Mick Harvey, l'ancien bras droit de Nick Cave, se dévoile dans "Four: Acts of Love"

« Four: Acts of Love » est le cinquième album solo de Mick Harvey, le guitariste et multi-instrumentiste complice de Nick Cave pendant près de 40 ans. En 2009, Harvey a quitté Cave et ses Bad Seeds pour se concentrer sur ses projets solo. « Four: Acts of Love » est le second album à sortir depuis ce départ très médiatisé.

Deux ans après le très bon « Sketches from the Book of the Dead », Mick Harvey revient avec ce très inspiré « Four: Acts of Love ». Les fans de Nick Cave et de PJ Harvey, avec qui il a également collaboré intensivement, seront ravi de retrouver le son si particulier de ce musicien ultra-doué. On prend plaisir à écouter cette voix mature qui sent le vécu. Mention particulière pour Glorious signé par PJ Harvey ainsi que la reprise de The Story of Love du groupe de punk australien The Saints. Harvey rend aussi hommage en reprenant avec beaucoup de tendresse le Wild Hearts (Run Out of Time) de Roy Orbison et fait ainsi un clin d’oeil à Van Morrison en reprenant son « The Way Young Lovers Do ». Un album profond et ample.

Note: 4/5

A écouter avant tout: Glorious,  The Story of Love, Summertime In New York, Wild Hearts.

Dans le même genre: Nick Cave, PJ Harvey, Leonard Cohen, Scott Walker

A noter que Mick Harvey fera son retour en album en fin d’année avec une compilation reprenant tous les titres de Serge Gainsbourg qu’il avait repris dans la seconde moitié des années 90. Une sortie à tenir à l’oeil

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Daft Punk: les robots de plus en plus humains?

Random Access Memory marque le retour de Daft Punk après 8 ans d’absence. L’album étonne, ravit ou déçoit, le moins que l’on puisse dire c’est que malgré son grand succès commercial depuis sa sortie, l’album divise. D’un côté les fans des débuts se sentent trahis et de l’autre un tout nouveau public découvre la musique du duo français. Zoom sur un album qui ne passe pas inaperçu…

L’attente a été longue depuis la sortie de Human After All en 2005, mais ce « break » a permis à Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, les deux humains qui se cachent derrière les casques, de redéfinir leur musique et de peaufiner un album ambitieux. Le morceau qui ouvre l’album porte un titre évocateur de la philosophie de ce quatrième album de Daft Punk: « Give Life Back To Music » (rend vie à la musique). Il semblerait qu’il y ait une sorte d’évolution naturelle dans la carrière du duo, des débuts très électros et purement enregistrés à deux à cet album qui se révèle être un album sur lequel il s’entourent de nombreux collaborateurs.

Daft Punk nous  propose donc de rendre la vie à la musique, notamment en s’accompagnant pour la première fois de leur carrière de guitaristes, de bassistes et de batteurs, que des grands noms du genre (notamment le batteur Omark Hakim, connu entre autres pour avoir accompagné Bowie sur l’album « Let’s Dance » ou encore Sting à plusieurs reprises mais aussi le bassiste Nathan East, fidèle collaborateur de Phil Collins, Eric Clapton ou encore d’Herbie Hancock). Même si les masques sont toujours au rendez-vous, les deux musiciens robots semblent se dévoiler, s’humaniser de plus en plus.

Ils ne le cacheront pas en interview, les deux Daft Punk ont écrit, conçu et enregistré cet album avant tout pour se faire plaisir à rendre hommage à la musique et aux artistes qui les ont influencés sur leur longue route musicale.

Un très bel hommage est rendu à Giorgio Moroder, pape du disco qui a propulsé notamment les carrières de Blondie ou de Donna Summer. On peut l’entendre raconter son parcours dans le titre qui porte son nom. Émotion et passion sont au rendez-vous dans ce titre.

