Rattle that Lock, le meilleur album de David Gilmour ?
Rattle That Lock est non plus signé – contrairement à ce qu’indique le sticker sur la pochette – par la « voix et la guitare » de Pink Floyd mais bien par un auteur/compositeur à part entière.
Si le son de la guitare nous rappelle, de temps à autre, l’aventure Floydienne, on est globalement plus proche ici de l’ambiance d’un album de Chris Rea, de Leonard Cohen voire même parfois d’Eric Clapton.
L’héritage de Pink Floyd ne semble plus peser lourdement sur les épaules de Gilmour, Rattle That Lock est un album apaisé et personnel dans lequel le musicien revient avec sérénité sur la disparition de sa mère (Faces of Stone), envoie un message bienveillant d’amour et de liberté à ses enfants (Dancing Right In Front Of Me) ou encore nous emmène avec subtilité sur des terrains jazzy jusqu’alors inexploités (The Girl In The Yellow Dress).
Non pas le meilleur album sur lequel on retrouve David Gilmour mais probablement son oeuvre la plus personnelle et sa meilleure aventure en solo.
Tracklist:
“5 A.M.”
“Rattle That Lock”
“Faces of Stones”
“A Boat Lies Waiting”
“Dancing Right in Front of Me”
“In Any Tongue”
“Beauty”
“The Girl in the Yellow Dress”
“Today”
“And Then …”
Ce week-end, j’ai eu l’occasion de visiter l’expo « Van Gogh au Borinage: la naissance d’un artiste » au BAM à Mons, une exposition que je vous recommande. C’est aussi l’occasion de revenir sur quelques titres rock rendant hommage à l’artiste…
Comme son nom l’indique, l’expo se focalise sur une période formative pour l’artiste durant laquelle il va s’inspirer de la misère qui règne alors au Borinage pour se lancer premièrement dans le dessin, puis dans la peinture. A travers des documents (lettres échangées avec son frère), des premiers croquis et des toiles, on se plonge dans l’état d’esprit de cet artiste torturé, à la recherche de son style. Dans ce musée, vous ne trouverez pas les plus célèbres œuvres de l’artiste, mais cette exposition est une excellente introduction pour une visite du musée Van Gogh d’Amsterdam. A conseiller aussi, une visite accompagnée par un guide qui permettra aux plus novices de mieux décoder les différentes étapes de la carrière du peintre.
Mais revenons au sujet musical qui nous occupe ici. Quelques artistes ont souhaité rendre hommage, à leur façon, au génie de Van Gogh. En voici une sélection:
Don McLean – Vincent (1971)
Le « folker » américain Don McLean publie un très bel hommage à Vincent Van Gogh. Baptisé simplement « Vincent », sur son célèbre album « American Pie », sur lequel figure la non moins célèbre plage titulaire, hommage elle à Buddy Holly. Interviewé pour le Telegraph en 2010, Don Mclean se souvient : « J’étais assis dans la véranda un matin et j’étais en train de lire la biographie de Van Gogh, et, tout d’un coup, j’ai su que je devais écrire un titre pour prouver qu’il n’était pas fou. Il était atteint d’une maladie comme son frère Theo (…). Donc je suis mis à écrire les paroles du titre sur un bout de papier »
Extrait des paroles (traduction en français) :
« Je comprends maintenant ce que tu as essayé de me dire, Combien tu as lutté pour ne pas perdre l’esprit, et comment tu as tenté de les libérer. Ils refusaient de t’écouter, Ils ne savaient pas comment faire Peut-être le feront-ils maintenant.
Nuit, nuit étoilée, Des fleurs éclatantes (couleur feu) qui resplendissent, Des nuages tourbillonnants en brume violette se reflètent dans les yeux bleu de Chine de Vincent »
Bob Dylan – Positively Van Gogh (1966)
En 1966, Bob Dylan joue ce très bel hommage à Van Gogh dans un petit appartement de New York en compagnie de son ami, le critique musical Robert Shelton. Malheureusement, le titre ne sera jamais réellement terminé et ne sortira pas officiellement.
