bowie au DUBLIN BOWIE FESTIVAL – Jeudi 27/02/25/ Vendredi 28/02/25

C’est dans l’un des prestigieux auditoires du Royal College of Surgeons à Dublin que s’est tenue une conférence mémorable. Le public, venu de tous horizons, était impatient de rencontrer Mike Garson, Gail Ann Dorsey, Mark Plati et Gerry Leonard, anciens musiciens de David Bowie. Le lendemain, ces artistes ont enflammé la scène d’un Whelan’s comble, lieu mythique ayant accueilli des talents tels que Jeff Buckley, Bloc Party, et Arctic Monkeys, et cadre d’une scène culte de la comédie romantique « P.S I Love You » 🎶❤️.

Dans une ambiance chaleureuse et détendue, les quatre musiciens ont répondu avec générosité aux questions de Tony Clayton-Lea, journaliste renommé 🎤.

Pendant une heure et demie captivante, ils ont partagé des souvenirs uniques de leurs collaborations avec Bowie, soulignant la liberté artistique et la confiance dont il faisait preuve 🎹✨.

Des anecdotes savoureuses ont jalonné cette rencontre : les débuts du duo de scène Bowie/Dorsey pour « Under Pressure », initialement interprété avec Queen, l’origine du piano emblématique d’ »Aladdin Sane » 🎹, et une connexion surprenante entre Disney et le titre « Little Wonder » des années 90 🎬.

L’émotion était palpable lorsque les musiciens ont évoqué la création de l’album « The Next Day », retour triomphal de Bowie en 2013 après une longue absence 🌟.

Le concert du lendemain a tenu toutes ses promesses, faisant vibrer une salle comble 🎶. Les classiques incontournables tels que « Fame », « Space Oddity », « Let’s Dance » et « Ziggy Stardust » ont côtoyé des pépites plus rares, dont « Lady Grinning Soul » interprété magistralement par Gail Ann Dorsey 🎤🌟.

Une soirée exceptionnelle qui donne envie d’explorer encore plus le riche programme de cette dixième édition du Dublin Bowie Festival 🪩🎉.

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The Bollock Brothers à Namur – La Nef, samedi 25 janvier 2024

Les vétérans britanniques de la new wave et du punk, The Bollock Brothers, ont offert un véritable « joyeux bordel » sur la scène de La Nef. Mené par Jock McDonald, en pleine forme malgré ses 68 ans, le groupe a enchanté le public namurois avec un mélange dynamique de sonorités allant de la new wave au punk rock, et même au hard rock, le tout avec une bonne humeur et un esprit punk indéfectible.

Les références à leur ami Arno et à TC Matic, ainsi qu’au légendaire Marquee Club de Londres où Jock a fait ses débuts en tant que DJ, ont offert une parenthèse musicale fort appréciée dans le climat actuel.

Cette parfaite imperfection nous rappelle qu’il ne faut jamais se prendre trop au sérieux. Merci à eux pour cette superbe soirée !

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Best of 2024 : Rolling Stones Unzipped Expo

🎵✨ Malgré une année 2024 particulièrement difficile sur le plan de la santé et de la vie personnelle, j’espère que 2025 sera plus sereine. 🌟🙏

Cela ne m’a pas empêché de vivre des moments musicaux incroyables. Jusqu’au 31 décembre, découvrez mon « Best of 2024 » en images, accompagné de quelques explications. 📸🎶

En janvier, j’ai visité l’exposition « Unzipped » des Rolling Stones à Groningen. Une expérience immersive fabuleuse, avec des documents historiques captivants, des costumes de scène iconiques, et une reconstitution impressionnante de l’appartement où le légendaire groupe a débuté. Un vrai voyage dans une ambiance bluesy et authentique! 🎸🎤

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Liam Gallagher & John Squire – Salle Pleyel, Paris le 2 avril

Deux géants de la scène de Manchester étaient réunis sur la scène parisienne de la Salle Pleyel ce mardi 2 avril pour le plus grands plaisirs de fans d’Oasis et des Stone Roses.

Le guitariste et le chanteur défendaient leur premier album commun baptisé on ne peut plus simplement « Liam Gallagher John Squire », qui nous était arrivé le 1er mars dernier et qui s’était avéré être une excellent surprise … Dans celui-ci, les deux vétérans de la scène mancunienne revisitaient le son de leurs plus grandes influences des sixties et seventies, les Faces, les Stones, les Beatles, les Sex Pistols, pour l’arrogance du chanteur. Et,force était de constater que cette union est l’une des meilleures choses produites par Liam Gallagher d’Oasis … On sent quelque chose de sincère, de moins contrôlé que sa propre carrière solo ici, deux fans de musique qui s’amusent et vont jusqu’à proposer un agréable clin d’oeil au Tomorrow Never Knows sur le single « Just Another Rainbow ».