Nile Rodgers, de Chic, est venu soutenir le duo en assurant la guitare sur trois excellents titres: « Get Lucky », le premier single issu de l’album, mais aussi « Give Life Back To Music » et « Love Yourself To Dance ».

Autre nouveauté, en plus de retrouver un groupe, on retrouve plusieurs chanteurs. Si certains titres bénéficient toujours de voix synthétiques désormais « classiques », on retrouve sur l’album le rappeur Pharell Williams sur deux titres ainsi que Julian Casablancas des Strokes, Todd Edwards ainsi que le retour plutôt inattendu de Paul Williams, dont les amateurs de films cultes des années 70 se souviennent puisqu’il était le chanteur de la BO de l’étrange « Phantom Of The Paradise » de Brian De Palma, très en forme sur le très bon et presque progressif « Touch ».

Album hommage à la musique d’une autre époque, Daft Punk y propose des sonorités de funk, de soul, de jazz, de musique électronique et parfois même de rock progressif. On pense bien entendu à Chic, mais aussi parfois à Steely Dan, Sébastien Tellier ou encore Air.

Cette « humanisation » de la musique de Daft Punk me fait penser à une interview que je lisais récemment à propos de la Trilogie Berlinoise de David Bowie. Dans celle-ci, le journaliste demandait à Bowie à quel point Kraftwerk avait été une influence pour lui. Le caméleon répondait alors qu’effectivement le groupe allemand l’avait inspiré dans son travail mais qu’il avait eu besoin de donner plus de vie à la musique en insistant sur le son de batterie joué par un véritable batteur et non par une boite à rythme comme le faisait Kraftwerk pour donner un caractère plus « humain » à son oeuvre. En évoluant de cette façon, Daft Punk se rapproche – d’une certaine façon – de la méthode Bowie. Et la réaction des fans les plus puristes, qui se sentent trahis par ce revirement musical, rappelle d’une certaine manière celle des fans de Dylan quand, ce dernier, avait « électrisé » sa musique dans la moitié des années 60, mettant de côté l’aspect « folk acoustique » plus pur de ses premiers albums.

Daft Punk a évolué, ça peut plaire ou ne pas plaire, mais personnellement j’ai beaucoup apprécié ce voyage – certes nostalgique – mais ô combien séduisant auquel le duo français nous invite ici.


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Ray Manzarek, le clavieriste des Doors, nous a quittés

C’est avec une grande tristesse que j’ai appris ce matin la disparition soudaine de Ray Manzarek, le claviériste des Doors. C’était grâce à l’incroyable symbiose musicale, spirituelle et poétique entre Ray Manzarek et Jim Morrison que les Doors sont nés sur une place de Venice Beach en Californie en 1965…


Et si Ray  n’avait pas été là…

Bien entendu, quand on pense aux Doors, on se souvient tout d’abord de la voix et de l’incroyable charisme de Jim Morrison, mais si l’on veut évoquer le son des Doors, on songe tout de suite au son du clavier. En effet, si la guitare est un instrument présent dans les chansons des Doors, elle avait plutôt un rôle d’accompagnement. Le son des Doors, c’était Ray Manzarek …

Outre le fait d’être un formidable musicien, Ray Manzarek a été un véritable pilier, un fondateur du groupe. Il est fort probable que si Manzarek n’avait pas été là, James Douglas Morrison ne serait jamais devenu Jim Morrison …

L’origine des Doors remonte à une promenade sur la plage à Venice Beach, à Los Angeles, en Californie. Jim Morrison et Ray Manzarek sont deux condisciples de l’UCLA, l’université de Los Angeles, où ils sont tous deux étudiants en cinéma. On est en 1965 et les deux musiciens discutent de leurs passions communes : le cinéma bien sûr, mais aussi le blues et la poésie.