Jonathan Richman – Vincent Van Gogh (2004)
Originaire de la scène musicale de Boston, Jonathan Richman se fait connaitre comme leader des Modern Lovers, un des groupes fondateurs du punk, épaulé par John Cale du Velvet Underground. Par la suite, Richman poursuit une brillante carrière solo en construisant ce personnage mélangeant une pointe de naïveté à une forte dose de romantisme et de rock attitude. Après avoir chanté Pablo Picasso (qui sera repris bien plus tard par David Bowie en 2003) à l’époque de Modern Lovers ou Vermeer en 2008, il chante Van Gogh en 2004 sur son album « Not So Much to Be Loved as to Love ». A noter que Jonathan Richman avait déjà enregistré une version de ce titre bien plus tôt en compagnie des Modern Lovers.
Extrait des paroles (traduction en français):
« Avez-vous déjà entendu parler du peintre Vincent Van Gogh? Qui aimait la couleur et qui le montrait Ici, dans le musée, que peut-on voir? Le peintre le plus redoutable depuis Jan Vermeer Il aimait, il aimait, il aimait tellement la vie Ses peintures ont deux fois plus de couleurs que celles des autres Tellement, tellement plus que de couleur que le monde doit savoir Que l’homme aimait la couleur et le montrait
Joni Mitchell – Turbulent Indigo (1994)
La folkeuse Joni Mitchell rend hommage à Van Gogh sur son album « Turbulent Indigo » et particulièrement sur la plage titulaire. A noter que le pochette de l’album, que vous pouvez voir ci-dessous, est un pastiche d’un des fameux autoportraits de Van Gogh.
Edgar Frose, musicien berlinois et l’un des pionniers de la musique électronique planante, s’est éteint le mardi 20 janvier à l’âge de 70 ans. Pour lui rendre hommage, retour sur 3 albums majeurs de la carrière de Tangerine Dream
Phaedra (1973)
« Phaedra » est un monument de la musique électronique et du courant « Krautrock ». Sans concession, l’album nous emmène dans un voyage spatial hypnotique à souhait. Un must.
Ci-dessous la plage titre d’une durée de plus de 17 minutes:
Stratosfear (1976)
Plus accessible, « Stratosfear » marque le début d’un seconde époque pour Tangerine Dream. Un retour aussi à une structure de titre plus « classique », toujours électronique mais avec l’ajout du son guitare/basse/batterie et un aspect mélodique nettement plus prononcé.
Canyon Dreams (1991)
Tangerine Dream, toujours actif dans les 90’s, signe l’une de ses nombreuses BO de film. Ici la musique atmosphérique de la formation allemande correspond très bien aux images de ce film/documentaire consacré au Grand Canyon.
Quelle semaine… Une semaine qui nous a tous bouleversés. Depuis mercredi nous sommes en état de choc, la disparition brutale de la bande de Charlie l’Hebdo à Paris nous a profondément marqués, chacun à notre façon. Dans le milieu des médias, cette attaque d’une violence sans nom résonne particulièrement et a fait qu’il régnait une ambiance assez lourde ces quelques derniers jours.
Beaucoup de choses ont été dites, dessinées, commentées. Certaines sensées et justes, d’autres beaucoup moins. On le sait, cet événement tragique pourrait nourrir l’extrême-droite en Europe (et ailleurs) et nous devons être sur nos gardes. Réagir, oui, ne pas accepter, oui, défendre la liberté de la presse, bien entendu, mais ne pas tomber dans le piège de répondre à la violence par la violence.
Ban Ki-Moon, secrétaire générale de l’ONU, a déclaré être consterné par l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo mais il a aussi ajouté ce constat, très important : « Cette attaque vise à nous diviser, nous ne devons pas tomber dans le piège ».
Avec ce petit billet, je ne souhaite pas entrer dans ce débat du « Je suis Charlie » ou « Je ne suis pas Charlie » qui fait rage actuellement sur la toile et les réseaux sociaux. Je vous propose simplement quelques éléments qui m’ont marqué dans ce déferlement d’information de tous styles qui ont circulé dans la presse ces derniers jours.
L’intervention de Coco, dessinatrice et survivant de l’attaque contre Charlie l’Hebdo, à la fin de l’émission 28 minutes sur Arte France. Coco qui tout comme Charb était chroniqueuse pour cette émission. Après le témoignage de Coco à la minute 37, un hommage est également rendu à Charb. Vous pouvez revoir ceci en vidéo en cliquant ici
On pouvait malheureusement s’en douter mais à la suite du drame, des délinquants haineux ont attaqués plusieurs lieux de culte musulmans un peu partout en France. Des dessins obscènes suivi d’un « Ich bin Charlie » ont été découverts jeudi matin sur le mur extérieur d’une mosquée en construction à Bischwiller dans le Bas-Rhin. Des croix gammées suivies d’une inscription « Charlie est vivant » ont été taguées sur la future mosquée de Liévin dans le Pas-de-Calais. Des têtes de cochons, des impacts de balles ailleurs, plusieurs mosquées ont été visées par des actes racistes les derniers jours.