Beaucoup de choses avaient été dites avant ce passage parisien, notamment sur le fait que le set se limitait à la reproduction scénique de l’album suivi de la reprise de Jumpin Jack Flash des Stones et puis … basta! Et donc effectivement le concert a été très court, environ 1 heure. Beaucoup de personnes s’en sont plaintes, mais d’un autre côté comme on se faisait la réflexion avec mon collègue et ami Laurent Rizzo et quittant la salle, préfère-t-on un bon concert d’1h ou un concert forcé d’1h45 durant lesquels les deux artistes se forcent à jouer des titres d’Oasis ou de Stone Roses pour amuser la galerie?

Notre conclusion était qu’’un concert d’une heure de qualité était préférable… Et ça a été le cas. A certain moment, avec ses sonorités rock, psyché et bluesy, le son de l’orgue, le jeu à l’ancienne, on avait l’impression de se retrouver au mythique Marquee Club qui a vu tant d’artistes majeurs être révélé à Londres dans les années 60…. Une petite salle, un cadre agréable, des fans réunis pour la même chose (à part quelques britanniques qui n’arrêtaient pas d’hurler « Oasis » entre les titres, hum). Un très bon moment qui invite à la sortie d’un second album pour compléter la setlist. En tant cas, si ça se fait – comme les deux musiciens semblent le suggérer – j’en serais …

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Exposition : « Yoko Ono: Music of the Mind »

Le Tate Modern présente actuellement une exposition dédiée à l’œuvre de Yoko Ono jusqu’au 1er septembre, offrant ainsi une opportunité de découvrir une facette moins connue de cette artiste souvent mal comprise dans le monde du rock. Bien que son mariage avec John Lennon en 1969 et sa participation à plusieurs enregistrements des Beatles l’aient indéniablement associée à cet univers, son œuvre transcende largement cette affiliation.

Née à Tokyo en 1933, Yoko Ono a traversé des épreuves marquantes, notamment les bombardements de sa ville natale et les séquelles psychologiques des attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki. Après avoir déménagé à New York avec sa famille en 1945, elle a toujours ressenti une dualité culturelle, se considérant comme une être hybride entre le Japon et l’Amérique.

Dès la fin des années 50, elle s’est plongée dans le milieu artistique expérimental et underground de New York, s’inspirant notamment des travaux de John Cage, Edgar Varèse et Henry Cowell. Ses premières expositions dans son loft au 112 Chambers Street à Manhattan, puis à l’AG Gallery, ont été des mélanges audacieux de son, de musique expérimentale, de poésie et d’art conceptuel, attirant l’attention de personnalités telles que Marcel Duchamp et Peggy Guggenheim.

Sa rencontre avec John Lennon en 1966 a été un tournant majeur dans sa carrière. Les deux artistes ont uni leurs forces à la fin des années 60 pour défendre la paix à travers des œuvres musicales et des actions emblématiques telles que les célèbres « Bed-ins for Peace », où le couple accordait des interviews à la presse internationale depuis leur lit dans des hôtels à Amsterdam et à Montréal.

L’exposition met en lumière une œuvre phare de Yoko Ono, « Grapefruit », publiée en 1964, un recueil d' »instructions artistiques » destinées à stimuler la créativité. Parmi celles-ci, « Cloud Piece », débutant par les mots « Imagine the clouds dripping… », a inspiré John Lennon pour son célèbre titre « Imagine » en 1971.

À l’âge de 91 ans, Yoko Ono reste fidèle à ses convictions et continue de promouvoir la paix à travers ses œuvres récentes. Une grande partie de l’exposition est interactive, invitant les visiteurs à participer en recréant des œuvres, en écrivant, en enfonçant des clous dans une installation ou en laissant des messages pour la paix et l’unité.

L’exposition aborde également les réalisations musicales et les albums solo de Yoko Ono, offrant ainsi une vision globale de son œuvre.

Explorant cet espace, on découvre un aspect méconnu de l’artiste expérimentale. Au-delà des clichés et des commentaires sexistes ou racistes qui ont souvent entaché sa réputation, notamment de la part de certains fans des Beatles, cette exposition offre une nouvelle perspective, voire un plaisir simple. Une expérience à ne pas manquer.

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