Jim avoue à Ray qu’il a écrit quelques poèmes mais qu’il ne sait pas encore trop quoi en faire. Manzarek demande à Jim de lui réciter un de ceux-ci, Jim, encore assez réservé à cette époque commence à entonner : « Let’s swim to the moon, let’s climb through the dire … »

Ce poème, c’est « Moonlight Drive »… Manzarek est impressionné et touché par ce qu’il entend et lui  dit, tout de go, « pourquoi ne viendrais-tu pas chanter ton poème dans mon groupe ? » Chanter ? James Douglas Morrison ne l’avait jamais vraiment envisagé mais… pourquoi pas ? Début d’une grande aventure …

La symbiose Manzarek/Morrison


Une véritable symbiose musicale, spirituelle, philosophique unissait Jim Morrison et Ray Manzarek. Les deux hommes parlaient le même langage et Ray Manzarek pouvait traduire  – comme personne d’autre –  les mots de Morrison en musique. Manzarek était véritablement le chef d’orchestre du groupe. Sur scène, en plus d’assurer les parties claviers, il assurait les sections basses de la main gauche. Si Morrison était bien entendu un génie mais n’était assurément pas le membre le plus ponctuel du groupe : il arrivait parfois en retard… voire pas du tout. Parce qu’il s’était endormi après avoir trop bu dans un café ou qu’il n’avait même pas quitté son domicile. Ainsi, lors de quelques concerts, Manzarek a remplacé Jim, jouant du clavier, de la basse avec sa main gauche et chantant à  la place de Morrison.

L’après Morrison

Manzarek, dévasté suite à la disparition de Morrison en 71, n’a jamais voulu tourner la page The Doors. Dans le début des années 70, il a sorti avec Robbie Krieger et John Densmore deux albums studios qui ne marcheront malheureusement pas (« Other Voices » en 1971 et « Full Circle » en 1972). Puis en 1978, il décidera avec les deux autres membres des Doors d’enregistrer un nouvel album, « An American Prayer », dans lequel les musiciens accompagneront « virtuellement » Jim Morrison à l’aide d’enregistrements de récitations de poèmes que ce dernier avait enregistré peu avant de mourir.

Manzarek, par la suite, sortira des albums solos, travaillera avec Iggy Pop, et continuera à se produire sur scène et à rendre hommage à la musique des Doors au sein de différentes formations.

Il aura été fidèle à la musique de son groupe fétiche jusqu’à la fin. Fidèle, il l’a également été dans sa vie privée en partageant la vie de sa femme, Dorothy Fujikawa, jusqu’à ses dernier jours. Manzark l’avait épousée à la fin de l’année 67, à l’époque des débuts de la gloire des Doors. C’est Jim Morrison et sa compagne Pamela Courson qui avaient été les témoins de ce mariage.

Ray Manzarek laisse derrière lui sa femme, son fils Pablo ainsi que trois petits-enfants : Noah, Apollo et Camille…

Les réactions suite à la disparition de Ray Manzarek

John Densmore aujourd'hui

Le monde de la musique a bien entendu réagi à cette tragique disparition. Le guitariste Slash a été le premier en déclarant sur Twitter : « Je ne trouve pas les mots. The Doors représentait le son de Los Angeles pour moi »

Ray Krieger, le guitariste des Doors et grand ami de Manzarek, a déclaré : « J’ai été profondément attristé d’apprendre la disparition de mon collègue et ami Ray Manzarek. Je suis juste heureux d’avoir eu l’occasion de jouer des titres des Doors à ses côtés lors des dix dernières années. Ray occupait une énorme partie de ma vie et il me manquera beaucoup »

Le batteur des Doors, John Densmore, avec lequel Manzarek n’entretenait plus spécialement de bonnes relations a déclaré ceci : « Il n’y avait pas d’autre claviériste dans le monde plus approprié que Ray pour appuyer les mots de Jim Morrison. Ray, je me sentais en totale synchro avec toi musicalement. C’était comme si nous ne formions qu’un esprit et qu’on portait la fondation sur laquelle pouvaient s’appuyer Jim et Robby. Tu me manqueras, mon frère de musique … »