De nombreux dessins et caricatures ont évidemment circulé les derniers jours en hommage à Cabu, Charb, Tignous, Wolinski... Les différentes « Une » des journaux du monde entier ont rendu hommage aux membres de l’équipe de Charlie Hebdo. Celle du quotidien britannique « The Independent » a particulièrement marqué les esprits. La voici.
Mais pendant ces heures d’attente, d’angoisse, d’incompréhension, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à John Lennon et au paroles de son chef d’oeuvre « Imagine ».
Pour ceux qui ne se souviennent pas des paroles, les voici, je vous laisse traduire.
Imaginer, rêver, espérer vivre dans un monde en paix dans lequel tous les peuples du monde vivraient en harmonie… c’est ce qui permet de vivre, non?
« Imagine there’s no heaven It’s easy if you try No hell below us Above us only sky Imagine all the people Living for today…
Imagine there’s no countries It isn’t hard to do Nothing to kill or die for And no religion too Imagine all the people Living life in peace…
You may say I’m a dreamer But I’m not the only one I hope someday you’ll join us And the world will be as one »
Contrairement à l’image illustrant la pochette de « Everyday Robots », son premier ‘véritable’ album solo, Damon Albarn ne sera pas tout à fait seul sur cette nouvelle production. On a en effet appris que Brian Eno ou encore la chanteuse et multi-instrumentiste Natasha Khan – plus connue sous son nom d’artiste Bat for Lashes – ainsi que le producteur britannique Richard Russell (connu pour son boulot avec The White Stripes, Radiohead ou encore The xx).
On ne sait pas encore beaucoup de choses sur cet album très attendu, annoncé pour le 28 avril prochain. On sait toutefois qu’il sera très personnel (quoi que l’on s’en doute puisque album « solo ») et qu’il évoquera notamment la fameuse canicule de l’été 1976.
Allez, pour nous faire patienter, Damon Albarn vient de publier la vidéo d’un premier extrait, la plage titulaire « Everyday Robots ». Qu’en pensez-vous ? Personnellement, j’aime beaucoup …
On aurait pu espérer juste un signe, une indice ou mieux une annonce officielle … mais rien, David Bowie est resté muet à l’occasion de la célébration de son 67ème anniversaire hier.
Et pourtant, l’année dernière, à la même date, nous avions été très surpris. Par la publication de cette étrange vidéo d’un nouveau titre du « maître », réalisée par l’artiste « multimédia » américan Tony Oursler. « Where Are We Now » nous baladait dans le passé de Bowie avec une certaine nostalgie et ambiance généralement assez sombre. Bowie en profitait pour annoncer la sortie imminente de « The Next Day », son 24ème album studio.
Que de surprise pour une journée que les fans de Bowie ne sont pas prêts d’oublier. Mais depuis la sortie de l’album et la joie de découvrir cette très belle production, nous voici en attente. Certes, on a eu l’expo « David Bowie Is » à Londres qui a été une réussite historique. Et puis, des rumeurs ont commencé à se répandre… Une tournée ? Pas de tournée ? Un jour, Iman (la femme de Bowie) nous annonce qu’elle serait prête à organiser son agenda si son gentil mari repartait sur les routes. La tension est montée, on y a cru et puis peu de temps après certains musiciens de l’équipe de Bowie ont démenti la possibilité d’un nouveau « Bowie Tour »…
Certes, on a eu quelques chouettes vidéos pour patienter ainsi qu’une jolie réédition de l’album au mois de novembre, avec quelques goodies.
Mais on veut plus… Alors on se dit que ça fait probablement partie de la stratégie de Bowie. On le sait, il est l’un des plus grands maîtres de la communication mais là, ça commence à faire long.
Même Tony Visconti, qui a été finalement le seul à véritablement communiquer officiellement dans la presse à propos de la réalisation de « The Next Day », se montre aujourd’hui distant et semble plus occupé par les rééditions des albums de T.Rex qu’il a brillamment produits dans les seventies.