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A bas les préjugés : ces métalleux au grand cœur

Les punks sont idiots, vulgaires et mal élevés, les amateurs de jazz sont snobs, les amateurs de musique classique sont coincés et élitistes, les fans de rock sont des poseurs et les fans de métal sont dangereux, violents, satanistes et peu soucieux de leur hygiène. De nombreux stéréotypes accompagnent les différents univers musicaux. Bien entendu, ces « clichés », ces préjugés sont ridicules et naissent d’une méconnaissance totale du milieu. Je suis fan de rock depuis mon plus jeune âge et je n’ai pas vraiment de « style » de préférence. J’aime le metal mais je ne suis pas un « metal head ». J’ai cependant eu l’occasion de fréquenter à plusieurs reprises ce milieu dans le cadre de mes activités professionnelles… Zoom sur un monde malheureusement trop méconnu.

Un jour un ami s’inquiétait de l’intérêt de son fils pour le heavy metal. Il était notamment préoccupé par son engouement pour le Graspop Metal Meeting, le plus grand festival « metal » belge. Cela faisait en effet déjà près de dix ans que je « couvrais » le Graspop Metal Meeting et ai pu dès lors, le rassurer. La première fois que je m’y suis rendu pour le boulot, j’avoue que j’avais aussi quelques aprioris, bien que moins extrêmes que ceux décrits ci-dessus, je vous rassure. Une fois sur place, j’ai découvert une ambiance hors du commun, bien loin des clichés. On retrouve là-bas un véritable esprit de communauté, un esprit presque « familial » même. Je trouve même l’atmosphère plus « relax » que celle d’autres festivals belges dans lesquels une ou l’autre bagarre peut toujours survenir.

Il y a peu, Eric Laforge et moi-même avons rencontré une jeune étudiante, venue nous interroger en studio sur un travail qu’elle réalisait sur les « préjugés sur la scène metal ». Jeune guitariste, elle avait du mal à supporter l’ensemble de ces « étiquettes » que l’on colle très généralement à cette scène musicale qui lui permettait de s’exprimer.

Ayant interviewé plusieurs membres clefs de la scène metal, je me suis fait, au fil du temps, un avis non seulement sur les musiciens principaux, mais aussi sur l’attitude de leurs fans. Et le bilan est pour le moins positif. Globalement, je dois avouer que j’ai retrouvé peut-être plus de sincérité et de spontanéité dans ce milieu que dans le monde rock. Je me souviendrai toujours d’une interview de Jacques de Pierpont avec un musicien dont le nom m’échappe malheureusement alors que j’écris ce billet. Celui-ci, âgé alors de près de cinquante ans, expliquait à Jacques son parcours de vie. Il s’est avéré que le metal a été pour lui une véritable catharsis. Ayant été abusé enfant et ayant vécu dans des conditions particulièrement difficiles durant les premières années de sa vie, ce musicien a trouvé dans le metal la possibilité d’exprimer toute l’angoisse, la colère et la détresse ressenties à cette époque. L’aspect sombre et dur de ses paroles et sa musique sont directement liés à ces événements et le fait de pouvoir les exprimer à travers des chansons lui permet d’être aujourd’hui beaucoup plus serein et en paix avec son passé.

C’est également dans le cadre d’événements metal que j’ai rencontré à deux reprises celui qui reste peut-être l’un des artistes les plus « gentils » de toute la scène rock : le regretté Ronnie James Dio. Grand nom du metal et du rock, il est toujours aujourd’hui une grande source d’inspiration pour de nombreux jeunes musicos.

Ronnie James Dio et votre serviteur en 2005/2006

Ces petites impressions et ces quelques mots pour vous dire que si vous connaissez quelqu’un autour de vous qui a quelques préjugés par rapport aux « metalleux », il serait peut être intéressant de les inviter à un prochain Graspop, HellFest ou tout autre rassemblement d’amateurs de heavy metal afin qu’ils se rendent compte que derrière les vêtements noirs, les longs cheveux et les chaînes se cachent souvent des êtres dotés d’une très grande sensibilité.

Keep on Rockin’,

Laurent

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The Next Day: le grand retour de David Bowie

David Bowie a toujours aimé brouiller les pistes… Le 8 janvier, il a surpris le monde musical en revenant sans prévenir – et après 10 ans d’absence – avec un nouveau single « Where Are We Now » et l’annonce d’un nouvel album pour le mois de mars. Impressions…

Si « Where Are We Now » avait ravi les fans de l' »époque berlinoise » avec toutes ces références à la capitale allemande, il avait quelque peu inquiété les autres.  Bowie semblait en effet un peu fatigué vocalement et très mélancolique. Le single a ravivé les pires rumeurs concernant son état de santé. Et on le sait fragilisé depuis un important problème cardiaque en 2004. Mais Bowie aime jouer avec les rumeurs et le choix de ce premier single n’était pas anodin. Hier nous avons découvert « The Stars Are Out Tonight » qui se voulait plus rassurant et plus énergique…

Mais rassurés vous allez l’être dès les premières notes de ce nouvel album.  Le message de « The Next Day », la plage titulaire qui ouvre cette nouvelle production est on ne peut plus clair. Un Bowie en très grande forme martèle « Here I Am, Not Quite Dying » (« Me revoici,  pas vraiment mourant »), véritable pied de nez à tous ceux qui le voyaient déjà « en boite ».

Si la pochette de ce nouvel album revisite celle d' »Heroes » (1977) le second album de la trilogie berlinoise, l’atmosphère de ce premier titre nous rappelle plutôt celle de « Lodger » (1979), dernière pièce de cette importante collection d’albums.  Et cette tendance se confirme lors de l’écoute globale de l’album.

Bowie a ici ce côté rageur, sans concession. Il nous fait comprendre dans ses textes et dans sa musique qu’il est passé près de la mort mais qu’il va mieux, qu’il déborde à nouveau d’énergie et de créativité et qu’il n’a certainement pas dit son dernier mot.

Il y a une tension palpable tout au long de l’album, une urgence… Si on pouvait craindre un album lent et plaintif, on retrouve ici tout le contraire. Il n’y a que deux ballades: »Where Are We Now » et « Feel So Lonely We Could Die » (avec un chouette clin d’oeil à l’intro de « Five Years » en fin de morceau), les deux seuls moments de répit avant de repasser à l’attaque.

The Next Day est un album profond, fouillé,  qui demandera plusieurs écoutes pour être apprécié à sa juste valeur.

A souligner également sur l’album les excellentes prestations des guitaristes Carlos Alomar et Earl Slick,  des bassistes Gail Ann  Dorsey, Tony Levin et Tony Visconti (qui produit bien entendu l’ensemble de l’album).

À 66 ans, Bowie est encore capable de nous surprendre, de nous étonner et on ne va certainement pas s’en plaindre.

Sorties CD Belgique: 8 mars et 33 tours dans 2 semaines (Sony Music)

  • Note: 4,5/5
  • A écouter avant tout: The Next Day, The Stars Are Out Tonight, Love is Lost, I’d Rather Be High
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Les meilleurs albums de l'année 2012? Petite sélection perso…

C’est l’heure des bilans, après avoir échappé à la fin du monde (ouf ! ;-), il est grand temps de refermer 2012 et de se remettre en tête les meilleures sorties de l’année voici une petite sélection de mes coups de coeur de l’année. Avec un petit peu d’avance, je vous souhaite déjà une excellente année 2013 et surtout un maximum de bonne musique!