On a juste envie de dire : cher David, bon anniversaire mais aussi … SO WHAT ? Allez, tu peux encore nous surprendre, on le sait…
Il y a quelques jours, je me suis rendu à Amsterdam au Ziggy Dome pour assister au grand retour de Black Sabbath, impressions…
Amsterdam, jeudi 28 novembre aux alentours de 19h00
Même si le Ziggy Dome n’est pas complètement rempli, on sent que les fans sont très impatients de revoir LE groupe fondateur du metal monter sur la scène du Ziggo Dome.Les fidèles sont là, arborant fièrement leur T-Shirt Sabbath, System of a Down, Rammstein ainsi que des T-shirts représentant le différents grands festivals metal de Hollande et d’Allemagne. Je suis agréablement surpris par la présence assez notable d’un public très jeune (15-20 ans) et, bien sûr, des vétérans de la grande époque de Sabbath.
Un groupe de première partie va nous permettre de pas perdre patience. Il s’agit du groupe britannique Uncle Acid and the Deadbeats, les véritables « enfants » de Black Sabbath. Issu de Cambridge, le quatuor nous propose un son intéressant, très loud, proche de celui de l’album « Master of Reality » avec des compositions assez longues, presque psychédéliques qui – si elles n’égalent pas la qualité des standards de Black Sabbath – sont assez agréables et envoûtantes.
20h30, Black Sabbath arrive sur scène, respectant parfaitement le timing établi. Nous allons nous plonger dans deux heures de metal roots dont le groupe a le secret.
Pour accompagner Ozzy Osbourne, Tony Iommi et Geezer Butler, on retrouve un certain Tommy Clufetos à la batterie, qui remplace Bill Ward, batteur originel de la formation ,malheureusement absent de cette tournée pour des raisons contractuelles.
Clufetos « assure le job », assez fidèle au jeu de Ward, sans affirmer spécialement sa propre personnalité. Iommi et Butler nous impressionnent toujours autant avec ce son unique, véritable marque de fabrique de Sabbath qui pourrait faire rougir toutes autres formations musicales du genre.
Ozzy semble s’amuser comme un petit fou : quand on le voit déambuler aux côtés d’Iommi et Butler, un grand sourire aux lèvres, on a parfois l’impression qu’il s’agit du gamin de cinq ans fier de montrer sa dernière bêtises à ses parents. Il est en forme, certes, parfois il semble « à côté », mais ce n’est pas une question d’âge, Ozzy a toujours eu une notion particulière de la « justesse » en concert.
Le public prend son pied et Ozzy, en maître des cérémonies, le contrôle à coup de « God Bless You » et de « Hey you’re fuckin crazy ». Il n’oubliera d’ailleurs pas de faire un petit clin d’œil à la libéralisation du cannabis au Pays-Bas avec un petit « You like joint here, I know you fuckin’ well Amsterdam… »
La setlist est impeccable, Sabbath revisitant avec plaisir des classiques tels que « Paranoid », « Iron Man », « War Pigs », « Black Sabbath » ainsi que les excellents « Snowblind », « Children of the Grave » ou encore « Under The Sun », très bonne surprise et, personnellement, mon favori de cette prestation.
« 13 », le très bon dernier album studio de Sabbath, marquant son retour, est aussi ici à l’honneur avec trois extraits dont un « God is Dead » mémorable.
Visuellement, quelques titres sont agrémentés de nouveaux vidéo clips intéressants, notamment celui d' »Under The Sun » avec la participation exclusive de … Benoit XVI…
En bref, une prestation impressionnante qui ne peut que nous faire saliver d’impatience en attendant le concert de Black Sabbath en tête d’affiche du Graspop Metal Meeting 2014 ledimanche 29 juin à Dessel. Be there or be square…
Setlist complète d’Amsterdam
War Pigs
Into the Void
Under the Sun/Every Day Comes and Goes
Snowblind
Age of Reason
Black Sabbath
Behind the Wall of Sleep
N.I.B.
(preceded by « Bassically » … more)
End of the Beginning
Fairies Wear Boots
Rat Salad
(followed by Tommy Clufetos drum solo)
Iron Man
God Is Dead?