  • Tame Impala Lonerism

Après un premier album remarquable sorti il y a 2 ans, Tame Impala nous revient avec « Lonerism », une oeuvre sur laquelle les musiciens du groupe synthétisent quelque peu les choses et s’ouvrent les portes d’un plus large public. Après un passage remarqué à l’Ancienne Belgique de Bruxelles et avoir figuré dans le TOP des Inrocks ou encore du magazine britannique NME, la carrière des jeunes australiens est en route… On admirera le bel hommage à l’album « A Wizard, A True Star » de Todd Rundgren qui semble être une véritable obsession pour eux.

Dans le genre: MGMT, Syd Barrett, Todd Rundgren, Mercury Rev

A écouter d’urgence: Elephant, Why Won’t The Talk To Me, Feels Like We Only Go Backwards

  • Dr John Locked Down

Prenez une ancienne star du rhythm & blues et du funk, mélangez avec un peu Black Keys, une grosse dose de vintage et un pincée de modernité et vous obtenez un album hors du commun, enthousiasmant et absolument réussi. Produit par Dan Auerbach (Black Keys), qui joue également de la guitare, « Locked Down » vaut vraiment le détour, si vous aimez le psyché-funk

Dans le genre: Funkadelic, The Black Keys, The Doors, Sly & The Family Stone

A écouter d’urgence: Locked Down , Ice Age, Getaway

  • Rival Sons Head Down

Si l’album précédent, « Pressure & Time », avait déjà été une véritable claque, les californiens de Rival Sons franchissent un nouveau palier avec cet album « Head Down ». Le registre vocal du chanteur Jay Buchanian s’étend ici particulièrement largement et nous montre une nouvelle facette de son talent. Après un passage au Graspop et au Trix d’Anvers cette année, Rival Sons continue brillamment sa route vers les sommets de la planète rock’n’roll.

Dans le genre: Led Zeppelin, Deep Purple, Black Crowes, Wolfmother, The Black Keys

A écouter d’urgence: Keep On Swinging, Until The Sun Comes , Jordan

  • Patti Smith Banga

11ème album de Patti Smith, « Banga » nous prouve qu’à 65 ans celle que l’on appelle la « poétesse du rock » n’a rien perdu de son incroyable talent ni de son imagination débordante. A certains moments, « Banga » va jusqu’à nous rappeler « Horses », son premier album et grand classique sorti en 1975. Du tout grand Patti.

Dans le genre: Patti Smith (!)

A écouter d’urgence: Amerigo, April Fool, Tarkovisky (The Second Stop Is Jupiter)

  • Bloc Party« Four »

Retour réussi pour Bloc Party pour ce quatrième album très bien nommé. Si la formation londonienne s’était quelque peu essayée à des sonorités plus électroniques sur les deux albums précédents, elle revient aux racines plus rock du premier album ici, s’engageant même parfois sur un terrain particulièrement « hard » (« Coliseum » et « We Are Not Good People »).

Dans le genre: Pixies, Gang of Four, Arctic Monkeys, New Order

A écouter d’urgence: So He Begins To Lie, Real Talk , Day Four , V.A.L.I.S.

Mais aussi ….

Dans la section rééditions:

  • « The Velvet Underground & Nico » (édition 45ème anniversaire)

  • Rage Against The Machine « Rage Against The Machine » (XX anniversaire édition)

  • The Smashing Pumpkins – « Mellon Collie & The Infinite Sadness » (réédition coffret)


Et finalement en CD/DVD:

  • Amy Winehouse – The BBC Sessions (excellents extraits en concerts image et son)

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Become a Berliner: la setlist

Hier soir, j’ai été invité par mes camarades et collègues Pierre Bartholomé et Michaël Léonard à la soirée « Become a Berliner » au Vecteur de Charleroi. Cela m’a donné l’occasion d’effectuer une première expérience de « DJ ». Je m’y attendais pas forcément mais ça m’a beaucoup amusé. Très chouette soirée en tout cas! Pour ceux et celles qui m’ont demande les références de tel et tel titres, voici la « setlist » complète par ordre de diffusion. Vous pourrez également réécoute la majorité des titres grâces aux playlists Spotify que j’ai créé spécialement suite à la soirée. Bonne écoute!