Dirty Women
Children of the Grave
Encore:
Paranoid
On parle beaucoup des Beach Boys ces derniers temps. Il y a la reformation et surtout la « réconciliation » entre les cousins ennemis Brian Wilson et Mike Love après des décennies de ‘gueguerre’ qui a donné lieu à une tournée remplie de succès et la récente sortie d’un double live. Mais outre cette actualité, il est intéressant de constater que près de 50 ans après la sortie de « Pet Sounds », souvent considéré comme une des œuvres majeures des Beach Boys et de l’histoire du rock, le groupe californien continue à exercer une importante influence sur les jeunes générations. Zoom sur quelques uns des groupes de la scène actuelle revendiquant ouvertement l’influence de Brian Wilson et de sa bande…
Le groupe Animal Collective, formé à la toute fin des années 90 et originaire de Baltimore (dans le Maryland, Etats-Unis), poursuit aujourd’hui une brillante carrière riche déjà de neuf albums. Difficilement « classable », ce collectif de musiciens est souvent étiqueté comme une formation de rock psychédélique « expérimental ». Voyageant entre rock, folk, touche psychédélique, musique électronique, rock indé, Animal Collective propose un voyage musical très aventureux et est en constante recherche d’évolutions sonores. C’est probablement Noah Benjamin Lennox alias Panda Bear – l’un des invités du nouveau Daft Punk –qui est le plus touché par la ‘Wilsonmania‘. Parallèlement à Animal Collective, il a sorti quelques albums solos qui ne manquent pas d’intérêt.
Probablement l’un des plus grands noms de la vague folk revival apparue au début des années 2010, Fleet Foxes a été aussi considérablement inspiré par les harmonies vocales de Beach Boys. Originaire de Seattle, le groupe a sorti deux albums encensés par la presse internationale.
Défendu par David Bowie,qui les a sélectionné lors de la réalisation de l’affiche du Meltdown Festival de Londres en 2002, The Polyphonic Spree est une formation atypique originaire de Dallas au Texas. Plus qu’un « simple » groupe de rock, il s’agit d’une chorale de 10 chanteurs et d’une dizaine de musiciens (guitariste, bassiste, flûtiste, violoniste…). La musique et surtout le travail sur les chœurs trouvent leurs sources dans la musique du groupe de Brian Wilson.
Comme les Beach Boys, les Wondermints sont originaires de Californie. Le premier album sort en 1995. 4 ans plus tard, les Wondermints se voient offrir le genre d’offre que l’on ne peut pas refuser, celle de rejoindre Brian Wilson sur scène afin de devenir son groupe d’accompagnement officiel. Complètement fans de Wilson, les membres de Wondermints entament alors une longue relation professionnelle avec le génie des Beach Boys et auront notamment l’occasion de recréer à ses côtés l’album « perdu » des Beach Boys: le somptueux « Smile ». A noter que les Wondermints ont également accompagné Arthur Lee du groupe américain Love afin de l’aider à reproduire fidèlement sur scène le cultissime album « Forever Changes », autre monument du rock psychédélique californien.
Les groupes actuels qui ont été influencés par les Beach Boys sont extrêmement nombreux et si vous souhaitez étendre les recherches, jetez une oreille également à Gorkys Zygotic Mynci, Super Furry Animals, Apples in Stereo, The Shins ou encore au groupe belge Dan San.
C’est avec une grande tristesse que j’ai appris ce matin la disparition soudaine de Ray Manzarek, le claviériste des Doors. C’était grâce à l’incroyable symbiose musicale, spirituelle et poétique entre Ray Manzarek et Jim Morrison que les Doors sont nés sur une place de Venice Beach en Californie en 1965…
Et si Ray n’avait pas été là…
Bien entendu, quand on pense aux Doors, on se souvient tout d’abord de la voix et de l’incroyable charisme de Jim Morrison, mais si l’on veut évoquer le son des Doors, on songe tout de suite au son du clavier. En effet, si la guitare est un instrument présent dans les chansons des Doors, elle avait plutôt un rôle d’accompagnement. Le son des Doors, c’était Ray Manzarek …
Outre le fait d’être un formidable musicien, Ray Manzarek a été un véritable pilier, un fondateur du groupe. Il est fort probable que si Manzarek n’avait pas été là, James Douglas Morrison ne serait jamais devenu Jim Morrison …
L’origine des Doors remonte à une promenade sur la plage à Venice Beach, à Los Angeles, en Californie. Jim Morrison et Ray Manzarek sont deux condisciples de l’UCLA, l’université de Los Angeles, où ils sont tous deux étudiants en cinéma. On est en 1965 et les deux musiciens discutent de leurs passions communes : le cinéma bien sûr, mais aussi le blues et la poésie.