La soirée a débuté par un KrautRock Mix perso avec des extraits de – dans l’ordre:

  • Guru Guru – Baby Cake Walk extrait de l’album « Känguru » (1972)
  • Popol Vuh – In The Gardens Of The Pharao/In den Gärten Pharaos extrait de l’album « In den Gärten Pharaos » (1971)
  • Tangerine Dream – Phaedra extrait de l’album « Phaedra » (1974)
  • Klaus Schulze – Crystal Lake extrait de l’album « Mirage » (1977)
  • Cluster & Eno  – Steinsame extrait de l’album « Cluster & Eno » (1977)
  • Neu! – E-Musik extrait de l’album « Neu! 75 » (1975)

Lien Spotify pour écouter la 1ère partie de set:

2ème partie du set: rock et électro allemand ou influencé par la vague musical allemande

  • U2 – Zoo Station
  • Can – Oh Yeah extrait de l’album « Tago Mago » (1971)
  • Radiohead – Everything in Its Right Place extrait de « Kid A » (2000)
  • Brian Eno – St Elmo’s Fire extrait de l’album « Another Green World » (1975)
  • Ultravox – Hiroshima Mon Amour extrait de l’album « Ha!-Ha!-Ha! » (1977)
  • Nena – 99 Luftballons extrait de l’album « 99 Luftballons » (1984)
  • Iggy Pop – Nightclubbing extrait de l’album « The Idiot » (1977)
  • The Buggles – I Love You (Miss Robot) extrait de l’album « The Age of Plastic » (1980)
  • David Bowie – V-2 Schneider extrait de l’album « Heroes » (1977)
  • David Bowie – Heroes extrait de l’album « Heroes » (1977)
  • Einstürzende Neubauten – Weil Weil Weil extrait de l’album « Alles wieder offen » (2007)
  • Killing Joke – Eighties extrait de l’album « Night Time » (1985)

Lien Spotify pour écouter la 2ème partie de set:

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Back from Berlin, blog de retour bientôt …

De retour de Berlin… Le temps de se remettre les idées en place et votre blog sera de retour.

Avec, notamment, quelques critiques CDs à venir:

Damon AlbarnDr Dee

Graham CoxonA+E

Jack WhiteBlunderbuss

Marilyn MansonBorn Villain

Ainsi que les rééditions des albums: « Night Life » et « Fighting » de Thin Lizzy et celle de l’album « Pearl » de Janis Joplin dans une édition très spéciale baptisée « The Pearl Sessions ».

A bientôt!

Laurent

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Petite balade à Londres

Jeudi dernier, je me suis rendu à Londres pour assister à la projection de l’avant-première du film documentaire « Under African Skies » du réalisateur Joe Berlinger, film retraçant la réalisation de l’album Graceland de Paul Simon dont la sortie engendra une véritable controverse à l’époque (retrouvez mon billet à ce propos sur le site de Classic 21). J’ai profité de ce bref séjour pour déambuler dans Oxford Street et Berwick Street, connue pour sa présence sur la pochette du second album d’Oasis, « (What’s the Story) Morning Glory? » et pour abriter quelques-uns des meilleurs disquaires vintage de la capitale britannique. Quelques clichés souvenirs…
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Sister Ray Records, un des plus célèbres disquaires de Berwick Street. Son nom est une référence directe au monde du Velvet Underground
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Reckless Records, une autre des grandes enseignes du quartier de Berwick Street
Le punk n'est pas mort à Londres. Début juin, une chouette affiche est prévue. Cette année, on célèbre le 35ème anniversaire du punk
Ah bon? Un peu parano les 'britons' ...
La Belgique vue de Londres. Ses bières mais aussi ... ses gaufres! ("of course")
Les futurs JO sont déjà visuellement très présents à Londres ...
... même à la gare (ici dans la "section" réservée à l'Eurostar, sur le retour)
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Chroniques Meat Loaf "Hell in a Handbasket", Big Brother & The Holding Company feat Janis Joplin: "Live at the Carousel Ballroom", "Hooverphonic with Orchestra"

Pour bien commencer la semaine une petite chronique express de trois albums, deux nouveautés et une réédition, qui viennent de sortir et méritent le détour…

  • Meat Loaf : « Hell in a Handbasket »: sorti fin de l’année dernière aux Etats-Unis, la dernière galette de Meat Loaf a pris du temps à sortir chez nous. Il est vrai que si Meat Loaf est encore un artiste important aux States, il a un peu plus de mal à se faire remarquer sur la scène européenne. Il est bien loin le temps du « Bat Out of Hell II » et de son « I’d Do Anything for Love » qui l’avait vu triompher dans les charts partout dans le monde et programmé en boucle sur MTV. Le public belge, probablement fatigué des multiples dérivés de son Bat Out of Hell – notamment par un volume III assez indigeste sorti en 2006 – semble s’être détourné de Meat Loaf. Et pourtant, à l’écoute de ce « Hell in a Handbasket », on ne peut que constater une chose, non seulement ce n’est pas si mal que ça, la voix du chanteur hors-norme est toujours bien là et finalement on passe un bon moment. Ce n’est certes pas l’album de l’année mais c’est un bon disque de « Classic Rock », bien produit et qui fera son effet au volant, entre un disque de Def Leppard et de Joe Cocker.
  • Key Tracks (à écouter pour se donner un avant-goût avant d’acheter): « The Giving Tree », « Blue Sky/Mad Mad World/The Good God Is A Woman And She Don’t Like Ugly » et « 40 Days ». Ecoutez « Hell in a Handbasket » sur Spotiy

  • « Big Brother and The Holding Company featuring Janis Joplin – Live at the Carousel Ballroom 1968 » : autant le dire tout de suite, cet enregistrement est le meilleur enregistrement live officiel disponible de Janis Joplin époque Big Brother & The Holding Company. Si l’enregistrement public souffrait encore de sérieuses lacunes techniques dans la fin des années 60 – rendant certains documents pratiquement inaudibles – on se retrouve ici devant un véritable trésor caché du passé enregistré et retravaillé par un véritable perfectionniste du son, le regretté « Bear » Owsley Stanley, grand acteur de la scène psyché des années 60 et fidèle collaborateur de Grateful Dead, qui nous a quitté fin de l’année dernière. Ici on revit ces années magiques avec non seulement un son de très grande qualité mais aussi avec un groupe à son sommet. Et le terme « groupe » est bien important ici : il ne s’agit pas d’un disque de Janis Joplin et de son groupe d’accompagnement Big Brother & The Holding Company. Il s’agit bien d’un album live capturé par une unité, un groupe alors encore soudé, qui était l’une des meilleurs formations de la scène rock psyché US de la fin des années 60. Un disque à se procurer d’urgence et à ranger entre un classique de Jefferson Airplane et des Doors.

  • Hooverphonic : « Hooverphonic with Orchestra » : qui aurait cru, il y a quelques années, qu’Hooverphonic pouvait survivre au départ de la chanteuse du groupe, Geike Arnaert? Pour beaucoup d’observateurs spécialisés, l’aventure du groupe semblait terminée ou du moins en pause. Cependant, quand en 2010, Alex Callier et Raymond Geerts, les deux têtes pensantes du groupe, nous ont présenté leur nouvelle chanteuse, Noémie Wolfs, l’avenir du groupe semblait tout autre. En effet « The Night Before« , l’album « renaissance » de la formation, nous avait enchanté. Avec « Hooverphonic with Orchestra », Hooverphonic confirme et signe, il y a un avenir après Geike et l’avenir sera brillant. Hooverphonic sera d’ailleurs en concert le 26 octobre au Sportpaleis d’Anvers.
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