Jim avoue à Ray qu’il a écrit quelques poèmes mais qu’il ne sait pas encore trop quoi en faire. Manzarek demande à Jim de lui réciter un de ceux-ci, Jim, encore assez réservé à cette époque commence à entonner : « Let’s swim to the moon, let’s climb through the dire … »
Ce poème, c’est « Moonlight Drive »… Manzarek est impressionné et touché par ce qu’il entend et lui dit, tout de go, « pourquoi ne viendrais-tu pas chanter ton poème dans mon groupe ? » Chanter ? James Douglas Morrison ne l’avait jamais vraiment envisagé mais… pourquoi pas ? Début d’une grande aventure …
La symbiose Manzarek/Morrison
Une véritable symbiose musicale, spirituelle, philosophique unissait Jim Morrison et Ray Manzarek. Les deux hommes parlaient le même langage et Ray Manzarek pouvait traduire – comme personne d’autre – les mots de Morrison en musique. Manzarek était véritablement le chef d’orchestre du groupe. Sur scène, en plus d’assurer les parties claviers, il assurait les sections basses de la main gauche. Si Morrison était bien entendu un génie mais n’était assurément pas le membre le plus ponctuel du groupe : il arrivait parfois en retard… voire pas du tout. Parce qu’il s’était endormi après avoir trop bu dans un café ou qu’il n’avait même pas quitté son domicile. Ainsi, lors de quelques concerts, Manzarek a remplacé Jim, jouant du clavier, de la basse avec sa main gauche et chantant à la place de Morrison.
L’après Morrison
Manzarek, dévasté suite à la disparition de Morrison en 71, n’a jamais voulu tourner la page The Doors. Dans le début des années 70, il a sorti avec Robbie Krieger et John Densmore deux albums studios qui ne marcheront malheureusement pas (« Other Voices » en 1971 et « Full Circle » en 1972). Puis en 1978, il décidera avec les deux autres membres des Doors d’enregistrer un nouvel album, « An American Prayer », dans lequel les musiciens accompagneront « virtuellement » Jim Morrison à l’aide d’enregistrements de récitations de poèmes que ce dernier avait enregistré peu avant de mourir.
Manzarek, par la suite, sortira des albums solos, travaillera avec Iggy Pop, et continuera à se produire sur scène et à rendre hommage à la musique des Doors au sein de différentes formations.
Il aura été fidèle à la musique de son groupe fétiche jusqu’à la fin. Fidèle, il l’a également été dans sa vie privée en partageant la vie de sa femme, Dorothy Fujikawa, jusqu’à ses dernier jours. Manzark l’avait épousée à la fin de l’année 67, à l’époque des débuts de la gloire des Doors. C’est Jim Morrison et sa compagne Pamela Courson qui avaient été les témoins de ce mariage.
Ray Manzarek laisse derrière lui sa femme, son fils Pablo ainsi que trois petits-enfants : Noah, Apollo et Camille…
Les réactions suite à la disparition de Ray Manzarek
Le monde de la musique a bien entendu réagi à cette tragique disparition. Le guitariste Slash a été le premier en déclarant sur Twitter : « Je ne trouve pas les mots. The Doors représentait le son de Los Angeles pour moi »
Ray Krieger, le guitariste des Doors et grand ami de Manzarek, a déclaré : « J’ai été profondément attristé d’apprendre la disparition de mon collègue et ami Ray Manzarek. Je suis juste heureux d’avoir eu l’occasion de jouer des titres des Doors à ses côtés lors des dix dernières années. Ray occupait une énorme partie de ma vie et il me manquera beaucoup »
Le batteur des Doors, John Densmore, avec lequel Manzarek n’entretenait plus spécialement de bonnes relations a déclaré ceci : « Il n’y avait pas d’autre claviériste dans le monde plus approprié que Ray pour appuyer les mots de Jim Morrison. Ray, je me sentais en totale synchro avec toi musicalement. C’était comme si nous ne formions qu’un esprit et qu’on portait la fondation sur laquelle pouvaient s’appuyer Jim et Robby. Tu me manqueras, mon frère de musique … »